"Comme j'avais dévoré Harry Potter, je m'étais créé une image un peu fantaisiste des pensionnats."
Je ne sais pas ce à quoi je m'attendais au moment d'ouvrir ce livre, mais d'abord j'ai été plutôt surprise de découvrir l'histoire d'Eva, basée en 2012. Oui, vous dis-je, j'avais supposé une histoire totalement différente, j'ignore pourquoi... Mais ceci ne m'a pas du tout refroidie, car cela démarrait assez fort, puisque la jeune fille, prodige en informatique, excite sa mère et son beau-père en enchaînant les provocations et en collectionnant les renvois scolaires. Dernière solution : une école privée, pour petits génies qui, comme elle, se sentent trop à l'étroit au sein d'un cursus ordinaire.
Son arrivée à l'institut Sainte-Magadalen se solde sur une sensation grisante d'être enfin à sa place, bien accueillie et entourée d'une nouvelle amie, Ruby, avec laquelle elle passe un merveilleux weekend, chez la mère de celle-ci, dans une propriété splendide, avec aussi en décor le petit copain de Ruby. Après quoi, tout part en cacahuète. Soudainement, inexplicablement. J'ai même relu quelques lignes plus haut pour chasser cette impression d'avoir loupé quelque chose. Hmm, déjà ça sentait le moisi.
Et puis, l'autre versant de l'histoire nous plonge en l'an 152, chez les gladiateurs romains. Nous avons Sethos Leontis, jeune, intrépide et redoutable, qui est grièvement blessé lors d'un combat et qui tombe dans l'équivalent d'un coma. Il sera emmené et soigné chez les parents adoptifs d'une jeune fille qu'il a brièvement rencontrée, Livia, et dont il est tombé fou amoureux. Sauf que, son statut lui interdit d'envisager la moindre pensée romantique envers cette demoiselle, laquelle est déjà fiancée aussi, sans compter que la mère, Flavia, en pince pour lui. Ahem, ahem, ahem.
Très vite, j'ai compris que l'histoire allait partir dans tous les sens, qu'elle allait être tirée par les cheveux, criblée de clichés et de détails absurdes. Et encore, toute la première partie est sommairement acceptable et intéressante, c'est seulement la suite qui part en sucette. Cela devient n'importe quoi, c'est confus, compliqué à suivre, c'est un vrai fourbi ! J'ai eu beaucoup de mal pour en venir à bout, et franchement j'étais soulagée d'en finir avec ce roman. Terrible déception, donc.
Parallon, par Dee Shulman
Robert Laffont, coll. R, 2013 - traduit par Frédérique Fraisse