"I'm your worst nightmare come to life."
Un matin, Jessica se réveille tordue par les douleurs de la transformation : elle est en train de devenir un loup garou ! Voilà qui n'était pas prévu. Ce phénomène extraordinaire doit aussitôt être tenu au secret, puisqu'une vieille légende court sur les femelles garou qui n'ont pas droit de vie car elles pourraient provoquer chaos et destruction. Heureusement, le père de Jessica est l'Alpha de la Meute et entend protéger sa fille coûte que coûte. Il lui astreint une garde rapprochée, protégeant ses moindres faits et gestes, à l'affût de l'ennemi qui opère plus vite que son ombre. Plus un doute n'est permis : un traître se cache parmi eux !
Nouvelle série, premier tome et une mythologie qui fait peau neuve : Amanda Carlson a su se retrousser les manches pour nous embarquer dans son univers particulièrement brut de décoffrage. L'héroïne n'est pas une mijaurée, elle est loup-garou, la seule et unique femelle à l'horizon, elle possède une force phénoménale et ne cesse d'appréhender des dons et talents cachés. C'est aussi une décidée, qui n'hésite pas à ruer dans les brancards, elle a pour boulet un flic teigneux qui ne la quitte pas d'une semelle et cherche à percer son secret. En même temps, Jessica veut prouver sa loyauté au clan, cerner sa louve, sans trop la brider non plus, et découvrir qui cherche à l'éliminer.
Résultat, l'ensemble est foisonnant, très cash mais un peu lourdaud aussi. Il n'y a pas une once de sensualité dans l'histoire, c'est de l'urban fantasy sans romance, et oui ça m'a manqué ! Même sa rencontre avec Rourke, l'inconnu à la voix sexy, ne vaut pas tripette. En un battement de cils, Jessica et lui réalisent que ... Mais franchement, c'est trop court, trop soudain, sans glamour. C'est du flan tout flasque, allégé en sucre. Par contre, l'histoire est menée à un train d'enfer, on a du rebondissement sur rebondissement, et énormément de bla-bla pour bien nous expliquer où l'on se trouve et comment cela fonctionne. La découverte est donc intéressante, mais pas aussi excitante que je l'avais supposé.
Sang nouveau (Jessica McClain #1), par Amanda Carlson
Livre de Poche, coll. Orbit, 2013 - traduit par Isabelle Pernot
►►► Etranges Rivages ◄◄◄
Erlendur est de retour sur les terres de son enfance, précisément dans la ferme où il a grandi avec ses parents et son petit frère, avant le drame qui a coûté la vie de celui-ci. Toute la famille a été brisée, Erlendur, lui, est devenu cet homme solitaire et taciturne, hanté par le fantôme de son cadet. Apparemment, c'est suite à l'affaire d'Hypothermie (que je n'ai pas lu) qu'il aurait plié bagages pour effectuer son pèlerinage et guérir de son passé.
Donc, sur place il cherche, interroge et fouille. Il rencontre des hommes et des femmes âgés, mais bavards. Ainsi lui revient l'histoire de la disparition des soldats anglais, il y a une soixantaine d'années, lors d'une tempête de neige dans les fjords. Ce même soir, une jeune femme aussi aurait emprunté le même chemin, surprise par la météo et emportée sans laisser la moindre trace. Ses sœurs ont toutefois longtemps nourri une suspicion envers son époux, mais bon ...
Erlendur va prendre à cœur de démêler les nœuds de cette histoire, sensible à la détresse d'un homme, car lui-même se retrouve un peu dans cette histoire de fantôme et de revenant, de responsabilité et de culpabilité. Enfin, on lève le voile sur le mystère de son enfance, sur la tragédie qui a marqué toute sa vie. Petit à petit, on avance et on porte notre commissaire vers le monde des vivants, après avoir enterré ses morts, pour de bon. Ce retour aux sources est vivifiant, poignant, incroyablement doux et beau, c'est - je crois - l'un des meilleurs livres de la série !
A l'écoute, Jean-Marc Delhausse reprend du service et nous plonge dans des abymes noirs et profonds, ou ce qui s'apparentent le plus à de la mélancolie, de la tristesse et de la langueur. Mais jamais notre moral n'est plombé, au contraire l'histoire tire vers le haut et touche notre corde sensible. Durée d'écoute : 9h50 !
Etranges rivages, par Arnaldur Indridason
Audiolib / Métailié, 2013 - traduit par Eric Boury
Texte intégral lu par Jean-Marc Delhausse