“I'm a monster, you know. I'm one of the dangerous ones.”
Peut-être parce que j'avais déjà lu le premier roman d'Alexandra Bracken, Brightly Woven, que j'avais fortement apprécié, et parce que les commentaires étaient tous plus élogieux les uns que les autres sur sa nouvelle série, qui se présente avec Les insoumis, j'avais probablement de grandes espérances quant à ma lecture mais le résultat ne s'est pas avéré aussi concluant.
Ruby est une gamine de dix ans lorsqu'elle est internée, à l'instar de milliers d'autres, dans un camp pour éradiquer le virus foudroyant qui frappe toute leur génération. Ceux qui survivent sont donc considérés avec prudence et crainte, aussi le gouvernement préfère les avoir à l'œil. Six années vont passer avant que Ruby saisisse sa chance pour s'enfuir. Son secret semble avoir été démasqué et ses jours sont en danger. En effet, Ruby possède le don de télépathie. Elle est capable de fouiller les pensées et de les manipuler à sa guise.
Ils sont une poignée de jeunes à ainsi se révéler une force en puissance, c'est ce qu'elle va découvrir au hasard de sa fuite. En chemin, elle croise Liam, Zu et Chubs, trois adolescents également évadés, qu'elle va accompagner pour échapper aux chasseurs de prime et aux forces spéciales qui sont à leurs trousses, mais aussi pour tenter de trouver la fameuse Terre Promise, East River, où se rejoignent tous les insoumis.
Globalement, j'ai apprécié cette découverte, que j'ai trouvée riche en rebondissements, en action et en folles péripéties. Les émotions et les palpitations sont au rendez-vous. Par contre, je suis un peu déçue par la mécanique de l'intrigue, qui consiste à entrecouper ces séquences rythmées avec de lentes et longues considérations existentielles. On passe, naturellement, un temps fou à tout bien détailler et mettre en place : le contexte politique, l'évolution de Ruby, qui est tout sauf une rebelle dans l'âme, et ses sentiments dans toute cette aventure.
Résultat, j'ai souvent eu la méchante sensation d'être dans l'expectative pendant une grande partie du roman. Malgré les bonnes idées et la promesse d'avoir une lecture passionnante, il m'a semblé que l'ensemble était inégal et un peu long. Paradoxalement, la suite ne devrait être que meilleure car désormais toutes les cartes sont sur table !
Les insoumis, par Alexandra Bracken
La Martinière J. (2013) - traduit par Daniel Lemoine
"When a lady isn't perfect, she's a lot more perfect, I believe."
Mack et Cece travaillent tous les deux dans le même restaurant, dans un quartier populaire, et vont rapidement tomber amoureux. Ils sont jeunes, mais déjà désespérés et désoeuvrés par la faute d'un quotidien difficile. Leur amour, donc, est pour eux une échappatoire, ils s'accrochent l'un à l'autre comme à une bouée de secours, ce qui donne à leurs sentiments un ton plus beau, plus fort, plus authentique.
Cece manque de confiance en elle et trouve en Mack cette force en laquelle elle ne croyait plus. Son frère va partir à la guerre, de son plein gré, et elle est intimement convaincue qu'il ne va jamais revenir. Mack, lui, mène son propre combat pour résister à l'appel de la violence, de la haine radicale envers le genre humain, il a d'ailleurs consacré toute sa bonté à l'espèce canine et voudrait devenir éducateur si les études n'étaient pas aussi chères. La présence de Cece l'apaise et lui devient plus que nécessaire.
Et puis le drame arrive, Cece et Mack vont être face à leurs pires cauchemars... Et là je ne vous raconte pas comment mon moral a flanché, un aller simple vers les chaussettes. J'avais senti, dès le démarrage, que la lecture ne serait pas aisée et que l'histoire ne ferait pas dans la légèreté. Mais quelque part j'avais été touchée et j'étais intimement convaincue que l'auteur allait nous porter vers le haut. La suite n'aura été que déception.
C'est sombre, oppressant, terriblement amer et défaitiste. L'histoire est triste, d'une tristesse poisseuse et remplie d'amertume. Franchement, il faut tout de même avoir le cœur bien accroché, car c'est assez déprimant ! Pourtant, j'ai aimé les personnages avec toutes leurs complexités, leurs forces, leurs faiblesses, leurs errances, mais il m'a manqué un soupçon d'éclaircie pour véritablement m'attacher à cette lecture.
Ne t'en va pas, par Paul Griffin
La Martinière J. (2013) - Traduit par Nathalie Azoulai