Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
7 mai 2013

Nouveautés : Tranche-Trognes & Akissi ♥ cuvée 2013 ♥

IMG_8857

La vie de bourreau n'est finalement pas si douce. Imaginez que cela fait déjà un an que notre intrépide Tranche-Trognes exerce son métier au château, sans n'avoir jamais mené la moindre exécution jusqu'à son terme ! Le comte est très, TRES en colère. Il n'hésite d'ailleurs pas à punir notre bourreau malchanceux (oui, ce n'est jamais sa faute ! comment voulez-vous exceller dans votre besogne lorsque votre charmante épouse, également sorcière, met régulièrement son grain de sel à la barbe de son tortionnaire de mari !?!). Ultime humiliation pour Tranche-Trognes : sa sœur vient lui donner une bonne leçon dans l'art de bien pratiquer la torture.

C'est ainsi, comique et ironique, et il en restera de même jusqu'au bout ! Les retrouvailles avec notre bourreau s'effectuent donc sous le signe de l'humour et la bonne humeur. Que de facétieuses idées et anecdotes dans ces petites histoires d'à peine deux, trois pages. C'est court, mais percutant et excellent.

Tranche-Trognes, tome 2 : La douce vie de bourreau, par Christian Jolibois et Joëlle Passeron (Gallimard, 2013)

IMG_8858

Rentrée musclée pour notre adorable Akissi ! Elle entre en classe de CE2 mais son instituteur, monsieur Adama, souffre d'une réputation de véritable tyran. Akissi a la boule au ventre d'être assise sur son banc, juste sous son nez, frisant la crise cardique dès lors qu'il pose la moindre question. Elle n'en peut plus de ce stress perpétuel et supplie ses parents d'apaiser son calvaire.

Bon, ses plaintes ne sont hélas pas recevables. Peut-être qu'une petite pièce de 100 Francs pourrait motiver notre écolière à retrouver son chemin d'un pas plus alerte ? Un bon pain au saucisson pour la récréation, ça devrait être alléchant ? Akissi est toujours verte de trouille et regretterait presque son front percé d'un clou, lors d'un incident survenu la veille de la rentrée !

Il s'agit déjà du quatrième tome de cette série et je n'ai vraiment pas le sentiment de m'ennuyer ou de tourner en rond. L'imagination et l'humour sont toujours au rendez-vous ! Akissi vit de petites aventures assez proches de la réalité (l'école, la peur du maître, le cours de piscine, l'amitié entre les filles et les garçons, la féminité aussi ...), tout ça sur fond d'espièglerie et d'humour cocasse. La recette, déjà testée et approuvée, se révèle payante encore une fois !

Akissi, tome 4 : Rentrée musclée par Marguerite Abouet et Mathieu Sapin (Gallimard, 2013)

Publicité
Publicité
7 mai 2013

Teaser Tuesday #46

A découvrir !

IMG_8815

Une compilation des dix imagiers bilingues de la collection «Signes»,
un ouvrage de référence qui crée un pont entre l'univers des entendants et celui des sourds autour d'un seul monde : le nôtre.
Chaque mot est écrit, traduit en Langue des Signes Françaises (L.S.F.) et illustré en images...

Ont participé à cette joyeuse parade : Alexios Tjoyas, Delphine Perret, Chamo, Regis Lejonc, Lili Scratchy, Olivier Latyk, Martin Jarrie, Olivier Ballez, Claire Franek et Claude Cachin.

Seul bémol, cette édition spéciale n'inclut pas de sommaire qui aurait pu permettre au lecteur de se guider plus facilement dans cet épais volume, riche d'un vocabulaire décliné en dix catégories (école, noël, gourmandise, maisons, indiens, voyage, émotions, mer, ABCD).

Les illustrations sont superbes !

Signes (l'intégrale), par Bénédicte Gourdon et Roger Rodriguez (éditions Thierry Magnier, 2013)

IMG_8816

IMG_8817

IMG_8818

IMG_8819

IMG_8820

IMG_8821

IMG_8822

IMG_8823

6 mai 2013

“I'm a monster, you know. I'm one of the dangerous ones.”

IMG_8854

Peut-être parce que j'avais déjà lu le premier roman d'Alexandra Bracken, Brightly Woven, que j'avais fortement apprécié, et parce que les commentaires étaient tous plus élogieux les uns que les autres sur sa nouvelle série, qui se présente avec Les insoumis, j'avais probablement de grandes espérances quant à ma lecture mais le résultat ne s'est pas avéré aussi concluant.

Ruby est une gamine de dix ans lorsqu'elle est internée, à l'instar de milliers d'autres, dans un camp pour éradiquer le virus foudroyant qui frappe toute leur génération. Ceux qui survivent sont donc considérés avec prudence et crainte, aussi le gouvernement préfère les avoir à l'œil. Six années vont passer avant que Ruby saisisse sa chance pour s'enfuir. Son secret semble avoir été démasqué et ses jours sont en danger. En effet, Ruby possède le don de télépathie. Elle est capable de fouiller les pensées et de les manipuler à sa guise.

Ils sont une poignée de jeunes à ainsi se révéler une force en puissance, c'est ce qu'elle va découvrir au hasard de sa fuite. En chemin, elle croise Liam, Zu et Chubs, trois adolescents également évadés, qu'elle va accompagner pour échapper aux chasseurs de prime et aux forces spéciales qui sont à leurs trousses, mais aussi pour tenter de trouver la fameuse Terre Promise, East River, où se rejoignent tous les insoumis.

Globalement, j'ai apprécié cette découverte, que j'ai trouvée riche en rebondissements, en action et en folles péripéties. Les émotions et les palpitations sont au rendez-vous. Par contre, je suis un peu déçue par la mécanique de l'intrigue, qui consiste à entrecouper ces séquences rythmées avec de lentes et longues considérations existentielles. On passe, naturellement, un temps fou à tout bien détailler et mettre en place : le contexte politique, l'évolution de Ruby, qui est tout sauf une rebelle dans l'âme, et ses sentiments dans toute cette aventure.

Résultat, j'ai souvent eu la méchante sensation d'être dans l'expectative pendant une grande partie du roman. Malgré les bonnes idées et la promesse d'avoir une lecture passionnante, il m'a semblé que l'ensemble était inégal et un peu long. Paradoxalement, la suite ne devrait être que meilleure car désormais toutes les cartes sont sur table !

Les insoumis, par Alexandra Bracken
La Martinière J. (2013) - traduit par Daniel Lemoine

6 mai 2013

"When a lady isn't perfect, she's a lot more perfect, I believe."

IMG_8839

Mack et Cece travaillent tous les deux dans le même restaurant, dans un quartier populaire, et vont rapidement tomber amoureux. Ils sont jeunes, mais déjà désespérés et désoeuvrés par la faute d'un quotidien difficile. Leur amour, donc, est pour eux une échappatoire, ils s'accrochent l'un à l'autre comme à une bouée de secours, ce qui donne à leurs sentiments un ton plus beau, plus fort, plus authentique.

Cece manque de confiance en elle et trouve en Mack cette force en laquelle elle ne croyait plus. Son frère va partir à la guerre, de son plein gré, et elle est intimement convaincue qu'il ne va jamais revenir. Mack, lui, mène son propre combat pour résister à l'appel de la violence, de la haine radicale envers le genre humain, il a d'ailleurs consacré toute sa bonté à l'espèce canine et voudrait devenir éducateur si les études n'étaient pas aussi chères. La présence de Cece l'apaise et lui devient plus que nécessaire.

Et puis le drame arrive, Cece et Mack vont être face à leurs pires cauchemars... Et là je ne vous raconte pas comment mon moral a flanché, un aller simple vers les chaussettes. J'avais senti, dès le démarrage, que la lecture ne serait pas aisée et que l'histoire ne ferait pas dans la légèreté. Mais quelque part j'avais été touchée et j'étais intimement convaincue que l'auteur allait nous porter vers le haut. La suite n'aura été que déception.

C'est sombre, oppressant, terriblement amer et défaitiste. L'histoire est triste, d'une tristesse poisseuse et remplie d'amertume. Franchement, il faut tout de même avoir le cœur bien accroché, car c'est assez déprimant ! Pourtant, j'ai aimé les personnages avec toutes leurs complexités, leurs forces, leurs faiblesses, leurs errances, mais il m'a manqué un soupçon d'éclaircie pour véritablement m'attacher à cette lecture.

Ne t'en va pas, par Paul Griffin
La Martinière J. (2013) - Traduit par Nathalie Azoulai

3 mai 2013

“Mothers are all slightly insane.”

le confident

La narratrice, Camille, vient de perdre sa mère et épluche son courrier lorsqu'elle découvre la missive étonnante d'un dénommé Louis, qui s'enhardit à lui raconter une histoire ayant eu lieu bien avant sa naissance. Au départ, Camille s'imagine que c'est une tentative désespérée d'un auteur (elle est éditrice) pour attirer son attention. Certes, cette histoire mettant en scène la jeune Annie, la très sophistiquée Madame M., son époux Paul, et Louis, alors jeune et naïf, implique une série de bonnes et surprenantes nouvelles, où l'amour, la duperie et la vengeance sont fortement liés. Toutefois, ce qu'elle recèle risque bien de fragiliser ce qu'elle croyait acquis.

La construction du roman est en effet stupéfiante, car sitôt qu'on s'imagine une partie de l'intrigue, on en redécouvre une autre facette au détour d'une autre lettre, les révélations ne cessent de pleuvoir, les personnalités deviennent floues, on ne sait plus bien qui est manipulé ou qui tire toutes les ficelles. Je dois en effet avouer que tous les rôles sont sans cesse inversés, on a à peine le temps de s'apitoyer sur untel qu'on sursaute en réalisant que la vérité est ailleurs... Quel scénario habile et pervers! L'auteur a vraiment su nous balader de bout en bout.

A l'écoute, nous avons une palette de comédiens talentueux, Carole Bouquet dans le rôle de Madame M., Jacques Weber pour Louis, Sara Forestier pour Annie et même Hélène Grémillon pour Camille. Un sans-faute sur ce casting. Il m'arrivait presque d'avoir l'illusion d'un film, je n'avais plus qu'à me faire mes propres images dans la tête, les narrateurs étant tous d'expressifs interprètes ! Cette lecture s'est révélée vivante, passionnante, et m'a entraînée dans une partie de cache-cache démoniaque, sur fond de guerre, d'identité, de maternité, de folie et d'absolutisme. Une réussite !

Le confident, par Hélène Grémillon
Gallimard, coll. Ecoutez Lire (2013) - Lu par Sara Forestier, H. Grémillon, Jacques Weber et Carole Bouquet

Publicité
Publicité
3 mai 2013

« L’Inde change toujours les gens. »

IMG_8836

Pendant huit jours, un festival culturel, en Inde, devient le théâtre des petits drames bourgeois de Roland, écrivain sexagénaire, éternel séducteur, mais farouchement allergique à la paternité, sa jeune compagne Renata, d'origine italienne, Charlotte, cinéaste new-yorkaise, perpétuellement angoissée et encore sous le choc du suicide de sa meilleure amie, Raphaël, écrivain ravagé, désabusé, un vrai mufle avec les femmes, et enfin Géraldine, l'organisatrice, expatriée, mariée et mère d'un jeune enfant, mais toute tourneboulée depuis qu'elle vient de retrouver son amour d'enfance.

C'est un roman qu'on découvre avec plaisir et qui tente de nous bercer dans un paysage indien, dont on ne perçoit hélas ni le charme, ni le glamour et encore moins le folklore, ou tout ça de très loin. Ce qui nous frappe, c'est l'ironie dont se sert Catherine Cusset pour tourner en dérision ses personnages, ces derniers sont en effet malmenés par cette aventure à l'autre bout du monde, et souvent contraints de traverser des tempêtes personnelles et émotionnelles. C'est sur ce schéma classique, pas déplaisant non plus, que nous nous baladons, au son de la voix de Cécile Cassel. C'est nerveux, déluré, ça s'embrase et pourtant ça retombe vite à plat. L'ensemble n'est pas désagréable à écouter, j'ai plutôt bien aimé, mais il m'a manqué un petit quelque chose.

Indigo, par Catherine Cusset
Gallimard, coll. Ecoutez Lire, 2013  - Texte intégral lu par Cécile Cassel (environ 8 heures d'écoute)

2 mai 2013

Kiki King de la banquise ☺

IMG_8790

Voilà une toute nouvelle série pour les enfants, et aussi pour leurs parents, qui est excessivement drôle, avec des jeux de mots à foison, des clins d'oeil bien lourds sur des situations ou autres expressions que seuls les grands pourront capter, tout ça sur un scénario complètement barré : Kiki est un petit pingouin qui vivait peinard sur sa banquise, avec ses parents et ses copains. Le jour de ses quatre ans, c'est le drame et notre Kiki se retrouve seul, abandonné, entouré par des requins affamés. Il pensera être sauvé, par des écolos-crapules, et n'hésitera pas à se carapater de plus belle vers d'autres palpitantes aventures !

Cette série démarre sur les chapeaux de roue, pas le temps de se morfondre, ni de s'esclaffer, on vit la lecture à un régime d'enfer. On se surprend même à se pencher au ras des pages pour lire les remarques écrites en riquiqui (l'aparté des personnages secondaires) et on glousse de bonheur. Cette lecture ne se prend pas au sérieux (même si elle lance des piques bien sévères contre la pollution ou les tests sur les animaux pour la cosmétique) et propose un humour absurde qui fera mouche auprès des petits et grands ! Si, si, je vous jure, c'est désopilant.

Kiki King de la Banquise, par Vincent Malone (Seuil jeunesse, 2013)

IMG_8791

IMG_8792

IMG_8793

IMG_8794

Kiki vous propose même un petit interlude avec ce titre en format Small, qui vous explique pourquoi le petit pingouin égaré sur son bout de banquise n'a aucune inquiétude à avoir avec les requins, car ces derniers sont ... coprophages !

Délire assuré.

IMG_8795

Kiki fait caca, par Vincent Malone et Jean-Louis Cornalba (Seuil jeunesse, 2013)

2 mai 2013

«C'est bizarre... je ne savais pas que je pouvais faire une fleur. Une jeune fille, ça ne fait pas de fleurs.»

Triple actualité pour Vincent Cuvellier ! ☺

IMG_8841

Le retour d'Emile dans un nouvel épisode toujours aussi grinçant et hilarant !

Emile se déguise, par V. Cuvellier - illustrations de Ronan Badel (Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, 2013)

IMG_8842

"Je commence à en avoir marre de cette vie, de ma vie de plante verte, jolie fleur dans un petit pot, de jeune pousse, de mauvaise herbe, de brindille, d'asperge, de mauvaise graine, de graine de potence, de fruit amer, de grande tige, d'espèce de haricot, de grosse patate, de petit pois dans la tête, de vieille branche, en un mot comme en cent, j'en ai marre de ma vie de légume."

La Fille Verte, ou comment décrire l'adolescence, ce passage vécu entre rêve et réalité, où la jeune héroïne marche pieds nus dans l'herbe, prend racine dans la terre, avec un oiseau qui fait son nid dans ses cheveux, et une fleur qui pousse dans sa main, jusqu'au jour où elle entendra à nouveau les cris de sa famille, retrouvera l'envie de les rejoindre, elle qui se croyait transparente va enfin trouver sa place...

Cet album est à destiner aux grands enfants, qui comprendront plus facilement la subtilité du texte qui n'est que métaphores. C'est poétique, très beau, étrange aussi. C'est doux et envoûtant. Les illustrations sont magnifiques !

La fille verte, par V. Cuvellier - illustrations de Camilla Engman (Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, 2012)

IMG_8843 IMG_8844 IMG_8845 IMG_8846 IMG_8847

Et pour finir,

IMG_8848

Une lecture qui nous plonge dans la France de l'après-guerre, avec pour jeunes héros deux bandes que tout sépare : d'un côté, on trouve les Socquettes blanches, des filles prout-prout qui ont la bénédiction du curé de la paroisse, et de l'autre côté, il y a les Chats crevés, des durs à cuire qui aiment mener la vie dure à leurs rivales. Mais lorsqu'un projet immobilier vient menacer leurs territoires respectifs, ils décident de joindre l'utile à l'agréable : se serrer les coudes, unir leur colère contre les promoteurs véreux.

Fichtre, que c'est poilant ! En plus, les illustrations sont délicieusement kitsch et vintage dans l'âme... Cet album avait tout pour me séduire : de l'humour, un soupçon d'élégance et une histoire pétaradante !

Les Socquettes blanches, par V. Cuvellier - illustrations d'Alexandra Pichard (Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, 2013)

IMG_8849 IMG_8850 IMG_8851

NB : Toutes les illustrations sont visibles en plus grand, rien qu'en cliquant sur l'image !

2 mai 2013

"C’est exactement le goût du blues, dit-il. De ce blues-là même. C’est fort, votre invention, vous savez !"

IMG_8838 

Colin est riche et vit dans un appartement cossu, son meilleur ami Chick vient de trouver l'élue de son cœur, Alise, qui est la nièce de son cuisinier. A son tour, Colin voudrait tomber amoureux. Vivre une grande et belle histoire d'amour. Il rencontrera Chloé, douce, belle, charmante et délicate. Ils se marient, mais la maladie frappe la jeune femme et c'est le début de la déchéance.

Colin va s'appauvrir, son chez-lui va devenir tout riquiqui et il doit se résoudre à vendre ses biens, comme le pianocktail (géniale invention !), pour pouvoir acheter des fleurs à son épouse. Or, Colin ne veut pas travailler, ça l'ennuie et aucun labeur n'est digne de lui. (Il faut voir les déboires de Chick, avec les machines infernales ! Celui-ci est dans l'obligation de bosser, notamment pour assouvir sa passion dévorante pour Jean-Sol Partre, dont il collectionne toutes les œuvres en dépensant des fortunes.)

Je n'ai pas réussi à entrer tout de suite dans l'histoire, qui m'apparaissait plus qu'étrange et vraiment superficielle, mais j'avais juste besoin de m'habituer. L'écriture de Vian est poétique et musicale, il m'a donc presque semblé naturel d'écouter ce roman plutôt que de le lire ! C'est Arthur H qui habite les mots de Vian, le temps de 7 petites heures. Sa voix grave et aux accents de blues se fait une place au soleil dans cet univers onirique, aux images ensoleillées, spirituelles et surréalistes.

C'est aussi une histoire qui jongle sur plusieurs émotions, entre l'histoire d'amour juvénile, fraîche et pleine de vivacité, les inventions de mots, le langage fleuri, les personnages excentriques, des doux-dingues qui vont au bout de leurs idées, sans oublier le ton sarcastique, l'humour grinçant, la volonté de s'affranchir, l'anti-conformisme, les répliques pour se moquer, pour dénoncer (contre la médecine, contre le travail, contre Sartre...). L'histoire est un mélange de folie, de sophistication, d'ironie et de modernité. Je pense que cette mélodie m'accompagnera encore pendant un bon moment...

L'écume des jours, par Boris Vian
Audiolib, 2009 - Texte intégral lu par Arthur H, suivi d'un entretien exclusif

1 mai 2013

"Tant qu'on peut boire, profitons-en pendant qu'on est vivants."

IMG_8825 

Paris, fin 1959. Michel Marini a douze ans. Il aime la lecture, le rock et le baby-foot. Souvent, il se rend au Balto, un bistro de l'avenue Denfert-Rochereau, où il est intrigué par les activités secrètes d'un club, derrière une porte verte, dans l'arrière-salle. Le jour où il obtiendra enfin son sésame, Michel va plonger dans une autre galaxie : celle d'exilés des pays de l'Europe centrale ou de l'Est, des réfugiés politiques, des énergumènes qui refont le monde autour d'une bouteille d'alcool ou d'une partie d'échecs.

C'est ainsi qu'on s'aventure dans ce roman foisonnant, entre les anecdotes de ces hommes brisés, mélancoliques et meurtris, aux parcours malmenés suite à la guerre et à la révolution, à leurs nombreuses tentatives pour survivre, aimer, oublier... Sans se rendre compte, on se passionne vite pour ces bouts de vie saccagés (la folle histoire d'amour de Leonid, par exemple, ou les frasques de l'acteur Tibor Balazs, tellement beau et orgueilleux qu'il ne supportait plus de vivre chichement). Viendra aussi le mystère autour de Sacha, cet homme discret, que tous les membres du club conspuent, haïssent haut et fort, sans jamais en expliquer les raisons.

Michel, lui, est un garçon heureux, curieux et sensible. Chez lui aussi, ça va barder entre ses parents, depuis le coup d'état de l'aîné de la famille, Franck, qui va partir en Algérie, où la guerre d'indépendance n'atteint pas le quotidien des Parisiens, qui subissent de très loin les ondes de choc. Michel va donc consoler Cécile, la petite copine délaissée de son frère, et l'aider à maintenir la tête hors de l'eau lorsque ce dernier disparaîtra sans donner la moindre nouvelle.

Cette lecture est, sans conteste, un long moment de plaisir. C'est une promenade d'un autre temps, dans un contexte chaleureux et florissant, mais toujours marqué par les blessures du passé, de la guerre, de ses trahisons, de la perte des valeurs et des utopies aussi. J'ai dégusté chaque instant de ce livre, je m'y sentais à l'aise, je n'avais plus envie d'en sortir, et pourtant la lecture est très longue, plus de 21 heures d'écoute, mais sérieusement je n'ai pas vu le temps passer ! Je réinscris ce livre parmi mes rares moments de lecture où j'ai adoré perdre la notion du temps pour me retrouver au cœur d'histoires palpitantes, bouleversantes, avec un pincement de cœur au moment de devoir les abandonner.

Le Club des incorrigibles optimistes, par Jean-Michel Guenassia
Audiolib, 2013 / Albin Michel, 2009
Texte intégral lu par Stéphane Ronchewski (suivi d'un entretien inédit avec l'auteur)

“Il y a dans la lecture quelque chose qui relève de l'irrationnel. Avant d'avoir lu, on devine tout de suite si on va aimer ou pas. On hume, on flaire le livre, on se demande si ça vaut la peine de passer du temps en sa compagnie. C'est l'alchimie invisible des signes tracés sur une feuille qui s'impriment dans notre cerveau. Un livre, c'est un être vivant.”

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité