“I still expect life to be like the movies.”
Donc, suite à L'amour avec un grand Z, la vie sociale et amoureuse de Ruby est au point mort, mais la demoiselle ne manquant pas de ressources, il est permis d'espérer un retour d'éclaircie sur sa petite vie d'ado névrosée. Certes, son ancien groupe de meilleures amies ne lui parle plus, son ex souffle toujours le chaud et le froid, non mais quel mufle, Ruby ne sait plus sur quel pied danser, l'andouille, ce type intoxique ses pensées et son cœur, c'est à se demander quand finira-t-elle par enfin se purifier l'esprit !!!
Et pourtant, autour d'elle, les occasions ne manquent pas, certes elle s'étourdit dans les bras d'Angelo, elle s'entend aussi à merveille avec Noel, son partenaire de sciences, mais se demande s'il serait judicieux de briser une amitié, car pour dire les choses franchement, Ruby ne sait pas ce qu'elle veut ! Elle a fêté ses 16 ans, passé son permis de conduire et décroché un job au zoo. Ce sont des petits progrès, mais elle n'est pas peu fière de les rapporter à sa thérapeute, le Docteur Z.
Si le 1er tome vous a plu, alors forcément vous allez prendre plaisir à renouer avec le ton sarcastique et les aventures mouvementées de Ruby Oliver. C'est toujours aussi fin, subtil et touchant, avec une pointe d'humour pour bien faire avaler la pilule de l'amertume, après la débandade de l'année précédente. Haut les cœurs, Ruby ! A signaler : le roman a déjà été édité en 2008 sous le titre : Le grand livre des garçons.
Le journal de Ruby Oliver #2 : L'art de perdre les pédales, par E. Lockhart
Casterman poche, 2013 - traduit par Antoine Pinchot
“J'espère que tu changeras le monde, et sache que tu as été le meilleur refuge possible contre la tempête.” (Arsène)
Arsène, c'est le petit nom que donne le narrateur de l'histoire, Georges, à la jeune fille qui vient d'emménager dans l'appartement en face de celui de ses parents. Et c'est tout un honneur, mes amis, car le garçon porte aux nues le célèbre entraîneur de l'équipe de foot d'Arsenal, monsieur Arsène Wenger himself. Cette fille, donc, est tellement tout, tellement fascinante, c'est carrément un numéro dix, selon lui, qu'elle ne pouvait mériter meilleure distinction.
Pour son entrée en 6ème, les parents de Georges lui ont offert un cadeau utile et intelligent, une paire de jumelles. Lui, le môme, se rince l'œil en balayant le quartier et découvre sa voisine en train d'accrocher des rideaux, la musique à fond, et la maladresse en bandoulière. C'est comme ça qu'il tombe amoureux, Georges. Pour la première fois de sa vie. Il décide alors une tactique d'approche en proposant de balader son gros chien, Nadja, pendant qu'elle vaque à ses petites affaires. La demoiselle est conquise, ce petit bonhomme lui plaît bien.
Mais bon, Arsène est aussi une jeune femme mystérieuse, qu'on cerne à moitié, ou seulement grâce à la perspicacité du libraire, Monsieur Ali, qui a l'œil et veut protéger son petit monde. Parce que la vérité n'est pas belle, mais finalement je m'en moque un peu. Car c'est toute une vie de quartier qui m'a été donné de découvrir et d'apprécier, avec des personnages hauts en couleur et bougrement attachants (à l'exception d'Arsène, dont la personnalité sombre et impénétrable m'a laissée de marbre). En somme, j'ai aimé la forme du récit, une histoire teintée de couleurs et de facéties, mais j'ai hélas été peu sensible au fond et suis souvent demeurée en retrait.
Ce roman est servi par une nouvelle plume, Juliette Arnaud, qui s'est déjà fait connaître pour ses talents de comédienne (Arrête de pleurer Pénélope).
Arsène, par Juliette Arnaud
Casterman, 2012 - illustration & graphisme : Djohr