BD Kids : Les Quatre Sœurs ♥
Je ne vous présente plus la série de Malika Ferdjoukh, Quatre soeurs, dont je suis complètement fada depuis l'été 2007. J'ai lu, aussi, la bande dessinée adaptée par Cati Baur, Enid, en croisant les doigts bien fort pour qu'une suite voit jour tôt ou tard. Et enfin, je plonge dans cette compilation de toutes les planches parues dans le magazine Je Bouquine, pour mon plus grand bonheur.
Alors, d'abord il faut que je vous prévienne, ce n'est pas tout à fait comme dans le livre, disons que ce sont des bouts d'histoire mettant en scène nos cinq filles Verdelaine (Enid, Hortense, Bettina, Geneviève et Charlie), en deux pages simplement, c'est bouclé. On ne revit pas toutes les aventures déjà lues dans la série des 4 livres édités par l'Ecole des Loisirs. C'est différent, mais l'esprit est le même.
De plus, c'est Malika Ferdjoukh elle-même qui s'occupe des légendes et commentaires, elle nous raconte chaque saynète, avec sa verve et sa poésie légendaire, donc ne craignez pas d'être dépaysés, c'est tout le contraire ! Elle s'est ensuite appuyée sur le talent facétieux de Lucie Durbiano pour illustrer tout son beau monde, alors pas besoin de vous dire que la magie opère instantanément !
J'ai follement aimé me glisser entre les pages de ce livre, j'ai apprécié chaque petite anecdote car cela m'a rappelé l'enthousiasme ressenti lors de toute ma première lecture de la série. Les sœurs Verdelaine sont des filles formidables, avec des préoccupations de leur âge (les garçons, les seins, la famille, l'argent, les fantômes, les chats, la maison, les copines...). C'est tendre, drôle, attachant. Je ne me lasse pas de retrouver ce bel univers, fantaisiste et à l'imagination débordante.
Les Quatre Sœurs : 4 saisons, par Malika Ferdjoukh et Lucie Durbiano
BD Kids / Je Bouquine (2013)
“Les groupes à cheveux gras ont des vertus thérapeutiques insoupçonnées.” ☺
Dans ce troisième tome, nous avons le retour de l'ex maudit, fichtre, mais aussi une équation ô combien complexe sur les relations entre Ruby et son ami Noel, sa copine Nora et le frère de celle-ci, Gideon. Tout ça, tout ça. Forcément, cela signifie le retour des fameuses crises d'angoisse pour notre adolescente névrotique. De quoi offrir au Docteur Z de nouvelles longues séances à picorer ses Nicorette, avec stoïcisme, tout en pointant le doigt sur là où ça fait mal (la fièvre du lapin, vraiment ?!).
Vous l'avez compris, on ne s'ennuie pas une seconde. Les questions existentielles que se posent Ruby semblent tellement superficielles, elles tournent autour des garçons et de sa propension à accorder son cœur pour tel ou tel spécimen, quelle poisse d'avoir l'embarras du choix, et aussi une conscience aigüe de ne pas vouloir répéter les mêmes erreurs (son passé de supposée allumeuse, gare au retour !). Toutefois, Ruby exagère aussi, quand on songe au cas de Noel, tellement trognon, on se dit qu'elle se met des barrières ridicules, ne parlons pas de Jackson, la coupe est pleine ! ...
Il y a dans cette série une fraîcheur irrésistible à suivre les élucubrations d'une lycéenne qui exprime ses souhaits et ses espoirs afin de rendre plus harmonieuses ses relations avec les personnes de son entourage (oui, voilà en gros toute l'histoire !). L'humour ne masque pas la sensibilité de la jeune fille, sa souffrance d'être constamment jugée et incomprise, et même la fin échappe à toute mièvrerie. C'est foncièrement une lecture réjouissante, vive et espiègle, où l'on comprend que la vie est parfois riche d'un enseignement puisé dans le retro metal, avec des répliques cultes du genre : Les groupes à cheveux gras ont des vertus thérapeutiques insoupçonnées ! ^-^
Ce livre a déjà été édité en 2010 sous le titre Le retour de l'allumeuse.
Le journal de Ruby Oliver #3 : Un grand moment de solitude, par E. Lockhart
Casterman poche, 2013 - traduit par Antoine Pinchot