“T'es un ami, Antoine, un vrai, ça je peux le jurer...”
Antoine est un adolescent ordinaire, ni bon élève, ni cancre, il est en troisième, spectateur de sa vie, comme bon nombre d'enfants de son âge. Un jour, il perd son sac. Tant pis, se dit-il. Puis il le retrouve dans le bureau du CPE. Sauf que son agenda est gribouillé des mêmes tags que ceux qui ornent les murs du bâtiment scolaire. Antoine plaide non-coupable, négocie avec son pote (le coupable), qui se débine, du coup Antoine assume la punition : tous les matins, avec l'équipe de nettoyage, il racle tables et bureaux.
Aussitôt, Antoine est considéré parmi ses camarades comme un saint, un garçon formidable, qui a le sens du sacrifice. Sa cote de popularité monte en flèche, au diable la loi de Murphy, pense-t-il, sa modeste existence connaît un revirement joyeux. De plus, il a fait la connaissance de Bébé, le clone de Beyoncé, qui bosse avec lui pendant sa colle. Il est ébloui, complètement sous le charme. Mais les ennuis se rappellent à lui, le jour où, dans sa grande bonté, Antoine n'a pas su dire non pour garder Chouchou, sept mois, pendant que sa jeune mère partait se refaire un avenir !
Toute la classe se joint à lui pour le soutenir, s'organiser pour les heures de baby-sitting, ne rien avouer aux adultes, faire profil bas au moment des informations, ne pas perdre contenance lorsqu'on n'a plus de nouvelles de la mère... Par principe, l'histoire n'est absolument pas crédible. Toutefois l'esprit, l'humour et les remarques sans cesse sarcastiques d'Antoine font qu'on oublie tout et qu'on savoure cette petite lecture sans prétention. J'ai été agréablement surprise, bien plus que par La Belle Adèle, le tout est enjoué, débordant d'optimisme. C'est un joli pied de nez à la loi de Murphy, que l'adolescent décortique avec flegme, mais non sans humour.
Le bon Antoine, par Marie Desplechin
Gallimard jeunesse, avril 2013 - illustration de couverture : Lucie Durbiano
“The only good angel is a dead angel.” ♥
Relecture pour la sortie en format poche,
Un premier tome diaboliquement prenant, où l'on nous sert une histoire d'anges et de tueurs d'anges, on n'a pas le temps de dire ouf tant le rythme est soutenu, il y a aussi une jolie petite romance, avec des personnages attachants, autour desquels se crée une belle alchimie. En somme, c'est une petite lecture facile et légère, parfaitement distrayante, et qu'on ne boude pas de découvrir !
Angel, par L.A. Weatherly (Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction, août 2013 - traduit de l'anglais par Julie Lafon)