« Nature peut tout et fait tout. » (Nature extrême) ☺
Lors d'un voyage au cœur de l'Alaska, cinq adolescents s'égarent et trouvent refuge dans le chalet où devait se tenir le camp de vacances (Harmonie Nature) qui a été annulé. La situation est critique, mais pas désespérée. Après tout, les placards débordent de victuailles, couvertures épaisses et vêtements chauds. Même la chaudière ronronne tranquillement, l'eau chaude coule à flot. On trouve aussi des livres, des films, un écran plat et un ordinateur relié à internet pour occuper nos adolescents, qui doivent attendre les secours et ne surtout pas mettre un pied dehors.
Et pourtant, le stress monte d'un cran dès lors qu'on capte dans l'air la sensation d'un ennemi invisible qui rôde et attend son heure. On commence à flipper à mort et on sursaute au moindre petit détail. J'avoue que je me suis régalée. J'ai adoré cette tension infernale, ce climat d'angoisse et le mystère qui se cache dans la forêt environnante. On a peur, parfois très, très peur, on n'en mène pas large, mais ça le fait : on dévore ce bouquin d'une traite, en retenant son souffle.
Je sors presque de cette lecture complètement échevelée, dans l'idée. C'était captivant, oppressant, insensé mais bluffant. Outre cette adrénaline de folie, on trouve aussi un message d'écologie : la nature cherche à se venger des humains, jugés prétentieux et irresponsables, à toujours vouloir dominer le reste du monde, sans se soucier des conséquences de leurs actes. On oublie alors le sensationnalisme, on revient sur terre et on prend acte. J'ai refermé ce livre absolument conquise, c'était vif, c'était flippant, c'était habile et perspicace, en somme j'ai vraiment beaucoup aimé !
Nature extrême, par Yves-Marie Clément (Seuil jeunesse, juin 2012)
Sauve qui peut les vacances ! ☼☺
A lire avant ou après vos vacances, ce recueil suscitera probablement en vous des envies de rire et sourire, tant son contenu est détonnant. C'est en effet un véritable condensé d'émotions, des plus fortes aux plus vibrantes, des plus touchantes aux plus larmoyantes, des sensations de bonheur ou de peur.
En tout, ce sont neuf auteurs qui ont coutume de publier aux éditions Thierry Magnier, Mikaël Ollivier, Fred Paronuzzi, Florence Thinard ou Gaia Guasti pour ne citer qu'eux ... Tous nous proposent des histoires autour du thème des vacances, mais pas toujours comme de bons souvenirs.
On appréciera l'humour fou de 'Dear Shirley', autour du voyage linguistique particulièrement machiavélique, ou grinçant dans 'Le vide sidéral'. On retiendra son souffle pour la prise d'otage, 'dans mon ilôt', sourira en coin avec 'Madame' (sorte d'éveil sentimental d'un môme de 11 ans pour son institutrice au look strict), on se souviendra du volcan islandais avec 'Noces de cendres', conseillera fortement aux coincés du virtuel de se plonger dans 'L'aventure, la vraie !', et puis, et puis ... voilà.
Lire des nouvelles, c'est picorer des petits bouts d'histoires, de personnages, de contextes sans s'attacher complètement, mais ça distrait sur l'instant. C'est aussi conseillé pour ceux qui n'aiment pas trop lire, car c'est subtil, jamais pénible et varié sur toute la ligne.
Sauve qui peut les vacances ! par Gaia Guasti, Philippe Lechermeier, Yann Mens, Mikaël Ollivier, Fred Paronuzzi, Thomas Scotto, Colin Thibert, Florence Thinard, Sarah Turoche (éditions Thierry Magnier, mai 2013)