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Chez Clarabel
16 septembre 2013

« Le désespoir tue. »

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Sur une route de campagne, un bus est détourné de son trajet, disparaît quelques heures puis réapparaît les clefs sur le moteur ronronnant, les phares allumés. Plus de conducteur, ni de passagers à bord. Que s'est-il passé ? Au large, dans un petit chemin paumé, la carcasse d'un autre bus sert de lieu d'incarcération de ces otages hors du commun. Ils sont une petite trentaine, beaucoup sont âgés, d'autres voyagent en famille, avec leurs enfants ou leurs grands-parents. Les ravisseurs étaient organisés, ils ont agi en vitesse. Ils ont enfermé tout le monde, avec seulement un peu d'eau et une baignoire pour leurs besoins intimes. Leur délivrance est prévue dans moins de 24 heures.
Le décompte a commencé.

Comment vous dire, tout le mal que ce livre fait ! C'est une lecture cauchemardesque, en long, en large et en travers. On est là, à bord de ce bus, avec tous ces pauvres gens, en train de se demander s'ils vont s'en sortir, puis de composer avec la promiscuité, la chaleur, le manque d'espace, l'envie de boire, de manger, de se soulager... C'est infernal, la tension est incroyablement palpable, distillée avec langueur, car on devient abruti par l'attente et l'enfermement.

Cette lecture vous serre à la gorge, vous prend en étau, elle vous étouffe. Vous êtes prisonniers du même calvaire que tous les personnages, vous assistez au meilleur, mais surtout au pire. Car dans une telle situation, très vite les instincts se réveillent, la folie guette, le désespoir se répand. Quel livre bouleversant ! J'avais les larmes aux yeux au moment de le finir. J'étais plus qu'éprouvée, j'étais éreintée, mise k-o. C'est vraiment une lecture démoniaque, dure et implacable, par contre je ne regrette pas de l'avoir découverte, j'ai beaucoup aimé, même si j'ai été malmenée, j'ai vécu des sensations fortes et mémorables.

Le bus, par Madeleine Robitaille (éditions Mic Mac, coll. Caféine, avril 2010)

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16 septembre 2013

“La nature trouve toujours moyen de se venger des outrages qu'on lui fait subir !”

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« Quinze ans, pour mes parents, c'est l'âge de faire un grand tour hors du nid, pour apprendre à être autonome. Voilà pourquoi ils m'envoient passer le mois d'août dans le Sud, sur une île. » Accueilli par la famille Casanova, Maxime comprend qu'il devra s'adapter à une vie plus modeste, mais centrée sur la nature, dans ce petit village de pêcheurs.
En compagnie de Maria et de son petit frère Ange, Maxime va passer ses journées à vadrouiller et explorer l'île. Un jour, lors d'une excursion dans les montagnes, ils sont surpris par une violente tempête et des torrents de boue qui ravagent tout sur leur passage. C'est cette tache noire dans le ciel, qui menaçait depuis quelques temps, qui vient d'exploser et déverser sa colère sur la terre.
Le décor change du tout au tout, les paysages idylliques et vacanciers se transforment en un univers de désolation apocalyptique. Les éléments sont déchaînés, nos trois jeunes gens ne sont plus en sécurité. Par aubaine, ils trouvent refuge chez un éleveur de chèvres, qui vit seul, loin de toute civilisation, avec des idées réactionnaires et un comportement de plus en plus fébrile.

C'est un récit prenant, sombre et inquiétant, dans lequel on avance à l'aveuglette, en se sentant cerné par l'angoisse, le doute et l'accablement. On fait corps avec les personnages, on partage leur galère, on ressent leur énergie, leur abattement, leurs espoirs et leurs rêves (brisés).
Il y a, certes, un message écologique derrière cette terrible histoire : la nature est fâchée et veut nous rappeler que c'est elle qui commande. Pour la calmer, il faut faire preuve de repentance et lui montrer notre respect.
Mais que d'émotions au programme ! D'ailleurs, on sort complètement groggy par un tel acharnement. C'est diabolique et éprouvant, même le retour "à la normale" est bouleversant, mais c'est tellement fort et poignant.
J'ai été scotchée, j'en aurais voulu encore un peu plus, surtout lors du passage au monastère, m'attendant probablement à des embrigadements louches et flippants. Mais je divague, je divague... Lisez ce livre, c'est du bon, du brut, un sacré remontant !

Prisonniers du chaos, par Roland Godel (éd. Thierry Magnier, août 2010) - ill. de couverture : Véronique Figuière

13 septembre 2013

« Nature peut tout et fait tout. » (Nature extrême) ☺

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Lors d'un voyage au cœur de l'Alaska, cinq adolescents s'égarent et trouvent refuge dans le chalet où devait se tenir le camp de vacances (Harmonie Nature) qui a été annulé. La situation est critique, mais pas désespérée. Après tout, les placards débordent de victuailles, couvertures épaisses et vêtements chauds. Même la chaudière ronronne tranquillement, l'eau chaude coule à flot. On trouve aussi des livres, des films, un écran plat et un ordinateur relié à internet pour occuper nos adolescents, qui doivent attendre les secours et ne surtout pas mettre un pied dehors.

Et pourtant, le stress monte d'un cran dès lors qu'on capte dans l'air la sensation d'un ennemi invisible qui rôde et attend son heure. On commence à flipper à mort et on sursaute au moindre petit détail. J'avoue que je me suis régalée. J'ai adoré cette tension infernale, ce climat d'angoisse et le mystère qui se cache dans la forêt environnante. On a peur, parfois très, très peur, on n'en mène pas large, mais ça le fait : on dévore ce bouquin d'une traite, en retenant son souffle.

Je sors presque de cette lecture complètement échevelée, dans l'idée. C'était captivant, oppressant, insensé mais bluffant. Outre cette adrénaline de folie, on trouve aussi un message d'écologie : la nature cherche à se venger des humains, jugés prétentieux et irresponsables, à toujours vouloir dominer le reste du monde, sans se soucier des conséquences de leurs actes. On oublie alors le sensationnalisme, on revient sur terre et on prend acte. J'ai refermé ce livre absolument conquise, c'était vif, c'était flippant, c'était habile et perspicace, en somme j'ai vraiment beaucoup aimé !

Nature extrême, par Yves-Marie Clément (Seuil jeunesse, juin 2012)

13 septembre 2013

Sauve qui peut les vacances ! ☼☺

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A lire avant ou après vos vacances, ce recueil suscitera probablement en vous des envies de rire et sourire, tant son contenu est détonnant. C'est en effet un véritable condensé d'émotions, des plus fortes aux plus vibrantes, des plus touchantes aux plus larmoyantes, des sensations de bonheur ou de peur.
En tout, ce sont neuf auteurs qui ont coutume de publier aux éditions Thierry Magnier, Mikaël Ollivier, Fred Paronuzzi, Florence Thinard ou Gaia Guasti pour ne citer qu'eux ... Tous nous proposent des histoires autour du thème des vacances, mais pas toujours comme de bons souvenirs.
On appréciera l'humour fou de 'Dear Shirley', autour du voyage linguistique particulièrement machiavélique, ou grinçant dans 'Le vide sidéral'. On retiendra son souffle pour la prise d'otage, 'dans mon ilôt', sourira en coin avec 'Madame' (sorte d'éveil sentimental d'un môme de 11 ans pour son institutrice au look strict), on se souviendra du volcan islandais avec 'Noces de cendres', conseillera fortement aux coincés du virtuel de se plonger dans 'L'aventure, la vraie !', et puis, et puis ... voilà.
Lire des nouvelles, c'est picorer des petits bouts d'histoires, de personnages, de contextes sans s'attacher complètement, mais ça distrait sur l'instant. C'est aussi conseillé pour ceux qui n'aiment pas trop lire, car c'est subtil, jamais pénible et varié sur toute la ligne.

Sauve qui peut les vacances ! par Gaia Guasti, Philippe Lechermeier, Yann Mens, Mikaël Ollivier, Fred Paronuzzi, Thomas Scotto, Colin Thibert, Florence Thinard, Sarah Turoche (éditions Thierry Magnier, mai 2013) 

12 septembre 2013

« Une danse est un poème. » (Les ailes de la Sylphide)

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Lucie est passionnée depuis toujours par la danse et animée d'une véritable ambition. Elle espère récolter le fruit de ses efforts en décrochant le premier rôle dans le spectacle, La Sylphide, que son école met en scène. Le jour de ses seize ans marque le début d'une nouvelle vie, riche et prometteuse, mais une autre surprise l'attend, lorsqu'elle découvre dans son dos deux étranges bosses, probablement le symptôme d'une métamorphose.

Et une incroyable histoire commence, celle qui explique les origines de Lucie, le mystère de sa naissance, de sa découverte dans les bois, alors qu'elle était bébé, de son adoption, de son impression de se sentir différente, de faire corps avec la nature. Une nouvelle Lucie cherche à éclore, doit-elle lui laisser toute la place et tirer un trait sur son existence terrestre, ou bien doit-elle lutter contre l'impression d'autodestruction qui semble envahir toute sa vie ?

Quelle histoire, mais quelle histoire ! Je pense qu'elle en dupera plus d'un, mais ce serait déjà trop en dire. C'est un véritable tour de force qu'opère Pascale Maret, avec ce roman à plusieurs tiroirs. Il s'ouvre sur la confession d'une adolescente, allongée sur un lit d'hôpital, grièvement blessée. La police est à l'écoute, le témoignage défile. Long, très long et grave. On n'en perd pas une miette, on se sent même poussé dans le récit, au cœur d'une histoire hallucinante mais passionnante.

Elle n'en cache pas moins un autre aspect, une autre lecture... mais je pense qu'il vous faut la découvrir en toute innocence, sans attente précise, laissez-vous étourdir, joignez votre pas de danse à celui de l'héroïne, laissez-vous guider et vous en ressortirez avec l'étrange sensation d'avoir lu un texte lourd, fort et saisissant d'ingéniosité. Une étourdissante supercherie ! ...

Les ailes de la Sylphide, par Pascale Maret
éd. Thierry Magnier, août 2003 - ill. de couverture : Atsuko Ishii

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12 septembre 2013

“Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir.” (Henri Matisse)

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C'est l'été. Damienne et sa maman sont au bord de la mer, dans une grande villa qui appartient au couple qui les emploie pour la cuisine, le nettoyage et le baby-sitting. Mais Damienne souhaite une autre vie et l'imagine en grand, aussi raconte-t-elle une toute autre réalité aux jeunes de la plage en commençant par se rebaptiser Isild.

A partir du moment où Damienne a mis un pied dans l'engrenage (du mensonge), les jeux sont faits et les ennuis vont commencer. Pas facile de jongler entre les non-dits, les personnalités multiples et les choses concrètes. Car la jeune fille veut plaire à tous, surtout à Nathan, mais pense qu'il ne s'intéresserait jamais à une adolescente aussi quelconque qu'elle, alors elle préfère saupoudrer son existence de poussière de fée.

On sourit beaucoup face aux enchaînements calamiteux auxquels se confronte notre héroïne, car même si elle raconte des bobards, c'est difficile de lui en vouloir, surtout lorsqu'il est question de rabaisser le claquet de certaines péronnelles un brin prétentieuses. L'histoire ne s'embarrasse d'aucun détail superflu, on va à l'essentiel, sur un rythme joyeux, attelé au principe du bon vieux quiproquo. Cela se lit vite et bien, telle une comédie pétillante et allègre qui plaira aux jeunes lectrices (dès 11-12 ans).

Meilleur jeune espoir féminin, par Marie-Sophie Vermot
éditions Thierry Magnier, mars 2013 - illustration de couverture : Barroux

12 septembre 2013

Histoires sans queue ni tête, d'Edouard Manceau

QUATRE PETITS LIVRES À LIRE DANS LES DEUX SENS, HUIT HISTOIRES SANS QUEUE NI TÊTE POUR CONSTRUIRE, DÉCONSTRUIRE, ET TRANSFORMER À VOLONTÉ !

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Quatre livres dans un joli coffret à déplier, pour raconter huit histoires sans queue ni tête !

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Hop ! Le chapiteau se démonte et devient, au fil des pages... un camion ! Hop ! L'arbre perd ses feuilles pour reconstruire bientôt... une drôle de bête ! Hop ! Le bonhomme se lève la nuit pour décrocher la lune et faire venir... le jour ! Et hop ! Le monsieur se transforme pour devenir, petit à petit... une jolie dame !

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Ces petits livres sans texte jouent sur les formes et les couleurs, comme un jeu de construction.

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Après Fusée (mai 2013), Edouard Manceau livre encore avec Histoires sans queue ni tête un album original et étonnant sous toutes ses formes. Aucun texte, juste de l'imagination et de l'observation au programme. Le résultat est top !

Histoires sans queue ni tête, d'Edouard Manceau (Seuil jeunesse, septembre 2013)

12 septembre 2013

L'encyclopédie des héros, icônes et autres demi-dieux de Jean-Bernard Pouy, Francis Mizio, Anne Blanchard et Serge Bloch

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Ils s'appellent Ulysse, Blanche Neige, Robin des bois, Arthur, Bilbo ou Superman et sont tous rassemblés en un livre.

Un ouvrage complet et passionnant pour comprendre nos héros, sourire de nous et réfléchir sur le monde ! (eh oui) Cette lecture nous raconte donc les temps forts de la destinée de nos héros en 25 portraits informés et pleins d'humour (l’origine du Père Noël, né de l’imagination d’un professeur new-yorkais de poésie, Clément Moore, rattrapé par la marque coca-cola, ou le jour où Luke Skywalker découvre que Dark Vador n'est autre que son père...).

Petite initiation à l'histoire de la littérature et à l'histoire des arts, l'ouvrage redonne vie au monde de leurs créateurs et au contexte historique qui entoure la naissance de leurs personnages. Pour mieux comprendre les ennemis qu'ils combattent, les valeurs qu'ils incarnent et pourquoi ils sont immortels. (eh oui)

Une lecture PASSIONNANTE, avec des textes ciselés et les illustrations facétieuses de Serge Bloch. La bible de tous passionnés (mais attention, pas seulement pour les héros de Marvel... le brassage des cultures est très large !).

Gallimard jeunesse, novembre 2012


Avec : Gilgamesh, Vénus, Ulysse, Hercule, Antigone, le roi Arthur, fée Mélusine, Robin des Bois, Sinbad le marin, Don Quichotte, d'Artagnan, Zorro, Robinson Crusoé, Blanche Neige, Peter Pan, Superman, Tarzan, Sherlock Holmes, James Bond, Le Père Noël, Bilbo le hobbit - La communauté du Seigneur des Anneaux, Tintin, Harry Potter, Luke Skywalker et Leia, Lieutenant Ripley. 

 

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11 septembre 2013

“T'es un ami, Antoine, un vrai, ça je peux le jurer...”

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Antoine est un adolescent ordinaire, ni bon élève, ni cancre, il est en troisième, spectateur de sa vie, comme bon nombre d'enfants de son âge. Un jour, il perd son sac. Tant pis, se dit-il. Puis il le retrouve dans le bureau du CPE. Sauf que son agenda est gribouillé des mêmes tags que ceux qui ornent les murs du bâtiment scolaire. Antoine plaide non-coupable, négocie avec son pote (le coupable), qui se débine, du coup Antoine assume la punition : tous les matins, avec l'équipe de nettoyage, il racle tables et bureaux.

Aussitôt, Antoine est considéré parmi ses camarades comme un saint, un garçon formidable, qui a le sens du sacrifice. Sa cote de popularité monte en flèche, au diable la loi de Murphy, pense-t-il, sa modeste existence connaît un revirement joyeux. De plus, il a fait la connaissance de Bébé, le clone de Beyoncé, qui bosse avec lui pendant sa colle. Il est ébloui, complètement sous le charme. Mais les ennuis se rappellent à lui, le jour où, dans sa grande bonté, Antoine n'a pas su dire non pour garder Chouchou, sept mois, pendant que sa jeune mère partait se refaire un avenir !

Toute la classe se joint à lui pour le soutenir, s'organiser pour les heures de baby-sitting, ne rien avouer aux adultes, faire profil bas au moment des informations, ne pas perdre contenance lorsqu'on n'a plus de nouvelles de la mère... Par principe, l'histoire n'est absolument pas crédible. Toutefois l'esprit, l'humour et les remarques sans cesse sarcastiques d'Antoine font qu'on oublie tout et qu'on savoure cette petite lecture sans prétention. J'ai été agréablement surprise, bien plus que par La Belle Adèle, le tout est enjoué, débordant d'optimisme. C'est un joli pied de nez à la loi de Murphy, que l'adolescent décortique avec flegme, mais non sans humour.

Le bon Antoine, par Marie Desplechin
Gallimard jeunesse, avril 2013 - illustration de couverture : Lucie Durbiano

11 septembre 2013

“The only good angel is a dead angel.” ♥

Relecture pour la sortie en format poche,

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Un premier tome diaboliquement prenant, où l'on nous sert une histoire d'anges et de tueurs d'anges, on n'a pas le temps de dire ouf tant le rythme est soutenu, il y a aussi une jolie petite romance, avec des personnages attachants, autour desquels se crée une belle alchimie. En somme, c'est une petite lecture facile et légère, parfaitement distrayante, et qu'on ne boude pas de découvrir !   

Angel, par L.A. Weatherly (Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction, août 2013 - traduit de l'anglais par Julie Lafon)

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