L'étrange réveillon de Bertrand Santini et Lionel Richerand
Arthur est un orphelin de 7 ans. Il est immensément riche, mais malheureux comme les pierres. Il s'ennuie aussi horriblement . Des clowns, des troubadours, des magiciens défilent pour le distraire de son chagrin, mais rien n'y fait. Il demeure inconsolable.
Ce qu'Arthur préfère, c'est rêver, méditer ou réfléchir. Il est également fasciné par les étoiles. Le spectacle du Ciel suscite tant de questions...
A l'approche du réveillon, Arthur souhaite s'entourer de Morts à sa table (!) mais le valet est bien embêté. Devant l'insistance du garçon, il cède et fait venir un défilé de corbillards. Un petit groupe de squelettes s'installe autour de la table. A ce spectacle, Arthur écarquille les yeux tout ronds.
L'enfant est impressionné, certes ses invités sont un tantinet fanés mais la fête peut commencer. Arthur est le seul à dîner. Personne ne valse au rythme de la musique jouée par l'orchestre. Qu'importe... Soudain, à minuit tapante, les portes du Salon s'ouvrent sur LE couple vedette. C'est le plus beau cadeau pour Arthur, qui se couchera ivre de joie.
Au fond de son lit, Arthur sourit. Cette nuit, pourtant, il n'a rien appris, ni de la mort, ni de la vie... mais quelle importance ?
Surprenant et déconcertant, ce conte se veut poétique et tendre. Il nous transporte dans un univers sombre et poignant, mais dévoile aussi une touche d'humour, de belles envolées lyriques et une bouleversante déclaration d'amour entre un enfant et ses parents.
C'est une lecture qui nécessitera probablement d'accompagner le jeune lecteur, dans cet univers morbide et onirique, fortement influencé par la magie de Tim Burton.
L'étrange réveillon de Bertrand Santini et Lionel Richerand (Grasset jeunesse, octobre 2012)
“Looking for Narnia ? You’re in the wrong universe.”
A North Hampton, petite bourgade cossue, nichée au bord de l'océan, vivent trois sorcières, Joanna, la mère, et ses deux filles, Freya et Ingrid. [Oui, il s'agit de la même Freya qui a guéri Oliver de son addiction !] Elles ont toutefois l'interdiction de pratiquer leur magie et doivent se fondre dans la masse, vivre comme des humaines, sans attirer l'attention sur leurs particularités.
La tentation est pourtant grande, nos sorcières vont ainsi glisser des touches de magie dans leur existence ordinaire : Freya en concoctant des filtres d'amour au bar où elle bosse, Ingrid en tressant des nœuds pour permettre aux femmes de démêler leurs soucis intimes, comme tomber enceinte, et Joanna en distrayant un petit garçon, en volant sur son balai, en mijotant de bons gâteaux, etc.
La vie semble leur sourire, Freya vient de se fiancer à Bran Gardiner, le célibataire le plus convoité de la côte, et est convaincue d'avoir trouvé son élu. Pourtant, le soir de ses fiançailles, la jeune femme rencontre le frère cadet, Killian, et succombe à ses charmes. Les jours suivants, impossible pour elle d'oublier ou de résister, elle court se jeter dans ses bras, tout en ressentant de l'amertume et de la culpabilité, tout de même !
C'est une relation qui semble un peu tirée par les cheveux, et puis finalement qui trouvera son explication dans les derniers chapitres. Sinon, globalement le roman se lit vite et bien, il est superficiel, léger, assez prenant, truffé de clichés et de facilités. C'est du Melissa de la Cruz, donc c'est très distrayant et sans prise de tête. Par contre, ce n'est pas une série pour ados, malgré les apparitions de Mimi Force, les personnages sont adultes, font des allusions sexuelles, et pas que (mais ce n'est pas graveleux, ni vulgaire non plus).
C'est un bon début de série, qui se déclinera en trois tomes, la suite est déjà disponible : Le Doux baiser du serpent. A noter aussi qu'une série tv, Witches of the East End, inspirée de la série, est actuellement diffusée sur Lifetime aux USA.
Les Sorcières de North Hampton, par Melissa de la Cruz (Orbit, janvier 2013 - traduit par Hélène Bury)
“Parfois, mieux vaut faire un long détour pour se rendre à deux pas.”
Je comprends mieux pourquoi ce spin-off ne nous a pas été proposé plus tôt, l'idéal aurait été qu'il sorte avant la parution des Portes du Paradis, le dernier tome de la série des Vampires de Manhattan (je plaide coupable, à l'époque j'avais pesté contre ce détail !). Parce que, très franchement je ne l'ai trouvé ni passionnant, ni excitant, maintenant que je l'ai lu.
L'histoire devait nous expliquer ce qu'il était advenu de Bliss, et plus précisément sa rencontre avec la Meute des Loups. Ces derniers aussi ont une histoire à nous dévoiler, avec son lot de traques infernales, de séparations déchirantes, de sacrifices inévitables et d'amours contrariées, sur fond de variations mythologiques mélangeant tous les genres. Mouaip, mouaip, mouaip. Tout ça m'a semblé tellement creux et inintéressant, au final. J'ai galéré pour me familiariser avec ce nouvel univers, j'ai même fini par m'y ennuyer ferme.
Alors soit, c'est un petit crochet avant le sprint final et ça peut éventuellement intéresser un lecteur en pleine découverte de la série des Vampires de Manhattan. Malheureusement, j'ai bouclé la saga en décembre 2012 et depuis j'ai tourné la page. Pour moi, ce spin-off paraît trop tard en VF, j'ai eu le sentiment d'être larguée. Sans compter que les personnages ne m'ont guère inspiré de sympathie, à l'exception de Bliss forcément, qui se révèle plus forte et déterminée, très débrouillarde, sensible et vulnérable, avec ses blessures secrètes. Lawson, par contre, m'a fait l'effet d'une girouette au bord de l'implosion hormonale... au secours !
En somme, il faut lire ce livre dans la foulée, juste avant le dernier tome de la saga, sinon vous oubliez !
Le Pacte des Loups, par Melissa de la Cruz (Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, septembre 2013 - traduit par Morgane Caussarieu)