Le Mange-doudous, de Julien Béziat
L’autre jour, un truc terrible est arrivé à mes doudous.
Ça s’est passé quand j’étais à l’école, c’est Berk mon canard qui me l’a raconté. Une espèce de patate molle est entrée dans la chambre. Personne n’y a fait attention. Et puis… GLOUP ! elle a avalé Lapinot !
Malheur ! C'était un Mange-doudous ! Panique à bord, et tous à l'abri ...
Mille et une cachettes plus tard, les doudous n'en menaient pas large. Chut, pas un mot...
Très vite, une ligne de défense s'est mise en place. On ne pouvait décemment pas laisser cet avaleur de doudous agir en toute impunité.
Mais l'ennemi est redoutable et a avalé ses assaillants les uns après les autres. Quel cauchemar, quel désastre...
Il n'en restera qu'UN. Un doudou pas comme les autres. Le chouchou.
Celui qui sent la vieille bave et qu'on ne peut pas laver.
C'est l'Arme Ultime. Le terrasseur du Mange-doudous.
En plus d'être drôle, cet album est vraiment joli à regarder : illustrations et couleurs sont d'une douceur délectable. Ajoutez un suspense de malade dans l'histoire, et vous remportez une totale adhésion auprès de votre jeune public - absolument conquis.
Le Mange-doudous, de Julien Béziat (Pastel, octobre 2013)
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit (Audiolib) lu par Daniel Nicodème
Daniel Nicodème se glisse dans la peau de l'écrivain Jean d'Ormesson pour nous livrer une lecture tout à fait étonnante, à la fois classieuse, nostalgique, enjouée et compatissante. Il nous rend compte du perpétuel ébahissement de l'homme face à son époque, au temps qui passe, à son enfance heureuse et aux doux souvenirs s'y rapportant.
J'ai infiniment aimé toutes ses savoureuses anecdotes concernant sa famille, son existence douillette, protégée et insouciante à Plessis-lez-Vaudreuil, le domaine de son grand-père, lui-même un homme à la personnalité truculente. D'autres figures fantasques, grotesques et aimables, comme le fermier bouddhiste communiste ou la ravissante Marie, passent dans le décor, s'installent, taillent la causette.
C'est absolument charmant, évadé d'un autre temps, poudré et délicieusement guindé, oui, vraiment c'est charmant !
Par contre, l'esprit de l'auteur s'égare aussi dans des considérations existentielles, sur la science, la création du monde, la religion ou les étoiles, mais également sur son œuvre littéraire, sur l'importance d'écrire, de se réaliser dans l'écriture, de parfaire son éternel roman en espérant laisser une trace dans ce vaste monde...
J'avoue, ma curiosité aura toutefois accusé quelques soubresauts d'intérêt, oscillant du haut vers le bas. C'est clair, je préfère de loin les souvenirs personnels, plus concrets, aux foisonnantes idées sur l'univers qui nous entoure. Serait-ce ainsi un roman testamentaire que nous propose Jean d'Ormesson, un récit empreint de souvenirs frétillants et de réflexions toutes personnelles sur la vie en général ?
Chacun y saisira ce qu'il veut. Pour ma part, j'ai été follement séduite par l'homme qui se livre sans retenue, qui évoque ses souvenirs d'enfance et de famille avec générosité, un soupçon de facétie et une grande admiration bien entendu.
Par contre, je suis persuadée que l'auteur lui-même aurait pu s'adonner à l'exercice de la lecture à haute voix, notamment sur ce petit ton badin qui lui est propre. Le résultat aurait été tout aussi entraînant et agréable !
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit, par Jean d'Ormesson (Audiolib, octobre 2013 - lu par Daniel Nicodème, durée : 5h)
Le Manipulateur (Audiolib) lu par Tony Joudrier
Quel ennui ! J'ai trouvé ce roman long et noyé sous un flot de détails assommants, sous prétexte de nous raconter la grosse arnaque du siècle. Mais, ma parole, je n'ai jamais été inquiétée ou tenue en haleine par ce récit.
C'est l'histoire d'un type en prison, Malcolm Bannister, un ancien avocat qui a pris une peine de 10 ans pour un crime qu'il n'avait pas commis. Cinq années ont déjà passé, pendant ce temps sa femme l'a quitté, il ne voit plus son fils et son père a honte de lui. Aujourd'hui, il a peut-être l'occasion d'obtenir sa libération : il connaît le nom de l'assassin du juge et de sa secrétaire, retrouvés morts dans leur maison de campagne. Bannister négocie âprement avec les Fédéraux, obtient un deal en béton et s'offre sa liberté chérie.
Toutefois, l'histoire ne s'arrête pas là car l'ancien avocat a des comptes à rendre et va dérouler le reste de son plan avec une minutie sidérante. C'est diabolique, pas mal fichu et bien pensé, mais le rendu est extrêmement plat et fastidieux. Pas une seule fois l'intrigue m'a prise au dépourvu.
Je crois aussi que le ton employé par Tony Joudrier, qui est assez monotone, ne nous fait pas percevoir les fameux rebondissements nichés au cœur de l'intrigue. On reste juste spectateur du tour de passe-passe de Bannister, après quoi on peut retourner se coucher. Cette distance ne m'a pas du tout plu !
C'était la première fois que je découvrais un livre de Grisham, j'en sors assez dépitée.
Le Manipulateur, par John Grisham (Audiolib, octobre 2013 - Lu par Tony Joudrier - durée d'écoute : 13 h)
Traduit par Johan-Frédérik Hel-Guedj pour les éditions Robert Laffont