08/11/13

Volte-Face, par Michael Connelly

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Suite aux nouvelles conclusions apportées par les dernières analyses ADN, le criminel Jason Jessup demande la révision de son procès, une vingtaine d'années après les faits. Mickey Haller est occasionnellement nommé procureur du comté de Los Angeles, son demi-frère Harry Bosch est l'enquêteur principal, Maggie McPherson, son ex, est son assistante.

Chapitre après chapitre, on replonge ainsi dans l'horreur et l'innommable (il s'agit tout de même d'un meurtre d'enfant !). On revit l'enquête, on cherche des indices perdus, on démasque les fautes du condamné, on réchauffe son parcours, on débusque les preuves. En un mot, c'est glaçant ! On se passionne néanmoins pour ce procès où règne une ambiance dérangeante, où on découvre aussi la pression médiatique et le contrôle de l'image. C'est un constat lourd, pesant et amer, un regard très cynique.

C'est le deuxième livre que je découvre de Michael Connelly, mais ma première rencontre avec le personnage d'Harry Bosch, et franchement je ne suis pas déçue ! (Je pense reprendre tous les romans pour les lire dans l'ordre chronologique, ce sera mieux.) Pour l'heure, j'ai aimé l'aspect sombre, urbain et sans concession de cette intrigue, au suspense friable et qui se termine en eau-de-boudin. Et pourtant, ça le fait, on adopte ce ton vif et efficace, c'est de la valeur sûre et on en redemande !

Audiolib, mai 2012 - lu par Jacques Chaussepied, durée : 12h14
Traduit par Robert Pépin pour Calmann-Lévy


Piège nuptial (Audiolib) lu par Tony Joudrier

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Nick, journaliste américain, s'offre un road-trip dans le désert australien, à bord d'un vieux combi VW. Première règle à savoir : ne jamais conduire la nuit, à cause des kangourous. Mais il existe un autre danger venant de la route, comme une blonde et divine auto-stoppeuse, du nom d'Angie, tout droit débarquant de son petit patelin, Wollanup. Nick ne se doute pas que cette créature est en quête d'un mari et qu'il va plonger droit dans un cauchemar sans nom.

Il faut que je vous avoue que je n'avais jamais lu Douglas Kennedy de ma vie et mon idée de cet auteur à succès était complètement biaisée ! Aussi, quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai réellement découvert son univers. L'histoire ici présente est en effet sombre, glauque et poisseuse. On baigne non seulement dans le sordide, on s'enfonce carrément dans l'horreur et l'indicible. Oubliez la carte postale idyllique d'une Australie envoûtante, à moitié sauvage et glamour. Cette invitation au voyage va se révéler étouffante, accablante, et pire encore.

C'est ce qui explique aussi pourquoi le lecteur en reste coi, ne quitte plus sa place et veut aller jusqu'au bout pour connaître le dénouement de ce délire absolu. L'auteur ne ménage pourtant pas ses efforts pour nous bousculer et nous dégoûter, mais on est à notre manière pris au piège, scotché par cette fascination du pire : personnages ravagés, coincés dans une communauté qui vit en autarcie, tous des rustauds abrutis par l'alcool et le sang, soumis à un régime de violence et de haine...

Comment vous expliquer ? C'est rude, c'est moche, ça fout le bourdon ... mais c'est bluffant. J'ai lu ce roman d'un traite, écouté tout en frémissant la voix rauque de Tony Joudrier, pas pipé un mot durant ma lecture marathon, avant de m'en dégager en hoquetant, puis en respirant un grand coup de soulagement ! Fichue rencontre.

Audiolib, janvier 2009 - lu par Tony Joudrier, durée : 6 h 30
Nouvelle traduction par Bernard Cohen du roman paru sous le titre Cul-de-sac.

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La boutique de la seconde chance, par Michael Zadoorian

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Ce roman était déjà passé entre mes mains l'année dernière, mais le timing n'était pas bon car je l'avais vite reposé sur ses étagères. Cette fois, la tentative s'est avérée concluante, plus douce et apaisante que je n'aurais pu l'imaginer. Car cette histoire avait effectivement beaucoup à me raconter : le narrateur s'appelle Richard, surnommé Chiffo, c'est un as de la brocante, un passionné des vieilles choses. Il tient une petite boutique où il réunit tout son capharnaüm et passe le reste de son temps à chiner dans les foires ou chez des particuliers.

Je vous dois une confession toute personnelle : j'adore chiner, fouiller après les bonnes affaires, dénicher l'objet perdu, retomber en enfance, trouver de l'âme à un vieil objet... C'est une passion qui ne s'explique pas, mais qui fait des émules ! Forcément, ce livre ne pouvait que me plaire car c'est à peu près le même discours que tient le narrateur. Bref, au cours de son histoire, Chiffo perd sa mère et doit vider la maison familiale. Il pensait opérer de manière chirurgicale, sa manière habituelle, et puis il se prend une claque en feuilletant un livre de recettes.

C'est une plongée dans l'intimité de ses parents qu'il ne soupçonnait pas, il va les découvrir sous un jour nouveau, s'attendrir et, peut-être, voir sa propre carapace se fissurer. Car Chiffo n'a pas de vie affective, ses relations avec les femmes sont épisodiques et fugaces, jusqu'au jour où il rencontre Theresa, le clone de Betty Page. Tout ça fait que sa petite existence ordinaire est en pleine ébullition, en train d'évoluer et de mûrir, donc c'est plutôt pas mal. La lecture, dans l'ensemble, est fort sympathique, un peu redondante certes, mais elle attachera quiconque s'enthousiasme pour la brocante et la quincaille, car il y a vraiment des perles au niveau des anecdotes, c'est du petit lait à boire ! 

 10-18, novembre 2013 - traduction de Jean-François Merle

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