Sans un mot, par Harlan Coben
Plusieurs intrigues fleurissent au cours de cette lecture : un adolescent s'est complètement renfermé sur lui-même, suite au suicide d'un copain, ses parents installent alors en cachette un programme d'espionnage sur son ordinateur. Quelques jours après, le garçon disparaît. Un faux moustachu et sa complice enlèvent des femmes pour les massacrer et sèment de fausses pistes pour troubler les enquêteurs. Il faudra la perspicacité de Loren Muze, l'enquêtrice du procureur Paul Copeland, pour flairer la mauvaise odeur.
On suit ainsi plusieurs personnages empêtrés dans des histoires pas possibles, lesquelles viendront forcément entrer en collision, sinon quel serait l'intérêt d'un tel éparpillement ? Cela confère donc à l'ensemble un aspect complexe et saisissant, auquel on adhère pas mal. On est pris dans un engrenage, et plus on avance dans l'histoire, plus on a envie de comprendre et de savoir. Lorsque les premiers masques commencent à tomber, quelle jubilation !
Ce titre fait écho à un autre (Dans les bois), car il répond à quelques questions laissées en suspens à la fin de celui-ci. C'est juste un petit détail, qui plaira aux plus pointilleux, je pense. Sans quoi, j'ai nettement préféré ce deuxième titre, qui m'a semblé plus dense, plus habilement construit et plus haletant. Pas que j'ai été déçue par le précédent, mais j'ai vraiment bien accroché à cette histoire.
Note sur la version audio : François d'Aubigny commet l'erreur de lire M. Novak tel quel, au lieu de Monsieur Novak auquel le M. fait référence. Je pense que cette subtilité aurait été plus appréciable, car cela surprend d'entendre textuellement M. Novak ! Ceci étant purement anecdotique, bien entendu, la version Audiolib reste une adaptation sérieuse et pointilleuse de la lecture en général.
Audiolib, mars 2009, lu par François d'Aubigny et traduit par Roxane Azimi pour les éditions Belfond
Dans les bois, par Harlan Coben
Paul Copeland est un homme brisé par la vie. Veuf, il élève seul sa petite fille. Il s'est démené dans sa carrière et a été promu procureur du comté de l'Essex. Brillant, ambitieux et charismatique, il cache ses blessures et n'évoque jamais le drame de son adolescence, alors qu'il était en colonie de vacances, quatre jeunes gens ont disparu dans les bois, parmi eux il y avait sa sœur Camille.
Et voilà que vingt ans plus tard, il est appelé pour identifier un corps et reconnaît le petit copain de sa sœur ! Il croit alors à l'impossible, relance l'enquête, traque le moindre indice, retrouve son premier grand amour et va dénicher de vieux secrets de famille dont il n'avait pas idée. C'est même là tout le drame ! A côté de ça, il doit garder la tête froide pour son procès, l'affaire est ardue, la défense a la rage au ventre et use de tous les moyens pour l'intimider.
Pour mon premier Harlan Coben, j'ai voulu miser sur un titre qui ne s'inscrit dans aucun cycle en particulier (pas de Myron Bolitar à l'horizon, par exemple). Ma foi, je n'ai pas été déçue du voyage : la lecture a été rapide, prenante, angoissante, bien menée et bien rendue. La fin, peut-être, prête à confusion mais c'est en lisant Sans un mot que vous obtiendrez les réponses qui évacueront tout malentendu ! Un roman au suspense efficace, qui tient ses promesses.
A noter : Pierre-Marie Escourrou interprète le rôle du gendarme Pierre Roussillon dans la série Une femme d'honneur sur TF1.
Audiolib, mars 2008, texte lu par Pierre-Marie Escourrou, traduit par Roxane Azimi pour les éditions Belfond
Bonjour le monde ! de Catharina Valckx
Dire joyeusement « Bonjour ! » à tous ceux que l’on croise ? C’est la philosophie et l’habitude de Nine et de Mo, son canard. Tous les matins, ils partent en tournée saluer tous leurs amis.
Ils disent bonjour au vieil arbre du jardin, ils saluent le vide sous le pont, une grosse mouche se met à les suivre, juste comme ça, pour voir où ils vont, dit-elle.
Nine et Mo vont jusqu'à la mer et disent bonjour, bonjour à la mer et à tous les poissons. La mouche est curieuse, elle s'interroge aussi, personne ne lui dit jamais bonjour. Nine lui prodigue alors un précieux conseil : “C'est à toi de commencer !”
La mouche s'exerce auprès d'une pierre, qui est en train de piquer un roupillon... Expérience loupée. Tant pis, dit-elle, “je crois que ce n'est pas mon truc, les salutations !”. Nine et Mo rentrent alors à la maison et livrent leurs dernières salutations d'usage (la cheminée, le soir, etc.). Voili, voilà.
En deux coups de cuillères à pot, cette lecture a su nous balader joyeusement et tranquillement : c'était joli, doux et adorable. Catharina Valckx a glissé de la poésie dans son histoire et ses dessins, avec des couleurs fabuleuses. Il règne entre les pages de ce livre le sentiment d'une harmonie parfaite.
L'histoire, aussi, nous raconte une excellente façon d’entretenir ses vieilles amitiés, mais aussi de se faire de nouveaux amis à chaque coin de rue ! Une délicieuse sucrerie.
Bonjour le monde ! de Catharina Valckx (Ecole des Loisirs, septembre 2013)
Anoki de Jean Leroy et Emmanuelle Eeckhout
Anoki pêche sur la banquise, quand un poisson mord à l'hameçon. Pom, pom, pom... Avec son poisson au bout de sa ligne, Anoki attire bien des envieux... Le phoque, le pingouin, le renard et l’ours se mettent à ses trousses.
Mais Anoki est prêt à tout pour ramener un bon dîner à sa famille.
Ce ne sont pas ces pots-de-colle qui vont ruiner ses beaux efforts ! Allez, zou ... bon vent, mauvaise troupe !
Que d'émotions fortes ! Il n'est pas dit non plus que notre cher Anoki sera accueilli en véritable héros à la maison... Les enfants sont des ingrats.
Construction habile et basée sur un schéma classique pour ce petit album ! Le résultat est top. Le scénario est hilarant, truffé de suspense gentillet et de situations comiques, les illustrations sont juste adorables.
Excellente pioche !
Anoki, de Jean Leroy et Emmanuelle Eeckhout (Pastel, octobre 2013)