Destinée, de P.C. Cast & Kristin Cast
Cette série devenue interminable, mine de rien, n'est pas avare pour nous servir des petites histoires sympathiques autour de Zoey Redbird et ses amis, tous unis contre un même ennemi : la très belle et puissante Neferet, qui dupe son monde et tisse sa toile dans l'ombre pour anéantir la Déesse Nyx. Sa nouvelle arme : un beau gosse du nom d'Aurox, qu'on sait être le Taureau Blanc (dangereux, très dangereux !).
Mais pas un seul soupçon de fourberie contre elle, alors qu'il est de notoriété publique que Neferet est la Peste incarnée et qu'elle ne “vit” que dans le but d'assouvir son ambition dévorante... Zoey a quelques doutes, la présence d'Aurox la perturbe, c'est seulement dans le dernier chapitre qu'elle comprendra pourquoi. (Par contre, je ne suis pas sûre d'adhérer à cette nouvelle perspective !)
Pour l'heure, Zoey est en plein deuil donc elle a la tête à l'ouest. Ses amis ont repris le chemin des cours, c'est lent, c'est plat, les jumelles se fâchent, Damien est déprimé, Aphrodite nous sort quelques réparties de sa cuvée, Lucie a gagné en puissance, Lenobia est tombée sous le charme d'un cowboy, Dragon le maître d'armes est aigri. Rephaïm et son père Kalona nous jouent un couplet tragico-comique cuisiné aux petits oignons (“tu es mon fils, tu m'as trahi”, “j'ai trouvé la lumière, trouvé l'amour, toi aussi tu peux montrer patte blanche”).
Whoop. De. Doo. Mais enfin, que se passe-t-il ?! Je n'ai pas eu l'impression qu'on avançait beaucoup dans la série, que l'action ici présente aurait pu se greffer à un autre tome. Et puis je reste persuadée que les 12 livres prévus par les auteurs relèvent d'un appétit gargantuesque, ou d'une certaine forme de mégalomanie, parce que c'est beaucoup trop ! On se lasse, la série traîne en longueur et l'action pêche un peu.
Tome 9 de La Maison de la Nuit - PKJ, juin 2013 - traduit par Julie Lopez
La gardienne d'éternité, de Julie Kagawa
Voici la suite tant attendue de Je suis une Immortelle, dans laquelle nous retrouvons Allie en route vers New Covington, là où tout avait commencé pour elle (sa transformation en vampire par Kanin). Aujourd'hui elle sait que son créateur est en danger et vient donc à son secours, en compagnie d'un personnage pour le moins discutable ... Ahem, s'il avait fallu parier sur un individu croisé lors du premier tome, non, vraiment, je n'aurais jamais misé sur lui.
L'histoire prouvera d'ailleurs que je n'avais pas totalement tort. Ou peut-être pas non plus.
Car c'est très difficile de résumer cette intrigue, qui est capable de nous mettre la tête à l'envers et de jouer avec nos nerfs en toute innocence. Une prouesse dont Julie Kagawa a coutume de nous servir ! (Cf. sa série des Royaumes invisibles)
Ce deuxième tome est tout aussi sombre que le premier, très âpre, très douloureux, avec des retrouvailles qui font chaud au coeur (Ezekiel Crosse ♥), même si elles compliquent aussi la situation. En effet, c'est extrêmement touchant et excitant de voir Allie et Zeke ensemble, ces deux-là nous réservent de jolis moments de tendresse et d'affection (et dans ce monde de brutes, c'est particulièrement agréable de se fondre dans du miel et se gaver de sucreries !), il n'en demeure pas moins que leurs sentiments l'un pour l'autre sont conflictuels.
Toutefois, l'action reprend vite ses droits, c'est tendu, tout le temps. C'est confondant de machiavélisme, on ne sait plus à qui accorder sa confiance, l'univers est chamboulé, les anciennes alliances sont trahies, les nouvelles cartes distribuées sont biaisées, enfin bref tout est sens dessus dessous.
Même la fin est impitoyable, cruelle et résonne en nous comme une terreur inimaginable. Quelle suite l'auteur donnera-t-elle à ce gros, immense et déchirant sacrifice ?
Cette série, dont le potentiel ne fait que se confirmer, s'inscrit parmi les valeurs sûres, grâce à ce deuxième tome aussi noir et implacable que le premier !
Harlequin, coll. Darkiss, novembre 2013 - traduit par Maryline Beury