Les Enfants du Roi, de Sonya Hartnett
Jeremy et Cecily Lockwood quittent Londres avec leur mère pour vivre à la campagne, chez leur oncle Peregrine. C'est le début de la guerre, la ville a décrété un blackout et les premiers raids aériens se font attendre. En route, les Lockwood recueillent une jeune évacuée, May Bright. Elle a dix ans, elle est toute mignonne et timide, Cecily décide d'en faire “sa chose”, mais la demoiselle est rebelle.
Finalement, sans prévenir, elle part se promener dans les jardins ou les bois, elle fait même une découverte étonnante dans les ruines du château et propose à Cecily, revêche, de la suivre. Deux garçons, deux frères, sont là. Méfiants, blessants, moqueurs. Cecily prend la mouche, tandis que May est intriguée. Peu de temps après, l'oncle Peregrine leur fait part d'une vieille légende (triste et effrayante) au sujet de Richard III et du mystère des Princes de la Tour.
Plus qu'un simple roman historique, c'est aussi une plongée dans un monde chimérique (avec des fantômes, des mystères, des secrets). On y trouve aussi une ambiance surannée, des personnages crispants (surtout Cecily), du charme, une écriture remarquable, tout en poésie et en subtilité. On se laisse séduire, en dépit de nos doutes ou de nos réticences, ce qui est assez inhabituel. Je pense d'ailleurs que c'est une lecture qui plaira davantage aux adultes, mais qui risque de laisser les enfants dans une certaine perplexité.
éditions (Les Grandes Personnes), avril 2013, traduit par Fanny Ladd et Patricia Duez, illustration de couv. : Gérard Dubois