Canada, de Richard Ford
« D'abord, je vais raconter le hold-up que nos parents ont commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard. C'est le hold-up qui compte le plus, parce qu'il a eu pour effet d'infléchir le cours de nos vies à ma soeur et à moi. Rien ne serait tout à fait compréhensible si je ne le racontais pas d'abord.
Nos parents étaient les dernières personnes qu'on aurait imaginées dévaliser une banque. Ce n'étaient pas des gens bizarres, des criminels repérables au premier coup d'oeil. Personne n'aurait cru qu'ils allaient finir comme ils ont fini. C'étaient des gens ordinaires, même si, bien sûr, cette idée est devenue caduque dès l'instant où ils ont bel et bien dévalisé une banque. »
Great Falls, Montana, 1960. Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents braquent une banque, avec le fol espoir de rembourser un créancier menaçant. Le hold-up échoue, les parents sont arrêtés, et Dell a désormais le choix entre la fuite et l’orphelinat. Il traverse la frontière et trouve refuge dans un village du Saskatchewan, au Canada.
Trop calme, trop mou, trop indolent. Rarement un roman n'aura autant multiplié les efforts pour réveiller mon intérêt somnolent ! La faute aussi à Thibault de Montalembert, dont l'interprétation trop maîtrisée a rendu l'ensemble ronronnant, fastidieux et lassant. Eh oui, hélas. Pourtant je me souviens d'une lecture enthousiasmante de La vérité sur l'Affaire Harry Quebert. Cette fois il adopte une posture trop guindée, à laquelle je n'ai pas adhéré.
L'histoire aussi se donne un style “je me révèle lentement”, mais l'effet laisse franchement à désirer. On s'ennuie, à force d'errance, de retour en arrière, de lenteur et de descriptions interminables. Le narrateur fait pitié, tant il est passif. On a envie qu'il se bouge, qu'il prenne sa vie en main, qu'il agisse, et puis non... C'est déprimant. Je n'ai pas du tout été emballée par ce roman morne et assommant, qui n'a pas été sauvé par une lecture à voix haute au ton solennel, pas très concluant. Déception !!!
Audiolib, mars 2014 ♦ texte intrégral lu par Thibault de Montalembert (durée : 14h 27) ♦ traduit par Josée Kamoun pour les éditions de l'Olivier