Cocktail Club, de Madeleine Wickham
Trois copines, Roxanne, Candice et Maggie, se donnent chaque mois rendez-vous au Manhattan Bar pour avaler cocktails et rires afin de les soulager d'une pression professionnelle, ou sentimentale, trop appuyée. Ce soir-là, Candice reconnaît la serveuse, une certaine Heather, car son père aurait spolié sa famille des années plus tôt. Candice décide sur un coup de tête de racheter la conduite de son père et propose à Heather de venir bosser dans leur magazine de mode. Roxanne et Maggie trouvent son attitude précipitée et irréfléchie, mais sont trop accaparées par leurs propres soucis pour y interférer.
Roxanne vit une liaison amoureuse avec un homme marié depuis des années et sent une immense lassitude s'installer en elle. Maggie est heureuse, mariée, enceinte, prête à accoucher. Son mari et elle ont acheté une propriété à la campagne, mais Maggie va vite perdre la tête loin de la frénésie londonienne, avec un bébé sur les bras et la seule solitude pour ligne d'horizon. Ces trois-là, qui avaient toujours pu compter les unes sur les autres, ne vont plus se comprendre et leur amitié va partir en cacahuète.
J'ai été un peu déçue par ce livre, qui se lit pourtant très vite, sans réel déplaisir. Sophie Kinsella, qui signe sous le pseudonyme de Madeleine Wickham, se détache de son habituel sens de l'humour pour une histoire assez banale et tristoune. En vrai, ses personnages ne sont pas très attachants, à commencer par Candice, qui lâche ses vieilles copines pour une fille qu'elle vient juste de rencontrer. Une fille aux agissements douteux, qui rumine sa vengeance avec perfidie. Comment s'apitoyer sur le sort de Candice ?! Impossible. Mais le comble, c'est qu'elle s'en tire vraiment bien à la fin. Grr !
En somme, j'ai trouvé l'histoire trop classique, trop commune, trop policée, trop gnan-gnan, manquant cruellement d'humour, d'espièglerie, de second degré... Trop de petits détails qui agacent (haro sur l'aveuglement de Candice, les faux coups d'éclat de Roxanne, son orgueil mal placé, Maggie qui boit de l'alcool à neuf mois de grossesse...). Ce livre est à réserver aux inconditionnels de l'auteur, sans se départir de tout sens critique... ☺
Pocket, Septembre 2013 ♦ traduit par Marion Roman pour les éditions Belfond