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Chez Clarabel
14 avril 2014

Enfant 44, de Tom Rob Smith

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L'histoire se passe dans la Russie de Staline, en 1953, les agents du MGB traquent les dissidents et les font disparaître sans rencontrer la moindre riposte. Le peuple se tait, se camoufle, range sa rancœur au fond de la poche. Leo Stepanovitch Demidov est un agent haut placé, ancien héros de guerre, officier zélé et convaincu d'œuvrer pour le bien du parti. Lorsqu'il se rend chez un vieil ami en plein deuil, il rassure la famille en expliquant que leur fils n'a pas été assassiné, mais tué accidentellement.

Il rentre à Moscou sur les traces d'un vétérinaire, aux idées réactionnaires, qui s'est fait la malle, Leo lui sauve la vie en le repêchant dans un lac gelé, tombe malade. Au sortir de sa convalescence, il est convoqué pour une nouvelle arrestation : celle de son épouse, Raïssa dont la grande beauté fait décidément bien des jaloux... Terrible cas de conscience pour notre agent, qui risque de perdre ses privilèges en subissant un exil forcé dans un coin perdu de l'Oural.

De nouveau, des crimes inexpliqués, des corps éviscérés de jeunes garçons ou jeunes filles retrouvés dans la forêt, des interrogations en pagaille, mais aussi un acharnement manifeste à ne pas générer d'enquête plus aboutie, plus fouillée. On suit les grandes lignes du parti, ou on subit son courroux. Leo fait face aux failles du système, avec une connaissance accrue des drames qui se jouent en coulisses.

L'histoire est rondement menée pendant les 3/4 du roman, ambiance terriblement glaciale du régime stalinien, qui fait découvrir le revers de la médaille, avec les corruptions, ambitions personnelles, bourrages de crâne, drames conjugaux, petits et grands mensonges... Le roman tient ses promesses et est franchement prenant. Par contre, l'intrigue policière fait doucement glousser dès lors qu'on bascule vers la perspective d'un dénouement grossier et aberrant. Autant dire que j'ai trouvé ça frustrant, niais, passablement décevant.

Toutefois je lirai sans hésiter la suite, avec dans l'ordre : Kolyma et Agent 6, car j'ai été agréablement surprise par la vitesse avec laquelle j'ai parcouru cette lecture ! 

Audiolib, avril 2009 ♦ texte intégral lu par Frédéric Meaux (durée : 12h 20) ♦ traduit par France Camus-Pichon pour les éditions Belfond ♦ disponible en format poche chez Pocket, janvier 2010

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14 avril 2014

Monster, de Patrick Bauwen

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Médecin urgentiste dans une petite ville de Floride, Paul Becker accueille un drôle de type que vient d'arrêter son ami policier, Cameron Cole, mais l'individu tente de s'échapper, retourne le cabinet puis est embarqué sans ménagement, laissant derrière lui un téléphone portable. Lorsque celui-ci sonne, Paul répond bêtement et bascule alors dans le terrier du lapin d'Alice !

Un inconnu le menace, son épouse et son fils disparaissent, son père surgit du passé, un enfant est kidnappé, un réseau pédophile est mis à jour, la police est sur les dents, Paul est soupçonné, il doit fuir, se cacher et affronter une force invisible, mais déterminée à lui rendre la vie infernale. Pourquoi, comment ? Bah, c'est ce qu'on se demande aussi.

Cela paraît gros, aberrant, trop facile et attendu, mais c'est paramétré exprès pour agripper le lecteur et rendre le récit happant, inquiétant et accrocheur. Cela se lit vite et bien, dans un registre divertissant, avec sueurs froides et pis tout ça. Par contre, ce n'est pas non plus aussi stupéfiant ni saisissant qu'on aurait pu le croire (trop de critiques dithyrambiques !), j'en avais certainement trop espéré, et au final j'ai trouvé ça limite présomptueux.

À la technique, c'est Antoine Tomé qui lit cette histoire aux allures cauchemardesques et aux ambitions vertigineuses. Il joue subtilement le jeu lorsqu'il se contente d'être le narrateur externe, car dès lors qu'il interprète les voix et les dialogues, au secours, c'est une horreur ! On se croirait dans un dessin animé au doublage ridicule, c'est franchement risible, insupportable et très décevant. 

Audiolib, janvier 2009 ♦ texte intégral lu par Antoine Tomé (durée : 14h 22) ♦ éditions Albin Michel, 2009 ♦ Prix Maison de la Presse

12 avril 2014

Debout, Super !, de Ella Charbon et Gwendoline Raisson

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C'est le matin, Maman n'arrive pas à réveiller Super, son petit loup. Alors elle appelle ses amis pour qu'il se lève mais rien n'y fait. Ni les fourmis, ni les singes, ni même les hippopotames n'arrivent à sortir Super de son lit. Comment faire pour qu'il se réveille ? Maman a une idée... Et quelle idée !

Le texte est rigolo, les illustrations inspirent gaieté, simplicité et bonne humeur, les personnages sont adorables, l'histoire se termine sur une note d'humour... Forcément, vous détenez la lecture idéale pour accompagner les enfants, le soir, avant de se coucher (et ainsi mieux les préparer aux réveils difficiles !). Un album tendre et désopilant. ♥ 

Loulou et compagnie ♦ mars 2014

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12 avril 2014

J'aime mes cauchemars de Séverine Vidal et Amélie Graux

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Même les petites filles adorent les cauchemars, et pas les trucs à paillettes, les petites lucioles et les licornes en peluche pour vous aider à vous endormir le soir... nan ! c'est surfait. Les petites filles chérissent leurs cauchemars, elles dorlottent leurs monstres, tant pis pour les réveils nocturnes, en larmes, les câlins de maman qui pense trouver toujours la solution... nan ! c'est pas possible.

Voilà un chouette album, décalé et délirant, sur l'art de dédramatiser les terreurs nocturnes et de prendre à rebrousse-poil tous ces clichés lénifiants pour voir la vie plus rose ! Avec les illustrations adorables d'Amélie Graux en toile de fond, qui font sourire et paraître les monstres encore plus attrayants (eh oui !). Cette lecture a tout bon : elle est délicieuse, drôle et décomplexante !  

♥ Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, avril 2014 ♥

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11 avril 2014

Confessions d'une accro du shopping, de Sophie Kinsella

Confessions

Maintenant que j'ai vu le film, je peux relire le roman avec un plaisir double, puisque j'ai désormais des visages à mettre sur les personnages (et je trouve Isla Fisher parfaite et Hugh Dancy, ... !!). Rebecca Bloomwood a un gros problème : son addiction au shopping, aux achats compulsifs et aux dépenses folles. Pour elle, les mots soldes ou ventes privées sont magiques et la mettent dans tous ses états. Incontrôlable, elle serait capable de tout dévaliser dans les boutiques.

Toutefois, Becky a un budget à tenir, un budget qu'elle crève à chaque fois, lui faisant atteindre un gouffre très profond, que son banquier cherche à combler, à force de courriers répétitifs ou autres coups de fil pour convenir d'un rendez-vous. Becky, elle, se voile la face. Elle cache les lettres, invente des excuses bidon, fuit ses responsabilités. Plusieurs fois, elle tente de se prendre en main, de se raisonner, de faire un bilan, de retenir ses pulsions... Peine perdue.

J'adore les aventures de Becky, qui rivalisent d'une imagination folle et insensée, et qui résument la jeune femme à une créature frivole et insouciante, mais sans jamais nous la rendre détestable. Au contraire, on s'attache, on sourit, on soupire aussi, mais on la trouve géniale, dynamique, entière et généreuse. Dans ce 1er tome, nul ignore encore l'ampleur de sa décadence, Becky ment à son entourage et s'en tire bien, ses parents, Suze sa meilleure amie et même Luke Brandon ne sont pas au bout de leurs découvertes !!!

À suivre avec délice. C'est frais, pétillant, exaltant et ça file la pêche. ♥

Pocket ♦ mars 2006 ♦ traduit par Christine Barbaste pour les éditions Belfond ♦

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10 avril 2014

Que fais-tu bébé ? de Zhihong He

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Tous les bébés du monde ont besoin de rire, de rêver, de découvrir, d'être aimés. Dans de magnifiques peintures sur soie, He Zhihong saisit ces moments rares, précieux et universels, qui représentent aussi les moments phares de la journée : le bébé porté, à la découverte du monde, le bébé rêvant, riant, câlinant, jouant, mangeant, le bébé qui s'endort, les yeux dans les étoiles... 

Cet album est juste MAGNIFIQUE et vous inspire beaucoup d'émotions. C'est de toute beauté, d'une grande pureté, sans beaucoup de texte, mais on saisit instantanément la poésie, la délicatesse et la tendresse qui respirent en marge des illustrations. Zhihong He est une artiste chinoise, qui a réalisé de nombreux ouvrages pour la jeunesse, illustrés dans la grande tradition chinoise, sur soie ou sur papier de riz.  Que fais-tu bébé ? est son premier livre qui s'affranchit de la thématique chinoise.

Seuil jeunesse ♦ avril 2014

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10 avril 2014

Te voilà ! d' Anaïs Vaugelade

Où l'on découvre la formidable épopée du bébé qui flotte dans le ventre de la maman et qui s'apprête à faire son grand voyage vers la sortie. Une libération sous forme d'explosion de couleurs, de poésie, de fantasmagorie... Effet prodigieusement magique et éblouissant !
Où l'on s'inspire aussi d'une la légende disant que les bébés avant la naissance ont la connaissance universelle mais qu'un ange la leur fait oublier en posant un doigt sur leurs lèvres (d'où le petit creux de la lèvre supérieure)...
Où l'on se dit que cet album se lit de façon libre et légère, libre de toute interprétation, complètement éthéré dans son esthétisme.
Et moi, j'ai beaucoup aimé les couleurs et les illustrations de cet album psychédélique...

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Petite description théorique

Pourquoi avons-nous tous un petit creux entre la base du nez et les lèvres ? Un récit talmudique célèbre nous l'explique : à la naissance de chaque enfant, un ange arrive pour lui interdire de révéler tout ce qu'il a appris dans les limbes. Il pose son doigt sur la bouche du bébé puis le retire en laissant cette empreinte, et c'est alors que le nouveau-né peut crier. Anaïs Vaugelade a choisi de réécrire une version malicieuse et laïque de cette légende. Voici révélés quelques secrets de la vie antérieure du bébé !

Alors qu'il avait un an tout juste, le petit garçon d'Anaïs Vaugelade s'est trouvé nez à nez avec un téléphone, modèle 1960. Quand, avec le plus grand naturel, il a porté le combiné à son oreille, Anaïs est restée perplexe : «D'où sait-il que cette chose est un téléphone, alors qu'au cours de la seule année de sa vie il n'a vu que des modèles rectangulaires et à boutons ?» Puis, c'est en lisant un livre de morphogenèse, qui compare le tout premier instant du foetus à un big bang, qu'Anaïs a trouvé le point de départ de son histoire. 
Cet album contient aussi un hommage appuyé aux sages-femmes, qui portent bien leur nom (surtout celles de la maternité des Lilas).

Ecole des Loisirs, novembre 2013

10 avril 2014

Elle marchait sur un fil, de Philippe Delerm

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Marie, cinquante ans, partage sa vie entre Paris et la Bretagne. Attachée de presse indépendante, elle tient à défendre des ouvrages de qualité, dont un petit roman qui va connaître un succès fulgurant, duquel elle se détachera très rapidement, ne se reconnaissant plus dans le système et la soif de reconnaissance de l'auteur.

En fait, Marie vient de rencontrer une jeune troupe de comédiens, avec qui elle a décidé de monter un spectacle. Forte de son expérience, de sa passion dévorante pour le théâtre, elle se lance dans ce nouveau projet avec une énergie folle, quasi intransigeante. Une manière de la consoler du choix de son fils, comédien prometteur, qui a mis un terme à sa carrière pour une profession plus conventionnelle, et avec lequel elle a aujourd'hui bien du mal à accorder ses violons.

Aussi apprécie-t-elle chacun instant passé en compagnie de sa petite-fille Léa, chez laquelle elle entretient amoureusement la fibre artistique, dans le dos des parents. Finalement, je crois que ce qui m'a le plus touché dans ce roman, c'est la sensation de familiarité, de retrouver un vieil ami, de me sentir chez moi, à l'aise, parmi les pages du livre. Sans quoi, le personnage de Marie n'est pas du tout attachant, car trop froid, indifférent, rigide et au caractère exclusif et entier (au vu de la fin).

L'histoire aussi s'écoule lentement, timidement, avec des petites notes toujours appréciables sur la vie, les livres, Proust, la Bretagne, la vie parisienne, la vie précieuse et le théâtre, le don de soi, l'amour filial, conjugal, etc. De belles petites choses, à apprécier au compte-goutte, mais sur lesquelles on referme la dernière page du livre, en sachant pertinemment qu'elles s'évanouiront tout aussi vite dans les airs. Des retrouvailles savoureuses, mais trop fugaces... 

Seuil ♦ avril 2014 ♦

9 avril 2014

Les Suprêmes, par Edward Kelsey Moore

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Totale surprise encore une fois, ce roman s'est offert à moi avec sa couverture craquante et la promesse d'un rendez-vous à mi-chemin entre La couleur des sentiments (pour la communauté noire) et les Beignets de tomates vertes (pour la bande de copines inséparables et attachantes). Sans me douter du reste, je me faisais une joie d'aller au-devant de cette découverte. Et effectivement, j'ai adoré l'histoire de ces trois femmes extraordinaires.

Odette, Clarice et Barbara Jean ont grandi dans le même quartier populaire de Plainview (Indiana) dans les années 60 et ont très tôt instauré des petits rituels sacrés, comme le rendez-vous dominical chez Big Earl, à leur table attitrée, près de la baie vitrée. C'est tout aussi naturellement qu'elles ont été surnommées les Suprêmes, en hommage au groupe de Diana Ross, puisqu'elles sont apparues comme des filles intouchables, mais fascinantes.

Trois filles aux personnalités dissemblables mais complémentaires, et aux choix de vie souvent discutables, mais jamais discutés. « Entre Suprêmes, nous nous traitions avec beaucoup de délicatesse. Nous fermions les yeux sur les défauts des autres et faisions preuve de prévenance, même quand cela n'était pas mérité. » Aussi, lorsque Odette, le pilier du groupe, découvre qu'elle est malade, ses amies aussi décident de revoir leur existence soit en virant un mari trop volage ou en cessant de noyer un vieux chagrin d'amour dans l'alcool (de la vodka bue dans une petite tasse en porcelaine, avec un exemplaire de la Bible ouvert sur les genoux !). 

J'ai ressenti un formidable élan de tendresse, de sympathie et d'affection pour les Suprêmes et leur petit monde de maris, de voisins, de cancans, de sermons, de blagues, de fantômes, de légendes, de coups durs, de grandes joies, de secrets et d'envies... Un joli univers, bouillonnant de vie et d'humanité. On sourit beaucoup, parfois on a le cœur gros, mais c'est juste un trop-plein d'amour. Cela déborde de partout, c'est touchant, léger, doux et attendrissant. Difficile à résumer, mais cette lecture est un remède miracle contre les petites baisses de régime et autres sensations vagabondes.

Actes Sud, avril 2014 ♦ traduit par Cloé Tralci, avec la collaboration d'Emmanuelle et de Philippe Aronson

8 avril 2014

Teaser Tuesday #56

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“ Billy vint s'asseoir à côté de moi et me tendit une coupe de champagne. Je la pris comme si j'avais l'habitude de me voir offrir ce genre de chose - merci chéri ! Ce n'est pas de refus ! Une gorgée de ce breuvage et je me sentis violemment, brillamment vivante. Le jardin même en fut soudain grandi, les branches du vieux cerisier sous lequel nous étions assis semblaient nous étreindre. Nous mangions sur la vieille table en fer rouillé, dont les quatre pieds se terminaient en pattes de lion, et je sentis l'herbe encore tiède s'infiltrer entre mes doigts de pied, tandis que le papillotement des bougies posées au milieu de la table par Matilda projetait une clarté douce, mutine, qui mettait sur nos visages des ombres surprenantes.
« Je ne plaisantais pas quand je t'ai proposé de faire un disque, dit-il.
- Vraiment ? » Ma voix me parut aiguë, anxieuse et excitée à la fois. Je vis du coin de l'oeil un hibou fantomatique s'envoler d'un hêtre pourpre, tout au bout de la pelouse.
« Absolument.
- Vas-y, le pressa Matilda. Fais-leur part de ton idée. 
- Quelle idée ? demanda Lucy d'un ton sec.
- Bon, voilà. Si vous veniez toutes les deux passer un petit moment à Londres ? »
Je regardai Lucy et elle fronça les sourcils. ”

Londres par hasard, par Eva Rice ♦ éditions Baker Street, septembre 2013 - traduit par Martine Leroy-Battistelli ♦   

... une lecture à picorer en toute félicité, je risque de ponctuer les pages du blog avec d'autres extraits ! ☺

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