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Chez Clarabel
8 avril 2014

Les dieux sont vaches, par Gwendoline Hamon

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Terrible et bouleversant ouvrage que voilà ! Je l'ai accueilli en toute innocence, séduite par la couverture, sans connaître l'auteur, ni le propos. Je l'ai ouvert, confiante. Et là, les mots imprimés noir sur blanc sont apparus, m'ont sauté aux yeux, j'ai immédiatement su que ce livre allait me mettre le cœur en miettes.

La maman de Zélie, même pas soixante ans, est gravement malade, un cancer à l'utérus qui la ronge de l'intérieur, le médecin annonce laconiquement plus que dix jours à vivre... Branle-bas de combat, la famille se réunit, cache la vérité, supporte les crises, les caprices, se serre les coudes, pleure, est atterrée.

Un an plus tôt, Caroline avait fêté au champagne sa guérison. Cette femme fantasque, exubérante, insatiable, irresponsable et spontanée est certes une maman invivable, qui sans le savoir a fait subir à ses filles une relation vorace et conflictuelle, mais malgré tout, elles pardonnent, elles oublient, elles ne sont pas prêtes à devenir orphelines.

C'est un livre poignant, très personnel, et qui renvoie fatalement à sa propre histoire, donc forcément pour moi cela a été une lecture coup-de-poing, douloureuse et accablante. Pourtant, le portrait de Caroline est tellement touchant dans sa volonté d'authenticité, de sincérité. C'est une femme complètement folle, instable mais animée par la générosité et la franchise. Une femme entière, sans jamais de demi-mesure.

J'ai tout absorbé, en souriant, en pleurant, en m'identifiant, parfois, souvent. C'était une rencontre imprévue, qui m'a fichue à terre, mais une belle rencontre, nécessaire et vivifiante.

JC Lattès, mars 2014

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7 avril 2014

Canada, de Richard Ford

« D'abord, je vais raconter le hold-up que nos parents ont commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard. C'est le hold-up qui compte le plus, parce qu'il a eu pour effet d'infléchir le cours de nos vies à ma soeur et à moi. Rien ne serait tout à fait compréhensible si je ne le racontais pas d'abord. 
Nos parents étaient les dernières personnes qu'on aurait imaginées dévaliser une banque. Ce n'étaient pas des gens bizarres, des criminels repérables au premier coup d'oeil. Personne n'aurait cru qu'ils allaient finir comme ils ont fini. C'étaient des gens ordinaires, même si, bien sûr, cette idée est devenue caduque dès l'instant où ils ont bel et bien dévalisé une banque. » 

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Great Falls, Montana, 1960. Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents braquent une banque, avec le fol espoir de rembourser un créancier menaçant. Le hold-up échoue, les parents sont arrêtés, et Dell a désormais le choix entre la fuite et l’orphelinat. Il traverse la frontière et trouve refuge dans un village du Saskatchewan, au Canada.

Trop calme, trop mou, trop indolent. Rarement un roman n'aura autant multiplié les efforts pour réveiller mon intérêt somnolent ! La faute aussi à Thibault de Montalembert, dont l'interprétation trop maîtrisée a rendu l'ensemble ronronnant, fastidieux et lassant. Eh oui, hélas. Pourtant je me souviens d'une lecture enthousiasmante de La vérité sur l'Affaire Harry Quebert. Cette fois il adopte une posture trop guindée, à laquelle je n'ai pas adhéré.

L'histoire aussi se donne un style “je me révèle lentement”, mais l'effet laisse franchement à désirer. On s'ennuie, à force d'errance, de retour en arrière, de lenteur et de descriptions interminables. Le narrateur fait pitié, tant il est passif. On a envie qu'il se bouge, qu'il prenne sa vie en main, qu'il agisse, et puis non... C'est déprimant. Je n'ai pas du tout été emballée par ce roman morne et assommant, qui n'a pas été sauvé par une lecture à voix haute au ton solennel, pas très concluant. Déception !!!

Audiolib, mars 2014 ♦ texte intrégral lu par Thibault de Montalembert (durée : 14h 27) ♦ traduit par Josée Kamoun pour les éditions de l'Olivier

7 avril 2014

Au revoir là-haut, par Pierre Lemaître

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Deux soldats démasquent la duperie de deux officiers sur le champ de bataille, quelques jours avant l'armistice. Cela va les plonger dans un chaos d'infortune et de misère, d'où ils espéreront en sortir (et clamer ainsi leur vengeance) en élaborant la plus grosse arnaque d'après-guerre.

La période de démobilisation décrite par Lemaître offre un aperçu d'une société en déroute, dépassée par les événements et souvent prête à bafouer le sacrifice des disparus (en se livrant notamment au commerce des morts). C'est ainsi qu'on va suivre le parcours d'individus tristement ordinaires, Eugène, Albert, Henri, M. Péricourt, Madeleine etc., sans charisme pour la plupart, et qui nous laissent donc dans l'indifférence totale.

En toute honnêteté, j'ai été déçue par le roman. Le début s'annonçait prometteur mais le reste s'est étiré en longueur, c'est devenu lassant. Par contre, la lecture audio offre un moment très agréable d'une lecture faite par l'auteur lui-même, qui vous colle l'impression d'une communion entre celui-ci, son texte et le lecteur. Symbiose totale et parfaite. Pierre Lemaître a pris plaisir à lire son propre livre, cet enthousiasme est perceptible, très convaincant, une vraie bouffée d'oxygène dans un univers grisâtre et pétri d'amertume.

Audiolib ♦ mars 2014 ♦ texte intrégral lu par l'auteur (durée : 16h 57) ♦ suivi d'un entretien avec l'auteur 

5 avril 2014

Maths à la petite semaine, par Rachel Corenblit et Cécile Bonbon

Ce weekend, on découvre une nouvelle série “à la petite semaine”, qui se présente sous la forme d'un cahier d'école et s'acharne à revisiter les matières scolaires avec drôlerie. On y découvre Léna, élève en primaire, mais pas forcément bonne élève, qui se pose plein de questions, en pose aux autres et interroge aussi le pourquoi et le comment de ce qu'on lui enseigne. 

Léna ne comprend rien aux maths, mais il y a Yvon dans sa classe qui est un vrai génie des chiffres ! Yvon et elle se parlent et se croisent de plus en plus, au cours de cette semaine-là... Et si l'amour, comme les mathématiques, était un langage secret qu'il faut savoir déchiffrer ? Histoire d'amour naissante, sous l'angle des mathématiques... le parallèle entre les deux est pertinent et drôle ! (Lu plusieurs mois auparavant, j'avais adoré !) ♥

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 Un petit roman pour les 8/11 ans, qui mêle texte et images dans un joyeux désordre et une grande fraîcheur.

éditions du Rouergue, août 2013 ♦ existe aussi : Philo à la petite semaine 

4 avril 2014

Et quand viendra la fin du voyage...

Impossible de ne pas avoir une pensée émue en apprenant ce matin la disparition de Régine Deforges, 

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J'ai adoré sa saga qui débute avec La Bicyclette bleue, dévorée durant mes années au lycée. Mais aussi ses autres livres, comme La révolte des nonnes, Blanche et Lucie, Le Cahier volé...  Que de souvenirs.

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4 avril 2014

Destiny, Tome 3 : La cascade aux murmures, par Toni Blake

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Je prolonge mon séjour à Destiny, pour y faire la rencontre de Lucky Romo, le petit frère de notre flic préféré (Mike, vu dans À l'ombre des pommiers), de retour au bercail après 16 ans d'absence ! Whoo, un retour qui s'annonce rock-n-roll, tant le jeune homme traîne un passé auréolé de mystères et d'interdits ! Certes, le type est grand, baraqué, tatoué, portant les cheveux longs et conduisant une grosse moto. Et il vient d'emménager à côté de la petite maison de Tessa.

Tessa, voyons... Jeune femme douce, attentionnée, mais fragile. Atteinte d'une maladie chronique (Crohn), elle est souvent affaiblie par des crises qui la clouent dans son fauteuil, lui faisant broyer du noir. Aussi, a-t-elle décidé d'en finir avec cette sensation de susciter la compassion des gens, elle veut vivre, s'éclater, en profiter... et pourquoi pas s'offrir une aventure sans lendemain dans les bras d'un homme sexy en diable ? Son voisin, par exemple.

C'est le monde à l'envers, cette fois c'est la jeune femme qui cherche à briser la retenue d'un type décidé à se racheter une conduite et ne plus céder aux sirènes d'une vie dissolue, aussi redouble-t-elle d'efforts pour lui faire tourner la tête, quitte à jouer les prétendues filles à motards, avec tenue affriolante du plus mauvais goût, ou séance de bronzage en bikini dans le jardin, sous le nez du voisin. On n'y croit pas-du-tout !! Toutes ces scènes cocasses, et pour certaines clairement inspirées de Sons of Anarchy, permettent l'éclosion d'une relation tendre et touchante, mais beaucoup moins excitante que celle de Mike et Rachel. 

Cela reste une série géniale, très divertissante, avec des personnages tous attachants. D'autres livres sont disponibles, mais seulement en VO, l'éditeur français ayant estimé que ça ne valait pas la peine d'en découvrir plus sur Sue Ann, Logan, Amy, Adam, Duke et Anna... Encore la preuve du manque de considération pour le lecteur... Dommage !

J'ai Lu, coll. Promesses, septembre 2013 - traduit par Véronique Fourneaux

3 avril 2014

Docteur Sleep, de Stephen King

Depuis Shining, le petit Danny Torrance a grandi. Ses démons aussi…

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Plutôt désarçonnée par le début de l'histoire, j'ai cru que c'était lié au fait que je n'avais pas lu Shining, mais au bout de quelques pistes j'ai fini par m'habituer et trouver un réel intérêt à l'ensemble. Certes, la personnalité de Dan Torrance, alors alcoolique notoire et type désabusé, n'avait pas lieu de me plaire. Sans compter la vulgarité ambiante, l'apparition des camping-caristes aux agissements douteux, puis débarquant de nulle part, la petite Abra... voyons, voyons, quel micmac !

Mais c'est là toute l'ingéniosité de l'auteur, qui brode et tisse sa toile avec un soin appliqué, glisse une multitude de données, fait mine de gamberger, l'air de rien il réussit à alpaguer notre curiosité et à nous enfermer dans son récit. C'est carrément flippant ! Sitôt qu'on se débarrasse de cette sensation désagréable du départ, on est entraîné par le rythme de l'histoire, endiablée et palpitante, même si je lui trouve aussi des longueurs inutiles et un final d'une banalité décevante. Mais sinon, quel pied ! ;o)

L'interprétation de Julien Chatelet est une franche réussite, j'avais déjà apprécié son travail avec Les Apparences et aussi la trilogie berlinoise de Ph. Kerr, alors que je déteste le narrateur de l'histoire - Bernie Gunther ! C'est vous dire la subtilité du comédien à savoir déjouer les pièges d'un roman et détourner l'attention du lecteur vers un ailleurs possible ou inimaginable. Ici, il rend les affreux encore plus méchants et fait surgir l'horreur absolue dans un compte-à-rebours saisissant et angoissant. Grandiose, bravo !

Audiolib ♦ janvier 2014 ♦ texte intégral lu par Julien Chatelet (durée : 18h 44) ♦ traduit par Nadine Gassie pour les éditions Albin Michel

2 avril 2014

L'étrange pouvoir de Finley Jayne, de Kady Cross

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Voyons ce que nous avons là : un univers Steampunk accessible et passionnant, de beaux personnages, avec des capacités hors normes, des secrets, des douleurs, mais soudés par une amitié indéfectible, du moins le supposent-ils... et une histoire qui tient la route, entraînante, mystérieuse, palpitante ! En somme, cette entrée en matière s'est révélée grisante et plus qu'enthousiasmante. Je n'ai fait qu'une bouchée de ma lecture.

Nous sommes à Londres, en 1897. Finley Jayne, alors domestique chez une riche famille, échappe de justesse à la tentative d'agression du jeune lord, se sauve et percute dans la rue un inconnu qui l'héberge chez lui. Il s'agit de Griffin King, duc de Greythorne. Il est à la tête d'une Brigade Spéciale, avec ses amis Emily et Sam, et vise à mettre un terme aux agissements du Machiniste, lequel détourne des automates à des fins terroristes. Sam en a d'ailleurs fait les frais, il ne le sait pas encore mais l'arrivée de Finley va mettre sa vie sens dessus dessous.

Finley Jayne possède elle aussi une force remarquable, mais est dépendante d'un dédoublement de personnalité qu'elle ne peut pas contrôler. Elle est capable de se transformer du doux agneau inoffensif en une tigresse déchaînée et sans état d'âme. C'est une situation qui la fait souffrir, elle a envie de comprendre et de mieux cerner sa nature, aussi confie-t-elle son destin entre les mains de Griffin, seul capable de mater son caractère volcanique.

Soit, le jeune homme en pince aussi pour la belle demoiselle ... mais ceci apparaîtra plus clairement dans le tome 2, qui s'épanche davantage sur les atermoiements amoureux. Car Finley a également fait la rencontre du dangereux mais ô combien séduisant Jake Dandy, qui lui tourne autour, tel un prédateur prêt à bondir sur sa proie. Forcément, ça glousse pas mal dans les chaumières !!! Pour l'heure, on coule dans cet univers, on en découvre les fonds, les contours, les intentions et les enjeux. On savoure, on jubile. Et je suis bien évidemment complètement emballée par la découverte ! Série en 4 tomes.

Harlequin, coll. Darkiss, décembre 2012 - traduit par Emmanuel Plisson

1 avril 2014

Teaser Tuesday #55

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« - Miss Jane est malade, déclara James avec plus de gravité que la nouvelle ne le méritait.
La jeune dame n'avait attrapé qu'un refroidissement après tout.
Il fut récompensé par le plus bref des regards.
- Elle a été surprise par la pluie comme nous le pensions. Elle a pris froid et a dû s'aliter à Netherfield.
- Oh ! fit Sarah.
- Miss Elizabeth va la rejoindre.
En ce qui concernait Sarah, ce n'était pas de si mauvaises nouvelles. Si Jane devait tomber malade, il valait mieux que ce soit chez les Bingley plutôt qu'à la maison. Ils disposaient d'une armée de domestiques pour prendre soin d'elle alors que, à Longbourn, une maladie était synonyme de corvées supplémentaire pour chacun. Le linge à changer, les mouchoirs, les boissons spéciales, les collations et les douceurs... Il fallait courir de haut en bas toute la journée. Jane avait poussé la prévenance jusqu'à tomber malade loin de chez elle.
- Tout ira bien alors, conclut Sarah.
James était sur les charbons ardents. Il ne fallait pas qu'elle découvre le trouble dans lequel elle le plongeait. Il devait retenir et enfermer à double tour le désir pressant de lui parler, de la toucher, qui le taraudait.
De son côté, Sarah réprimait sa culpabilité d'avoir fouillé dans ses affaires, et laissait libre cours à son irritation et indignation : pourquoi James ne lui faisait-il pas de confidences comme le laquais de Netherfield ? Pourquoi ne lui parlait-il pas de ses voyages ? Il ne proposait rien, il préférait se taire, taciturne et bourru. Pas étonnant qu'elle ait douté de lui. Pas étonnant qu'elle l'ait espionné...
Il poussa  un long soupir. Elle tressaillit et se retourna.
- Eh oui, se contenta-t-il de dire avant de s'éclipser à son tour.
Sarah émit un petit claquement de langue désapprobateur et reprit son travail. »

Une saison à Longbourn, de Jo Baker ♦ Stock, avril 2014 - traduit par Sophie Hanna ♦

... décrit comme étant la rencontre entre Orgueil et Préjugés de Jane Austen et la série Downton Abbey ♥

1 avril 2014

Une nouvelle vie pour Millie Plume, par Jacqueline Wilson

en poche ! 

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Millie Plume a 14 ans et doit quitter l'Hôpital des Enfants Trouvés pour devenir servante chez un écrivain de livres pour enfants. Une perspective qui lui semble alléchante (elle rêve elle-même d'écrire), mais qui la trouve finalement amère. Elle est convaincue de ne pas être faite pour ce job et s'insurge contre le système des classes. En attendant des jours meilleurs, le soir dans sa chambre, elle écrit des lettres pour sa maman ou son frère Jem, en souhaitant les revoir bientôt.

Une nouvelle rencontre va pourtant lui apporter du baume en cœur : Bertie, un garçon boucher drôlement sympathique. Leur relation est croquignolette, ponctuée de rendez-vous dominicaux où ils butinent joyeusement. C'est vraiment mignon, même si cela place Millie dans une situation inconfortable, car Jem accapare toutes ses pensées. Il faut qu'elle le revoit pour avoir les idées plus claires ! En attendant, les choses se compliquent lorsqu'elle confie ses Mémoires à son employeur, qui va pomper toutes ses idées comme un mufle.

C'est du grand Jacqueline Wilson ! Où l'on se régale malgré nous à suivre les aventures malchanceuses d'une héroïne intelligente et vouée à accomplir de grandes choses. Cadre historique et fond de vérité sociale rendent l'histoire d'autant plus prenante et enrichissante. Le tout est assaisonné de joie, d'amour, de tendresse et d'innocence... bref ça se lit sans rechigner, avec grand plaisir, et on en redemande ! (Série en trois tomes, le troisième est disponible en grand format.)

Traduit par Alice Marchand ♦ Folio junior, mars 2014 ♦ Illustration de couverture : Anne Simon

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