Les Chaussures italiennes, par Henning Mankell
Fredrik Welin vit reclus sur une île de la Baltique. Chirurgien à la retraite, il ne reçoit aucune visite, sauf celle du facteur hypocondriaque. Le reste du temps, il s'occupe de ses animaux et se baigne quotidiennement dans un trou de glace. Un jour, un grand chamboulement se présente à lui avec l'arrivée impromptue de son ancien amour de jeunesse, Harriet, qu'il avait abandonnée quarante ans plus tôt, sans donner d'explication ni la moindre nouvelle. La femme se déplace maintenant avec un déambulateur et est gravement malade.
Que signifient ces retrouvailles ? Que représentent-elles pour Fredrik ? L'homme a passé sa vie en fuyant ses responsabilités, même sa carrière professionnelle s'est soldée sur un fiasco. Lui qui chérissait tant sa solitude va brusquement en être extirpé pour suivre un périple qui va bousculer sa petite tranquillité et ses acquis. Mais si l'idée de départ semblait séduisante, la suite de l'aventure va hélas s'avérer en demi-teinte.
Car j'ai été frustrée par le portrait insolite des personnages féminins que l'auteur va glisser dans son histoire : Harriet, Louise, Agnes ou Sima... Cette dernière était de trop ! Jusqu'alors j'acceptais d'être enlisée dans des descriptions mélancoliques d'une vie gâchée, du constat sur la vieillesse, la maladie, la rédemption etc. Mais toutes ces femmes m'ennuyaient ! Fredrik aussi a fini par me désoler. Je me sentais de plus en plus embourbée dans une histoire devenue trop lente et sordide.
Mis à part le caractère irascible des personnages, j'ai aimé : la description des paysages, l'analyse subtile des sentiments et des émotions, en vrai certains passages sont fascinants !
Points - coll. points d'or ♦ novembre 2013 ♦ traduit par Anna Gibson