Rosa Candida, par Audur Ava Olafsdóttir
Après la tragique disparition de sa mère, Arnljótur quitte le foyer familial pour donner un sens à sa vie. Il a proposé ses services de jardinier dans un monastère où se trouve une roseraie abandonnée. Il souhaite y développer la culture de la Rosa Candida, une rose à huit pétales, sans épine, que sa propre mère chérissait. Arnljótur s'éloigne de son père, trop pressant, et de son frère jumeau, isolé dans sa bulle d'autiste, mais aussi de sa petite fille, un bébé de quelques mois, qu'il a eu avec la petite amie d'un copain, un soir, en couchant avec elle dans la serre. Cette relation, mine de rien, le taraude. Au fil de son périple, ponctué de rencontres éclatantes, le garçon y revient sans cesse, sans prendre le temps d'analyser son rapport aux autres. Car à vingt-deux ans, on croirait davantage un môme de douze ans ! Il est désespérément naïf, niais, placide... il ne m'a inspiré que de l'agacement. Comment, alors, s'attacher à un récit dont le personnage central vous sort par les trous de nez ? C'est bien dommage, car l'écriture est séduisante, l'aura globale doucement envoûtante, mais les pérégrinations du jeune homme ne m'ont pas touchée. Du tout, du tout. Je suis restée en marge, un peu lassée par son ton geignard. Et l'ensemble m'a paru morne, ennuyeux, mis à part la rencontre extraordinaire avec le moine cinéphile. Je quitte donc ma lecture sur une note de dépit. Pas franchement bouleversée par ce rendez-vous qui aurait déjà comblé «300.000 lecteurs» !
Points - coll. points d'or ♦ novembre 2013 ♦ traduit par Catherine Eyjólfsson pour Zulma