Faux Rebond, par Harlan Coben
Myron Bolitar #3
Myron Bolitar est recruté en tant que remplaçant dans l'équipe de basket des Dragons, l'occasion pour lui de revivre son rêve brisé trop tôt (carrière fichue à cause d'une blessure). Son entourage fait grise mine, mais lui se défend... On a fait appel à ses services de “détective”, puisqu'il doit enquêter sur l'étrange disparition du joueur vedette, Greg Downing, sans alerter la presse ni la police. Quelques indices troublants viennent chiffonner notre agent reconverti, lorsqu'en fouillant la maison du disparu, il découvre des traces de sang au sous-sol. À l'instar de ses aînés, “Faux rebond”, troisième titre de la série, se lit sur la même fréquence : distraction, plaisir, détente. Non l'intrigue ne brille pas par son originalité. Oui l'auteur se fiche de nous à pérorer des sornettes (The Cranberries n'est pas un groupe de filles, pardi !). Mais c'est de bonne guerre, l'auteur et ses petites manies me font généralement sourire. Ainsi, cet extrait : « L'entrée de Myron passa inaperçue. Personne ne leva le nez. Dans les westerns, tout le monde se tait lorsque le shérif franchit la porte du saloon, étoile sur la poitrine et colt sur la hanche. C'était peut-être ça, le problème. Myron n'avait ni étoile ni flingue, et la porte à simple battant ne grinçait pas sur ses gonds. » Mouarf ! L'idée globale de confronter le héros à ses vieux démons était judicieuse, mais mal exploitée (l'excuse du braquage et puis tout ça... pff !). J'ai senti mon esprit flotter dans le flou... avant de se ressaisir à la lecture d'un dénouement qui m'a prise au dépourvu. Je signe pour la suite, en compagnie de Myron, Win et Esperanza (et une nouvelle venue : Big Cindy).
Pocket, Septembre 2011 pour la présente édition ♦ traduit par Martine Leconte pour les éditions Fleuve Noir
Central Park, de Guillaume Musso
Alice travaille à la police criminelle de Paris. Gabriel est pianiste de jazz à Dublin. Ils ne se connaissent pas mais se réveillent tous deux sur un banc, à Central Park, menottés l'un à l'autre. La veille encore, Alice sortait avec ses copines pour une soirée bien arrosée. Que lui est-il arrivé, que fait-elle à New York et que diable lui veut cet inconnu qui ne la quitte plus d'une semelle ? Ils décident malgré tout de faire équipe et se lancent bon gré mal gré dans une enquête endiablée, sur la piste d'un tueur en série, qui sévit depuis trois ans dans la capitale française. Son potentiel retour fait frémir d'horreur Alice, qui en a fait une affaire personnelle. C'est le deuxième roman de l'auteur que j'écoute à l'approche des vacances. L'expérience est assez déconcertante, pas contre l'interprétation lisse et impeccable de David Manet, mais par principe. En fait, j'ai été plutôt agréablement surprise par l'histoire, au scénario bien ficelé, mené tambour battant et au suspense efficace. J'ai vraiment bien accroché, et ce pendant les 3/4 du roman. Puis, la fin... désolante. Je l'ai trouvée tellement décevante, en comparaison du reste. Limite banale. J'ai eu la sensation de retomber lourdement sur mes pieds. Dommage. Je pensais m'en tenir au seul reproche de l'écriture, pour moi, maniérée et précieuse (« les mille nuances des reflets d'or de son chignon, son visage fragile et diaphane, ses lèvres sèches rose pâle d'où sortait un souffle chaud »), mais le dénouement a le goût d'un soufflet dégonflé. Mouaip ! ...
Audiolib, juin 2014 ♦ texte intégral lu par David Manet (durée d'écoute : 7h 50) ♦