24/06/14

L'Été où j'ai sauvé le monde en 65 jours, de Michele Weber Hurwitz

L'été où j'ai sauvé le monde en 65 jours

Nina habite un lotissement en forme de croissant comprenant huit habitations. Tout le monde se connaît, mais se replie dans sa routine quotidienne. En ce début d'été, l'adolescente s'ennuie. Ses parents sont accaparés par leur boulot, son frère Matt fuit la maison le plus souvent possible, sans la moindre explication, son amie d'enfance Jorie s'est mise en tête de sortir avec Eli, l'autre pilier de leur trio infernal. Donc, Nina se sent seule. La pensée de sa grand-mère, décédée un an plus tôt, lui file le bourdon. Mais c'est en sa mémoire qu'elle va se retrousser les manches pour accomplir des petits miracles dans la vie de ses proches. Cela commence en voyant sa vieille voisine, Mme Chung, la jambe plâtrée, tenter de planter des œillets d'Inde, avant d'abdiquer pour se reposer chez elle. La nuit, Nina se faufile dans son jardin pour lui venir en aide en toute discrétion. Et comme ça, chaque jour, Nina rend service à ses voisins, dépose un petit chocolat dans leur boîte aux lettres, glisse une bougie parfumée, prépare des cookies, fait des compliments, recoud une cape, etc. Ce sont des petits riens, mais soudainement la vie du quartier se sent chamboulée par ses actes anonymes, pleins de bonté gratuite. Nina, elle, devra aussi se faire entendre par sa famille, la réunir autour d'une discussion à cœur ouvert et ressouder cette unité qui lui manque. En bref, c'est un tout petit livre à déguster au vert, au frais, en vacances. L'héroïne est très attachante, son histoire toute simple mais tout à fait charmante. Elle dégage une belle énergie et un flot de bonnes ondes. Cela fait un bien fou !

Gallimard jeunesse ♦ coll. Scripto, juin 2014 ♦ traduit par Emmanuelle Casse-Castric

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Les mots bleus de Félicie, par Natalie Lloyd

« Tu vois des mots qui valent la peine d'être gardés ?
- Je vois tout un ciel de mots. »

Les mots bleus

On raconte qu'à Midnight Gulch, autrefois, les gens vivaient heureux. C'était un endroit magique, “pour être chez soi”. La légende dit que deux frères possédaient cette magie, qu'ils partageaient à travers la musique, la danse, le spectacle. Et puis ils se sont fâchés et ont quitté la ville. Depuis, la magie a également déserté les habitants, qui veulent à leur tour s'en aller. C'est aussi la maladie du “cœur errant”. Félicie la connaît bien, puisque sa maman en est atteinte. Depuis toujours, sa sœur et elle traversent les états, sans jamais se poser nulle part. Cette fois, elles ont trouvé refuge chez leur tante Cléo et entendent profiter un maximum de leur séjour à Midnight Gulch. Il y a dans l'air quelque chose qui fait battre le cœur de la fillette un peu plus fort. Elle y voit des mots partout, flotter, danser, chalouper. Ils lui racontent une histoire qu'elle seule peut saisir et rapporter lors d'une compétition organisée par l'école. Mais parler en public n'est pas le point fort de Félicie. Autant elle capte les mots, s'en empare, les recopie dans son cahier et les assemble pour écrire des histoires fabuleuses, autant à l'oral elle avale tout, elle balbutie, se confond, se morfond. Une catastrophe. Et pourtant, encore une fois, les choses vont changer pour elle. Pour la première fois, Félicie a rencontré un véritable ami. Le Bidole ! Encore un secret jalousement gardé, qui fait partie du folklore de cette incroyable petite ville. L'effet est terriblement intriguant, poétique et fascinant. J'ai beaucoup aimé cette histoire, qui fait aussi la part belle à la générosité, au partage, à l'amitié, l'amour, la magie... et au pouvoir des mots. Vraiment, c'est une lecture enchanteresse !

Seuil jeunesse, juin 2014 ♦ traduit par Cécile Nelson

Posté par clarabel76 à 09:30:00 - - Commentaires [2] - Permalien [#]
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