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Chez Clarabel
20 septembre 2014

Au bout du voyage, de Meg Rosoff

Au bout du voyage

Mila et son père Gil se rendent ensemble à New York pour retrouver un vieil ami (Matthew) qui a quitté le foyer sans la moindre explication. Son épouse, seule avec leur bébé sur les bras, est déboussolée et pense qu'il a trouvé refuge dans une cabane à la frontière du Canada. Pourtant, Matthew ne répond à aucun coup de fil et est parti sans son chien. Mila, qui prétend posséder une sensibilité accrue, perçoit des émotions que les personnes tentent de filtrer. Il lui paraît alors possible que l'ami de son père a orchestré son départ pour des raisons plus graves que celles que tous soupçonnent.

On s'engage alors dans un périple père-fille complice et singulier. L'esprit de Mila turbine à fond la caisse, tandis que son père reste silencieux, avare de confidences. Peu à peu certaines vérités vont apparaître, des drames du passé vont se révéler sous un autre jour et Mila va se sentir dépossédée de sa zone de confort. La jeune fille n'a que douze ans, même si son discours souvent la fait paraître plus vieille, elle n'a pas cette maturité nécessaire pour appréhender le clair-obscur et absorber ses conséquences.

J'ai beaucoup aimé l'entrée en matière du roman, le début de l'enquête, les pistes envisagées et le suspense de l'histoire. De plus, c'est admirablement écrit, du Meg Rosoff raffiné et lâchant ses indices en pointillés. Le récit prend davantage d'ampleur dans la 2ème moitié, plus opaque et en même temps plus frelatée. On absorbe complètement les sensations de Mila, troublée par les révélations qui s'imposent, notamment sur ses propres parents.

Petit détail aussi, il n'y a aucune ponctuation pour indiquer les dialogues (guillemets, tirets) donc au départ c'est un peu déstabilisant. Le récit forme un bloc, à nous d'en démêler les introspections et les réflexions à voix haute. Finalement, cela montre bien cette volonté de flouter les frontières, comme celle entre l'enfance et l'âge adulte. Chacun y assimilera ce qu'il entend, ou veut, selon sa propre interprétation. Un roman qui s'inscrit en toute délicatesse !

Albin Michel, coll. Wiz, septembre 2014 ♦  traduit par Valérie Le Plouhinec (Picture me gone)

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19 septembre 2014

Complètement cramé ! de Gilles Legardinier

Complètement cramé

heart

Andrew Blake, un anglais très riche, n'a plus le goût de rien et se sent seul (sa femme est morte, sa fille vit en Californie). Il décide de tout plaquer pour s'installer en France, où il vient de se faire embaucher comme majordome dans un manoir. Une mise au vert qu'il pense bénéfique. Sur place, toutefois, il est tenté de faire machine arrière, effarouché par ses rencontres : Mme Beauvillier vit cloîtrée dans ses appartements, dans le culte de son mari décédé, la cuisinière, Odile, est revêche et guindée, le régisseur, Magnier, est un rustre sans cervelle, seule la femme de chambre, Manon, lui inspire une sincère sympathie (elle a l'âge de sa fille, qui lui manque cruellement). Malgré tout, l'oiseau fait son nid. Et par sa simple présence, Blake va révolutionner la vie des habitants du manoir... un pur bonheur !

Certes, le roman sifflote en ritournelle « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Car tout est bienfaisant, bien-pensant et insuffle tendresse et compassion. Eh oui, encore une lecture qui prône les valeurs de l'entraide et du partage. Ici l'auteur propose de faire table commune des petits malheurs des uns et des autres pour une coordination salutaire. Youhou. C'est délicieusement utopique, sans cynisme, tout simplement drôle et attachant. Et moi je raffole de ces lectures douillettes, qui laissent entrevoir un monde doux et joyeux, avec des spécimens rares et précieux, capables de redonner goût aux plaisirs simples de la vie.

Philippe Résimont enchante le lecteur par son interprétation virevoltante du flegme britannique confronté aux frilosités d'une petite communauté française, pourtant encline à succomber à son grain de folie. Oui, ce livre fait du bien. Gilles Legardinier nous démontre une nouvelle fois que, sans l'aide d'artifices grossiers, on peut raconter une histoire en toute simplicité et ainsi toucher le lecteur. Bim bam boum. J'ai adoré !

Audiolib, septembre 2014 ♦ texte intégral lu par Philippe Résimont (durée : 9h 37) ♦ disponible en papier chez Fleuve Noir ou Pocket

19 septembre 2014

La Vie en mieux, d'Anna Gavalda

La Vie en mieux

Deux histoires de jeunes gens de notre temps, repus, mais affamés, polis, mais enragés, qui préfèrent encore prendre le risque de se tromper de vie plutôt que de n’en vivre aucune. Alléchant résumé, mais hélas, piètre exécution ! ... J'ai eu la mauvaise surprise de découvrir un « nouveau ton Anna Gavalda », qui se veut cynique et vulgaire. Quelle déception.
Mathilde perd son sac, contenant une grosse somme d'argent, dans un bar et le retrouve quelques jours après en faisant la rencontre d'un drôle d'énergumène. Une rencontre fatale, qui va ébranler sa petite existence insipide et médiocre. La 2ème histoire raconte aussi comment le héros, Yann, va être tourneboulé par sa soirée passée chez son voisin, après lui avoir filé un simple coup de main. Face à tant d'étalage de séduction et truculence, notre jeune homme dit amen mais n'en sortira pas indemne. Résultat, ça tourne en rond et l'effet rendu est quelconque, convenu et irritant. L'auteur entend peut-être démontrer qu'elle refuse de s'enfermer dans une case et brise son image lisse et proprette... au point de désoler ses lecteurs de la première heure. Ou alors je n'ai pas tout compris, mais c'est tant pis.

Très bonne interprétation des deux comédiens, Lola Naymark et Benjamin Jungers, sauf que l'exercice de style n'a pas suffi à m'enchanter sur la durée (et dire que la lecture ne fait que 4 h 52 !!). Le livre pose un réel problème, de fond et de forme, et dans l'état actuel, moi ça ne me touche pas du tout.

Audiolib, septembre 2014 ♦ texte intégral lu par Lola Naymark et Benjamin Jungers (durée : 4h 52)  © le dilettante

18 septembre 2014

Les Orangers de Versailles, d'Annie Pietri, Nicolas Digard & Christine Circosta

Orangers

Adaptation réussie du célèbre roman d'Annie Pietri par Nicolas Digard,
avec les couleurs et illustrations de Christine Circosta. 

Marion est fille de jardinier et a été choisie pour servir la favorite de Louis XIV, madame de Montespan. Éblouie par sa beauté, Marion supporte sans broncher la jalousie des lingères lorsqu'elle décroche le poste d'Occupée (qui consiste à veiller le sommeil agité de la maîtresse royale) et se distingue aussi lorsqu'elle reconnaît savoir lire et écrire, en plus de posséder un odorat exceptionnel (parfois à son grand dam, les couloirs de Versailles dégagent des relents fétides). Elle connaît les plantes comme sa poche et est capable de créer des parfums. Mme de Montespan lui en commande aussitôt.

Étourdie par cette nouvelle existence, Marion ne prend pas garde des faux-semblants ni de la mesquinerie derrière les sourires mielleux de la favorite du roi. Car Mme de Montespan est hautaine, capricieuse et exigeante. Elle voue aussi une haine farouche pour la reine, qu'elle rêve de détrôner. Pour cela, elle ourdit des complots d'empoisonnement et se rend à des messes noires orchestrées par la Voisin. Marion surprend ainsi leur plan machiavélique et va se démener pour dénoncer leurs crimes.  

On retrouve dans cette bande dessinée la reproduction du cadre magnifique de Versailles et ses jardins coquets, mais l'histoire nous entraîne aussi dans les coulisses et les dortoirs des domestiques, On découvre tout un tas de petits détails non négligeables, comme le manque d'hygiène et les odeurs pestilentielles dans le château. On comprend pourquoi les jardiniers mettaient le paquet à l'extérieur pour oxygéner la cour royale !

Outre cette mise en scène et ces décors impeccables, l'histoire est basée sur des faits historiques authentiques (l'affaire des poisons) qui sert à raconter la destinée incroyable d'une jeune fille sensible et innocente, livrée aux intrigues redoutables de Versailles. Cette partie n'est pas très crédible, mais on se laisse duper avec plaisir car le récit est entraînant et baigne tout de même dans un cadre fascinant et hors du commun.

BD Kids Okapi, septembre 2014

18 septembre 2014

Trotte Souris, d'Anne Fronsacq et Anne Montel

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Une petite souris sème la zizanie dans la savane, en provoquant sans le vouloir une réaction en chaîne qui fait bien rire le lecteur ! Le gros éléphant a la trouille d'une minuscule bestiole, le rhinocéros n'est pas content, s'en plaint à la girafe, qui colporte l'information aux oreilles du rhino... et ainsi de suite. Ce bouche à oreille n'est d'ailleurs pas sans rappeler une autre lecture, La girafe en maillot de bain de Sandrine Beau et Maud Legrand, mais sans la même fantaisie.

Les illustrations d'Anne Montel, aux tons pastel très doux, accompagnent le propos de l'histoire qui consiste à démontrer aux enfants que nous avons tous nos peurs, petites et grandes, mais qu'il faut savoir aussi les canaliser et faire le tri dans toutes ces angoisses. Car certaines prêtent à sourire, même s'il ne faut jamais totalement les sous-estimer. Cette lecture permet donc d'apprendre à reconnaitre danger imaginaire et danger réel, sur un ton humoristique et agrémenté d'illustrations fort plaisantes.

Père Castor, septembre 2014 ♦ Une précédente version de ce texte a paru en 1975 sous le même titre.

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18 septembre 2014

Clic, Clic, Danger ! de Jeanne Willis & Tony Ross

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Un petit poussin intrépide découvre les joies de l'internet et se rend tous les soirs, en douce, dans le bureau du fermier pour s'adonner à sa nouvelle passion. Et le voilà qui commande à tour de bras pour faire plaisir aux habitants de la ferme... Le fermier est perplexe, son épouse pense qu'il perd la tête. Bref. Notre poussin se dit alors qu'il pourrait pousser plus loin ses explorations. Il s'inscrit sur un club de rencontres, trouve l'âme sœur et est fou de joie. Il convient donc d'un rendez-vous pour se voir en vrai... Mais voilà, on ne se méfie jamais assez des mauvaises surprises du net ! 

Cet album de Jeanne Willis et Tony Ross se permet donc de mettre en garde les jeunes lecteurs : internet, c'est bien... mais attention à ne pas accorder votre confiance à tout-va !! On ne soupçonne jamais assez les faces cachées des écrans. L'histoire est bien rendue, car pas trop moralisatrice, elle est même très drôle et fantaisiste. Seule la chute fait effet de douche froide. Mais c'est suffisamment efficace pour faire réfléchir ! 

Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, septembre 2014

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17 septembre 2014

Les Royaumes du Nord (1) par Stéphane Melchior & Clément Oubrerie

Adaptation réussie de l'œuvre de Philip Pullman en bande dessinée !

Les Royaumes du Nord

Et pourtant, il en fallait du culot (ou de l'inconscience) pour se coller à cet univers foisonnant, fourmillant de détails, enveloppé dans de longues descriptions littéraires et invitant souvent le lecteur à se façonner sa propre interprétation. De quoi filer les chocottes. Mais Stéphane Melchior et Clément Oubrerie n'ont pas failli et ont retranscrit les émotions du livre, en conservant ses mystères et faux-semblants, à travers une vraie dynamique, enthousiasmante. Le récit est vif, enlevé, emmené par une Lyra intrépide et facétieuse, curieuse du monde extérieur et impatiente de quitter les murs de l'austère Jordan College où elle a reçu une éducation stricte auprès des Érudits.

L'arrivée de la très belle et richissime Mme Coulter va être pour elle l'occasion de découvrir une vie plus excitante (courir les boutiques, porter de jolies toilettes, fréquenter du beau monde, assister à des dîners guindés...). Lyra supporte ce tralala en attendant son heure : sa bienfaitrice a promis de la mener en expédition dans le Nord. Ce territoire secret, peuplé de créatures féroces, où semblent se tramer des phénomènes louches, serait aussi le lieu où son jeune ami Roger, le garçon de cuisine, aurait été conduit après son enlèvement par les Enfourneurs.

Ce 1er volume en bande dessinée n'a finalement adapté qu'un 1/3 du roman (tome 1) de la saga ! Les auteurs n'ont donc négligé aucun détail, mais sans peser sur le rythme de la lecture. L'univers de Pullman trouve ici une exécution magistrale et fabuleuse : ambiance vespérale, personnages troubles et inquiétants, suspense et angoisse rampante... On cultive l'art de la mise en scène en grand apparat. Franchement, c'est passionnant ! J'ai également beaucoup aimé les dessins et la vision qui a été faite de cette série. Il me tarde de lire la suite de l'aventure.

Gallimard, septembre 2014  ♦  Premières pages à feuilleter sur le site

17 septembre 2014

La Fête de Billy, de Catharina Valckx

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Pour fêter son anniversaire, Billy invite tous ses amis autour d'un barbecue de noisettes grillées et, grande première, organise un bal costumé ! Il a parcouru toute la plaine, avec son fidèle Jean-Claude, le ver de terre, pour ameuter les foules, mais l'expédition ne s'est pas déroulée sans heurt. En effet, Jean-Claude devait surveiller son (nouveau) petit frère Didier. Il est minuscule, curieux et intrépide, du coup il ne faut pas le lâcher des yeux ou le chenapan est déjà parti à la découverte du monde. Nos deux amis vont ainsi frôler la crise de nerfs à plusieurs reprises...

Mais l'histoire est drôle, toujours. Catharina Valckx nous régale avec ces retrouvailles auprès de Billy le hamster. Le ton général est amical, facétieux, tendre. Et les illustrations, coordonnées avec amour, rendent la lecture tellement agréable et divertissante. Surtout si on aime, comme moi, l'ambiance western. Il n'y a qu'à voir la rencontre avec Jack le vautour, c'est absolument bluffant. Un grand moment ! On frémit... de délice. Définitivement, une série adorable et attachante.

L'École des Loisirs, sept. 2014

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17 septembre 2014

Ma Vie en Pyjama, de Pauline Martin & Éric Veillé

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Les enfants qui pensent que c'est trop cool de traîner en pyjama devant la télé, en se nourrissant de chips et de bonbons, avec la permission de se coucher à pas d'heure sans jamais aller à l'école, doivent absolument lire cet album ! Car l'histoire montre qu'on finit malheureux, énorme et seul chez soi. Une perpective peu enviable ! 

Pauline Martin et Éric Veillé ont donc eu pour idée géniale de mettre en scène un petit garçon ordinaire qui décide de faire la grève en pyjama. Ses parents, bons princes, acceptent de jouer le jeu et lui laissent tout faire. Rhoo la chance, se dit le lecteur... Mais attends voir, mon bonhomme. Les parents ont plus d'un tour dans leur sac ! Et j'ai aimé cette insouciance générale, où flotte dans l'air un parfum d'indulgence pas si anodin, où les rapports entre l'enfant et les adultes sont sans conflit. Dites-vous que cela cache quelque chose !!

Les illustrations de Pauline Martin sont à mes yeux un enchantement perpétuel (les habits vintage des parents me ravissent de bonheur). C'est frais, coloré, simple et facile à s'identifier. On pourrait se fondre dans le décor sans la moindre gêne. On pense aussi un peu à Alice au Pays des Merveilles au cours de l'histoire, surtout avec la taille en pleine mutation du bonhomme et les larmes qui forment un torrent. Bon point pour cette lecture rigolote et craquante ! 

L'école des loisirs, août 2014

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16 septembre 2014

Émile invite une copine, de Vincent Cuvellier & Ronan Badel

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Émile est de retour, avec sa copine du parc... Vous vous souvenez la petite mamie à la mine revêche ? C'est sa maman qui va être surprise de l'accueillir à la maison, pour jouer avec son fiston !! Et que font-ils ensemble ? Du tricot. Eh oui. (C'est tendance aussi.) Et ça glousse comme des petits fous derrière la porte de sa chambre, dont est exclue maman. De toute façon, elle ne peut pas comprendre, non vraiment pas. Émile et sa nouvelle copine ont été vexés comme des poux par son attitude et ont pris le parti de la snober. Royalement. Et toc.

Ce nouveau tome signe des retrouvailles au sommet avec notre petit bonhomme qui ne sourit jamais (un art qu'il cultive avec brio). L'humour est caustique, les expressions des personnages sont impayables, et les chutes toujours divines... même l'ado de la maison (14 ans) est complètement fan de cette série ! 

Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, septembre 2014

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