L'Étrangleur est de retour, de Sandrine Beau
Quel doux paradoxe de se réjouir du retour de l'étrangleur ! En fait, c'est l'idée d'avoir une suite à ce petit roman (L'étrangleur du 15 août) qui avait su me surprendre et m'enchanter, mais surtout procurer des émotions fortes, condensées en un minimum de pages, qui me délecte. De plus, ce livre est destiné à un lectorat plus jeune (entendez, facile, lisse, léger, pas méchant), sauf que cela ne lui pose aucun problème de distiller suspense, tension psychologique et clin d'œil au Maître du genre (M. Hitchcock)... Tout ça, tout ça... Sandrine Beau sait nous gâter !
Nous retrouvons donc Thomas et sa mère Juliette, un an après les événements tragiques de ce fameux 15 août. Le criminel est sous les verrous, du moins il l'était jusqu'à ce qu'il parvienne à s'échapper lors d'un simple transfert. Argh, le lieutenant Lebarre court aussitôt prévenir le garçon et sa maman car il suppose que l'individu va chercher à se venger. Bingo, en un claquement de doigts, le danger est déjà là, il rôde, plus pressant que jamais.
Et il faut saluer toute la prouesse de l'auteur qui réussit facilement à nous plonger dans l'ambiance : c'est flippant, flippant, flippant. Rien que par quelques phrases, le couperet tombe et on n'en mène pas large. Je trouve ça particulièrement génial de trouver un bouquin pour enfants qui les initie déjà aux règles du polar ou du roman noir. C'est fait avec intelligence, beaucoup de minutie et avec aussi de l'humour (Momo est un copain formidable). Thomas et lui font souvent preuve d'inconscience, mais c'est ce qui rend la lecture aussi saisissante et prenante. Un retour gagnant, j'ai follement aimé !
Oskar éditeur, coll. Court-Métrage, octobre 2014 ♦ design & illustration de couverture : Jean-François Saada