Journal d'un chat assassin, de Véronique Deiss
Qui mieux que Véronique Deiss pouvait adapter en bande dessinée la série d'Anne Fine (Journal d'un chat assassin) pour laquelle elle illustre déjà les 6 romans existants ? ! Personne, évidemment. C'est elle, la seule, l'unique, experte ès Tuffy, ce gros matou paresseux et menteur, qui rend chèvre tout son petit monde, à commencer par les parents de la petite Ellie.
Cette bande dessinée de 45 pages reprend toutes les grandes lignes du tome 1 : Tuffy assassine des petits animaux sans défense et dépose ses trophées sur le paillasson de la maison, ce qui offense les âmes sensibles de la famille (cris d'horreur et d'épouvante en cascade). Mais le plus grand drame survient quand sa nouvelle victime n'est autre que le lapin du voisin. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Pour parer à tout conflit, le père d'Ellie met au point une opération commando nocturne (que les chats du quartier, témoins au moment des faits, vont rapporter avec un sens de la dérision absolument divin...). Le résultat est d'une drôlerie !
L'esprit de la série, caractérisé par son humour caustique, son héros de mauvaise foi et ses intrigues aux retournements burlesques, trouve ici une exécution fantastique. La mise en scène est diablement redoutable et provoque cet enchaînement de situations improbables combinées à des fous rires. C'est radical. Qu'est-ce qu'on rit...
Véronique Deiss se fait plaisir et rend une copie sans faute. C'est une franche réussite, à l'enthousiasme communicatif. La bande dessinée complète la lecture de la série des livres ou invite à mieux la découvrir. D'ailleurs, si vous ne connaissiez pas encore (quelle erreur), n'hésitez pas ! Cela s'apprécie à tous les âges, foncez, vous ne le regretterez pas.
Rue de Sèvres, octobre 2014 ♦ d'après la série écrite par Anne Fine, éditée à l' École des Loisirs
Peau d'Âne, de Jacques Demy, Rosalie Varda-Demy, Charles Perrault et Michel Lavoix
Parce qu'une princesse refuse d'épouser son père.
Parce qu'un âne fait bêtement des crottes d'or.
Parce qu'une rose qui parle vous regarde
Toujours dans les yeux.
Parce qu'une fée tombe amoureuse et que cela ne se fait pas.
Parmi les nombreux films vus dès l'enfance, aussitôt idolâtrés et supportant vaillamment les aléas du temps qui passe, se trouve Peau d'Âne de Jacques Demy. Un intemporel, classique, incroyable film, qui a su élever le kitch à un art visuel absolument magnifique (si, si, je vous jure !).
À l'occasion de la sortie du film restauré, paraît donc cet album du scénario original écrit sous forme de conte et illustré de photographies du film.
L'histoire : Sur son lit de mort, la reine a fait promettre au roi (Jean Marais) de n'épouser qu'une femme plus belle qu'elle. Dans tout le royaume, une seule personne peut se prévaloir d'une telle beauté, sa propre fille (Catherine Deneuve). La princesse va tenter de ruser, commandant un bouquet de robes toutes plus improbables les unes que les autres, cherchant la petite bête pour échapper à cette union saugrenue (elle va même jusqu'à réclamer le sacrifice de l'âne qui a fait la fortune du roi), mais le piège se referme sur elle.
Désespéré, la princesse préfère s'enfuir dans la forêt, reçoit l'aide de sa marraine la Fée des Lilas (Delphine Seyrig) et se retrouve dans un cabanon en bois à confectionner des cakes d'amour ! :-) Sa beauté, sa grâce, sa voix mélodieuse vont étourdir un autre prétendant (Jacques Perrin) qui va convoquer tout le royaume pour retrouver cette mystérieuse enchanteresse qui lui a envoyé un gâteau dans lequel elle avait caché sa bague.
Gniiii... c'est tout comme j'aime ! Magique, ensorcelant, kitch, maniéré et cocasse... en gros, tout ce qui fait son charme et rend cette œuvre si particulière à mes yeux.
De la Martinière jeunesse, octobre 2014