Et j'ai couru, d'Ingrid Chabbert & Dani Torrent
C'est jour de tempête. Le vent souffle de plus en plus fort, tandis que les parents de la fillette ont couru rentrer les bêtes dans la grange, elle réalise soudain que son gros chien Harrington n'est pas auprès d'elle pour la consoler. Ni une ni deux, l'enfant n'écoute que son courage pour braver le froid et la furie du vent. Enveloppée dans son imper jaune, la petite fille sort affronter les bourrasques et court à perdre haleine.
Hélas ses cris sont étouffés, ses mots avalés par la tempête. Mais le courage, toujours, la porte et l'enfant finit par retrouver son chien ... évanoui, au pied d'un buisson. Gloups. L'opération de sauvetage se poursuit : « Il était lourd, mon Harrington, très lourd pour mes petits bras d'enfant. Mais mon amour pour lui était encore plus gros. » (Et là, moi, j'avais la gorge nouée.)
Bref, dès qu'il est question de chien dans une histoire, je me sens tout de suite d'humeur cucul la praline. Je sais, j'avoue, mais je suis faible. Et cette histoire est parfaitement adorable et un exemple du genre ! Comment ne pas succomber à cette relation si poignante entre la fillette et son chien ? le dévouement de celle-ci ? la fragilité de la petite bête ? Ah, ce serait se montrer d'un stoïcisme glaçant... non, merci.
Les couleurs de l'album sont également bluffantes, dans des teintes automnales, avec en plus ce fond marin que je trouve fascinant. Les illustrations portent beaucoup sur les gros plans, pour jouer sur la corde sensible, entre la panique et la tendresse, et aussi pour mettre en avant le climat apocalyptique que l'enfant doit combattre. C'est saisissant, très réussi. J'ai beaucoup apprécié !
Alice éditions, octobre 2014
Poupoupidours, de Benjamin Chaud
« Petit ours se réveille un joli matin de printemps. Dehors, les oiseaux gazouillent, ça sent bon l'herbe fraîche. Comme il est tout seul chez lui, il décide de sortir faire un tour. Quelle joie de pouvoir enfin se dégourdir ses petites pattes ! Petit ours sait bien qu'il ne faut pas trop s'éloigner de sa tanière, mais quelle est cette chose qui brille derrière les arbres ?
C'est le soleil qui éclaire un chemin, un chemin que Petit ours n'avait encore jamais vu. Un chemin qui sent bon la noisette et qu'il a terriblement envie de suivre. Hop hop hop, Petit ours trottine dans les bois, court après un papillon, plonge sa truffe dans la mousse, et tout à coup il se retrouve devant un trou qui s'enfonce sous la forêt. Petit ours aimerait bien savoir ce qu'il y a dedans... »
Dans quelle nouvelle aventure Petit ours nous entraîne ? Celle du cirque, pardi. Avec ses fabuleuses couleurs, ses acrobates, ses clowns, sa ménagerie, sa fanfare tonitruante, ses flonflons, ses lumières et ses étoiles... Le spectacle est mirifique, avec des détails, des fausses pistes et des décors somptueux en trompe-l'oeil et en découpes...
C'est aussi une histoire qui parle de naissance, d'arrivée surprise d'une petite sœur et d'un beau portrait de famille qui s'agrandit. Benjamin Chaud nous en bouche un coin, pour notre plus grand plaisir ! C'est inventif, drôle et pétillant. Cela donne envie de sourire tout le temps. Et avec un titre pareil, je ne vous pouvais que craquer.
Retrouvez aussi Une chanson d'ours et Coquillages et Petit ours dans la même série !
Hélium, septembre 2014
Le Magicien d'Oz, de Jean-Pierre Kerloc'h & Olivier Desvaux
raconté par Natalie Dessay ♦ avec les musiques du film
Je ne vous cache pas avoir bravé la foule en délire mais surtout une chaleur caniculaire pour obtenir mon exemplaire dédicacé par l'illustrateur, Olivier Desvaux, discret, charmant et disponible. Mais je l'ai, mon précieux, je l'ai ! Et je n'ai pas été déçue par son contenu.
C'est une lecture magique, l'histoire intemporelle de Dorothée, une petite fille qui vit au Kansas et qui se trouve transportée au pays d’Oz suite à un cyclone. En chemin, elle rencontre la Fée du Nord, chausse des souliers d'argent, se lie d'amitié avec trois compagnons (l’épouvantail sans cervelle, Fer-Blanc le robot sans cœur et le lion sans courage), part affronter la terrifiante Sorcière de l'Ouest, traverse un champ de coquelicots dormitifs, voyage à l'aide de singes volants, rencontre le fameux Magicien d'Oz... bref, quelle aventure extraordinaire !
L'histoire, adaptée de l'œuvre de L. Frank Baum, se présente comme une version plus légère, agréable et accessible pour les enfants. On retrouve aussi les chansons du film de Victor Fleming avec Judy Garland (Over the Rainbow, Follow the Yellow Brick Road, We’re Off to See the Wizard…). C'est un régal. Natalie Dessay fait aussi merveille en incarnant tous les personnages, avec un enthousiasme sans pareil. Et les illustrations à l'huile d’Olivier Desvaux impressionnent par leur force et leur beauté.
Je suis sous le charme ! Ce grand classique trouve ici une interprétation raffinée, respectant fidèlement le support original, et se destine au plus grand nombre. C'est une éblouissante plongée dans un univers fantaisiste, coloré et classieux. J'adore. ♥
Didier jeunesse, coll. Contes et opéras, septembre 2014
♪♫ If I Only Had A Brain ♫♪