Le Bureau des Objets perdus, de Catherine Grive
« Je passais ma vie à chercher mes affaires ... »
Ce court roman de 120 pages nous régale par son écriture légère et poétique et son histoire insolite d'une adolescente habituée de perdre ses affaires. Mais quand disparaît son blouson fétiche - un cuir usé, offert par le frère de son grand-père et donc chargé de souvenirs - elle va remuer ciel et terre pour résoudre ce mystère.
C'est un fait, l'héroïne a coutume de vivre dans sa bulle et ne voit plus les indices sous son nez, ni la menace qui plane sur son cocon douillet. Et de s'interroger alors sur le détachement de la jeune fille ou la place des objets dans sa vie. L'approche est sympathique, avec juste ce qu'il faut de fantaisie, car le portrait de cette rêveuse est brodé avec beaucoup de tendresse.
L'histoire au format court reste constamment sur la retenue, de manière subtile et délicate, et propose une jolie réflexion existentielle (« cette mémoire de ce qui avait disparu, nous allions la placer contre notre cœur en nous forçant à bien regarder le monde qui nous entourait »). Le plaisir est fugace, mais la lecture ne demande qu'à se dévoiler. Premier roman. Doux et prometteur.
éditions du Rouergue, février 2015