Bilan du mois : Mars 2015 ♪♫•*¨*•...•*¨*•♫♪
Ce mois-ci, il y a eu de la guimauve, de la douceur, de la tendresse, des sourires et des échappées belles...
♣ Les dix plus beaux jours de ma vie, d'Adena Halpern
♣ La fille qui avait deux ombres, de Sigrid Baffert
Puis, une vague de lectures historiques (parmi lesquelles :)
♣ La guerre de Catherine, de Julia Billet
♣ Tout ce que je suis, d'Anna Funder
♣ Suite Française, d'Irène Némirovsky
♣ Gravé dans le sable, de Michel Bussi
Des lectures fortement influencées par ce que j'ai pu voir, entendre, écouter...
Comme l'excellente série Génération War
Réalisée par Philipp Kadelbach pour la chaîne allemande ZDF
Et l'intégrale (3 saisons) de la série Borgen
Créée par Adam Price pour la chaîne danoise DR1
... qui incite à découvrir ce livre en particulier,
L'Héritière de Hanne-Vibeke Holst
Un roman passionnant sur les coulisses du pouvoir à Copenhague.
Parution antérieure à la création de la série, aucune influence revendiquée.
☺
La Reine des Macchabs, de Ty Drago
C'est la folie des suites ! Après une première rencontre prometteuse, dans L'Éveil des Macchabs, retour aux festivités !
Tout a commencé ... « quatre mois auparavant, le jour où j'avais mis les pieds hors de chez moi et où je m'étais rendu compte que mon voisin s'était transformé en cadavre ambulant pourrissant à l'intérieur de son peignoir en coton. J'avais découvert la même chose au sujet de mon proviseur adjoint, puis de ma prof de maths. Et, tout à coup, ils étaient partout... Des flics, des commerçants, et même des présentateurs de journaux télévisés. Il y en avait des milliers, et leur nombre ne cessait d'augmenter.
Des Macchabs (avec un M majuscule), c'est comme ça que nous les appelons. Pas des zombies, hein ? Les zombies, ce sont ces demeurés qui passent leur temps à beugler en titubant et qui sont aussi rapides que des tortues blessées. Les Macchabs, en revanche, sont vifs, intelligents et organisés. Pour tout le monde, ce sont des gens comme les autres, sauf pour les adolescents qui les voient tels qu'ils sont vraiment. J'ai la chance de faire partie de ceux-là...
Mon nom est Will Ritter, et je suis un Fossoyeur. »
Le combat continue, Will et ses amis ont découvert que les Macchabs avaient enlevé un agent du FBI et vont se lancer dans une opération commando pour le libérer. Les coups pleuvent, les amis tombent, la bande a le cœur serré... Pendant ce temps, la mère de Will reçoit un message qu'avait enregistré son mari avant de mourir, dans lequel il s'adresse à son fils pour lui dévoiler toute la vérité sur sa mission. Elle tombe des nues et court informer la nouvelle responsable des Affaires Civiles de Philadelphie, Lilith Cavanaugh, autrement dit la Reine des Macchabs, fraîchement débarquée pour précipiter leur conquête de la planète !
Eh oui, c'est toujours aussi tordu, sournois et machiavélique. Les Méchants ont souvent une longueur d'avance, mais face à eux, ils ont aussi une armée redoutable de jeunes gens courageux et déterminés. La série poursuit donc sur sa lancée : riche en action, avec des bastons musclées, des opérations militaires top secrètes, du suspense et de la tension dramatique. Les répliques ne manquent pas d'humour, les personnages font frissonner de plaisir (la Reine est diabolique, mais fascinante !). Bref, pas de quoi décevoir un lectorat déjà conquis. Une lecture plaisante pour une série très divertissante.
Bayard jeunesse ♦ janvier 2015 ♦ Traduit par Patrice Lalane (Queen of the Dead)
Les Légendes de Blackwell : Les Corbeaux d'Odin (T.2), de K. L. Armstrong & Melissa Marr
Leur mission : arrêter le Ragnorök, la fin du monde annoncée par les mythes scandinaves. Selon la saga ancestrale, tous les dieux allaient périr. Sauf qu'ils étaient déjà morts. Odin, Balder, Loki... tous, sans exception. Matt et son équipe devaient donc prendre leur place, si possible sans mourir à la fin. Car s'ils échouaient... alors le monde sombrerait dans un hiver éternel.
Pas de temps mort à l'ouverture de ce livre. L'action reprend exactement là où nous l'avions quittée à la fin du 1er tome, avec des héros affrontant tous les dangers (le gouffre de l'enfer, le royaume des morts, les zombies Vikings, la rivière acide, les Valkyries, le troupeau de chèvres, les Berserks et le Serpent de Midgard...). L'histoire est pleinement ancrée dans la mythologie nordique et exploitée de façon captivante, même si parfois son utilisation me paraît également excessive.
On a l'impression que les protagonistes ont été projetés dans ce décorum et sont employés comme des pantins sans âme. Ils enchaînent action sur action (pour ça, on ne s'ennuie pas) mais ils ne reflètent aucune émotion. Ils restent, pour moi, des jeunes gens stéréotypés (13 ans, immatures et brouillons) dans une série d'aventures pour collégiens. Par principe, c'est passionnant et ingénieux, mais peut-être trop fourni / fouillis.
On ne prend pas le temps d'apprécier le calme, le silence, la réflexion, il n'y en a pas. L'action prime, de manière abusive. Point positif, K.L. Armstrong et M. Marr ne brident plus leur écriture, qui retrouve enfin son naturel et sa fluidité ! L'histoire se termine aussi sur un retournement de situation que le lecteur aura hâte de démêler dans le dernier livre à paraître (Thor's Serpents en mai 2015 pour la VO).
Éditions Milan, janvier 2015 ♦ traduit par Emmanuelle Pingault (Odin's Ravens)
Terre-Dragon: Le Chant du fleuve (2), de Erik L'Homme
Cette suite directe au 1er tome nous cueille sans surprise : Ægir-Peau-d'Ours et Sheylis sont toujours en fuite et tentent d'échapper à leurs poursuivants en voguant sur le fleuve métallique. À leurs côtés, Gaan le sorcier et Doom le scalde sont de précieux alliés et des amis fidèles. Mais le danger rôde, pas loin, puisqu'on suit en parallèle l'avancée d'Ishkar le Naatfarir, du sorcier Chakor, ainsi que l'inquiétant Sahr'sâ. Tous convergent vers le même point et ont des intentions peu honorables.
La première partie de l'histoire est assez calme et joviale, la bonne humeur règne à bord du radeau, Doom est un insatiable curieux, qui sollicite les connaissances et la mémoire de Gaan pour leur raconter les vieilles légendes du Royaume. Les vilains aussi paraissent plus détendus, se confessent, racontent leur enfance et se taquinent en toute insouciance. Puis, sans prévenir, le chaos est en marche.
Ne pouvant plus compter sur la magie, depuis que son enveloppe a été altérée par un sort très puissant, Ægir et ses amis se trouvent dans l'incapacité de combattre le Serpent du fleuve. Le garçon, qui cherche à dompter sa nature de Dakan, est terrorisé par la peur car il ne veut pas décevoir la jolie Sheylis. Les troupes vont perdre leur unité, se croiser et se livrer à des duels redoutables... Et la fin nous arrache un cri de désespoir !
Désormais, la machine est lancée. Erik L'Homme trace sa route et embarque son lecteur dans un univers palpitant d'aventures, de sorcellerie et de légendes. Un univers nanti d'un imaginaire extraordinaire ! Le livre aussi est riche en émotion, prenant à lire et prometteur pour la suite. Je l'ai d'ailleurs lu d'une traite et n'ai pas vu le temps passer. Le ton général me semblait décomplexé, purgé des attentes du début. La série a pris son élan, on ne la retient plus.
Gallimard jeunesse, janvier 2015 ♦ couverture : Matthieu Bonhomme
L'Arbre à confiture, de Komako Sakaï & Mutsumi Ishii
Blanche est un petit lapin bien chanceux, chouchoutée par ses parents, dorlottée dans sa petite maison blanche, près du pommier, qu'elle rêve de découvrir le plus vite possible, car elle n'en peut plus de fantasmer sur la confiture et la compote de pommes.
Elle se dit aussi qu'en allant se coucher le plus tôt possible, qu'en finissant son assiette et qu'en ne racontant aucun bobard à sa maman, le temps passera plus vite et il lui sera permis de se rendre seule - ENFIN - jusqu'au pommier.
L'instant est unique, mémorable. Blanche s'extasie devant l'objet de toutes ses obsessions. En reste baba d'admiration. Et s'interroge... Mais qu’est-ce qui a si bon goût, les feuilles ? Non, elles sont vertes. Le tronc ? Aïe ! Il est trop dur pour des dents de lapin. Blanche est déçue et se met à pleurer.
Alors Maman lui explique calmement le cycle de la vie : fleurs, bébés fruits, fruits grandis, fruits mûris, fruits cuits ! Bonjour la vie ! ;-)
Les albums japonisants possèdent un charme fou, empreint de douceur, de poésie, de tendresse. C'est très doux à lire, à regarder, à partager.
L'Ecole des Loisirs / Février 2015
Lou P'tit Loup est jaloux, par Antoon Krings
C'est le printemps des naissances et des premières sorties en famille. Comme tous les ans, les habitants de la forêt se retrouvent pour présenter leurs petits. Et Lou court tout joyeux de l'un à l'autre, car il ADORE les bébés !
Enfin... ceux des autres, car le jour où ses parents lui présentent son petit frère, le ciel lui tombe sur la tête !
Lou se trouve très bien tout seul. Alors pourquoi ne pas déposer ce vilain bébé au pied d'un arbre, pour faire le bonheur d'une famille qui n'en a pas ? Mais très vite il en a gros sur le cœur et il lui tarde de retrouver son Loulou ! Avoir un petit frère, n'est-ce pas une autre façon de devenir grand ?
→ Une histoire pleine de tendresse, qui reprend le thème de la jalousie lorsque la famille s'agrandit, joliment illustrée par Antoon Krings, également l'auteur de la série Drôles de Petites Bêtes.
Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, mars 2015
Parution d'un nouveau titre de la collection Roi / Reine d'Alex Sanders : La Reine JalouseJalouse
La Reine Jalouse Jalouse c'est la cousine de la Reine ChipieChipie, et c'est la reine des tigresses !
Si la robe de Sa Majesté n'est pas plus belle que celle de la Reine JolieJolie, elle pique une crise de jalousie.
Si son château n'est pas plus beau que celui de la Reine BisouBisou, c'est le drame absolu.
La Reine JalouseJalouse veut être l'amoureuse de tous les rois, mais le soir du Grand Bal, lorsque la Reine ChipieChipie embrasse le Roi FilouFilou devant ses yeux, elle pique une crise monumentale et se chamaille avec tout le monde !
La reine est malheureuse, heureusement la Reine MamieMamie est là pour lui apprendre à apprécier sa belle vie de reine, avec douceur et philosophie...
En poche ! # 40
Petite sélection non exhaustive des dernières nouveautés en format poche...
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Une saison à Longbourn, de Jo Baker
Le prix de l'innocence, de Willa Marsh
Les joies éphémères de Percy Darling, de Julia Glass
Courir vers toi, de Rachel Gibson
Dix de retrouvés, de Janet Evanovich ♦ INÉDIT ♦
Comme onze comprend, de Janet Evanovich ♦ INÉDIT ♦
M. Pénombre, libraire ouvert jour et nuit, de Robin Sloan
Chers voisins, de John Lanchester
La disparue d'Angel Court (Une enquête de Charlotte et Thomas Pitt #30), d'Anne Perry
Le Passage du Diable, d'Anne Fine
Un Goût de cannelle et d'espoir, de Sarah McCoy
La vie secrète d'Eve Elliott, de Diane Chamberlain
Calpurnia, de Jacqueline Kelly
Quel est le public des livres audio ?
Aucune étude chiffrée n'existe sur le sujet. On imagine que les non-voyants en possèdent quelques-uns. On imagine également que ceux qui font de longs trajets en voiture en glissent parfois dans leur lecteur. On espère que les professeurs en recommandent l'écoute à leurs élèves et que les habitués des librairies en achètent. Une bibliothèque digne de ce nom devrait désormais en avoir sur ses rayons. (...)
Non seulement ces lectures nous délivrent de notre propre voix intérieure, mais elles apportent à l'œuvre un tempo singulier et une couleur. Sans parler du grain de chaque voix qui donne au texte une saveur inattendue.
J. Serri ♦ magazine Lire, avril 2015
Charlotte, de David Foenkinos
« Charlotte a appris à lire son prénom sur une tombe. »
David Foenkinos retrace la vie de Charlotte Salomon, une artiste peintre juive, née à Berlin, réfugiée dans le sud de la France pour fuir la montée du nazisme, et déportée en 43 à Auschwitz où elle trouvera la mort à seulement 26 ans. Jeune femme au tempérament fragile et morose (le suicide était une récurrence dans son histoire familiale), elle avait trouvé dans la peinture un exutoire à ses crises d'angoisse et de désespoir.
Et c'est bien là le problème, car j'ai trouvé la lecture très, très déprimante. Le style, sans fioriture, n'est pas plus passionnant qu'une note biographique piochée dans une encyclopédie. On discerne la quête obsessionnelle de l'auteur dans son désir de comprendre l'artiste et de nous faire partager ses mystères, sans jamais chercher à supplanter la véritable héroïne, Charlotte. Sa posture reste en retrait, et c'est tout à son honneur.
Malgré les bonnes intentions de l'auteur, le récit m'a semblé sans vie, sans flamme, sans passion. La voix du comédien est calme et posée, proposant une écoute pleine de retenue mais assez plate. Résultat, le portrait de cette jeune femme douée, tétanisée par les spectres de la mort, et qui connaîtra une destinée tragique, ne m'a pas touchée outre mesure, du fait de l'exécution clinique et froide du récit. Je suis assez déçue.
Gallimard, coll. Écoutez Lire, janvier 2015 ♦ Lu par Yves Heck (durée : 5 h 15) ♦ L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
Tout ce que je suis, d'Anna Funder
Ruth a toujours vénéré sa cousine Dora qui, par son tempérament enflammé, prend tous les risques pour défendre les causes auxquelles elle croit. Toutes deux juives, vivant en Allemagne, elles sentent enfler la menace du nazisme et assistent attérées à la montée en puissance de Hitler. Elles décident alors de se réfugier à Londres, où elles vont poursuivre leur lutte contre le totalitarisme, pensant alerter l'opinion publique internationale.
Ce roman raconte non seulement une histoire politique auprès d'activistes gauchistes mais mêle aussi leurs tourments sentimentaux. Ruth est folle amoureuse d'un journaliste, Hans, qui brillait par son arrogance dans la société berlinoise mais qui ne va pas supporter l'anonymat dans lequel il sombre en s'installant à Londres. Dora multiplie les liaisons, sans parvenir à se détacher de l'écrivain, Toller, dont les troubles psychologiques le rendent difficile à cerner.
Derrière le romanesque, se cache aussi une grand part de vérité en s'inspirant de personnages réels, Ernst Toller, Hans Wesemann, Dora Fabian, Ruth Becker, Berthold Jacob etc. ayant tous existé ! L'auteur a donc réussi à confondre le fictif à l'historique avec beaucoup de brio. De fait, l'histoire de ces militants est franchement passionnante, digne d'un véritable roman d'amour et d'espionnage. Lecture captivante, poignante, un peu longuette à démarrer, mais lecture intelligente, nous plongeant illico dans les rouages de la résistance, entre suspicion, trahison et refus d'abdiquer.
On suit quatre destinées éclaboussées par le désordre qui règne en Allemagne, d'où surgira l'obscurantisme, qui déploiera ses tentacules par-delà les frontières. Cette force de frappe est stupéfiante, on le découvre dans ce roman brillant et imprégné d'authenticité. Plus d'une fois, on se sentira le cœur pris en étau, éprouvant de l'admiration, de la pitié, de la tristesse et de l'effroi. L'intrigue est complexe, parfois lourde, parfois lente, mais elle est riche de parcours étonnants, courageux et bouleversants.
10/18 ♦ janvier 2015 ♦ Traduit par Julie Marcot & Caroline Mathieu
pour les éditions Héloïse d'Ormesson (All That I Am)