Double Sens, de Lauren Barnholdt
La fin brutale de son idylle avec Jordan a brisé toutes les illusions de Courtney (le garçon a rencontré une autre fille sur internet). Malgré tout, elle refuse d'annuler leur voyage pour leur entrée à l'université et veut se prouver qu'elle est capable de rouler à ses côtés sans ressentir la moindre émotion. Tandis qu'elle ne cesse de ruminer sa colère et sa frustration, Jordan se la joue nonchalant ... et secret. Mais grâce à la narration alternée, on découvre un garçon ressassant lui aussi la cause de leur rupture, sans qu'on sache pourquoi. Quelle amertume. L'ambiance est donc faussée, entre quiproquos et maladresses. Notre couple désabusé est au creux de la vague et on aimerait bien que ça recolle entre eux, surtout qu'on revit par flash-back les débuts de leur relation amoureuse et c'est franchement du gâchis !
L'histoire est au final simple et sans surprise, mais conduit à une résolution assez décevante (tout ça pour ça) dans un embrouillamini de révélations tardives et pataudes. Le style aussi est sans fioriture, sans humour particulier et du genre balbutiant ou à répéter les mêmes détails insignifiants (le bouquin lu et relu dans le but d'éviter toute discussion). Ceci dit, la lecture est sans prétention, lisse et passe-partout, elle permet aussi d'alimenter les fantasmes du road-trip américain.
Castelmore ♦ mars 2015 ♦ Traduit par Marianne Durand (Two-Way Street)