08/06/15

Ma vie de pingouin, de Katarina Mazetti

MA VIE DE PINGOUIN

Vous rêvez d’une croisière de l’extrême ? Alors, c’est parti pour l’Antarctique !

Wilma, 32 ans, vient de larguer les amarres pour le bout du monde et fuir, on s'en doute, un secret de plus en plus lourd pour elle. Pourtant, en apparence, la jeune femme est dynamique, pétillante mais maladroite. Elle a même pris sous son aile Tomas, journaliste désabusé, grincheux, bougon, paumé, qu'elle tarabuste constamment pour reprendre du poil de la bête.

Spectatrice perspicace et espiègle, Alba, septuagénaire turbulente, scrute ses semblables et rédige dans son petit carnet de notes un nouveau projet baptisé “La ruine des espèces”.

Ainsi, tout ce petit monde se croise et s'emmêle, depuis Paris jusque Ushuaia, en une joyeuse cacophonie qui ne manque ni de charme ni de d'entrain.

La lecture, a priori enjouée, est en fin de compte faussement légère, car il est aussi question dans l'histoire de maladie, de dépression, de solitude et de désœuvrement...

Katarina Mazetti est coutumière du fait mais déjoue avec brio les pièges du pathos. Elle nous sert une comédie éclatante de vivacité et de situations cocasses. On n'est pas plié de rire à chaque coin de page, mais on ressent une profonde tendresse pour les personnages à travers leurs aventures débordantes de sincérité.

Les cinq comédiens, sélectionnés par Audiolib, croquent avec talent cette lecture enthousiasmante et pleine de peps. On ne s'ennuie pas un seul instant et le dépaysement est assuré. La croisière se termine beaucoup trop tôt et c'est avec regret qu'on la quitte !

Audiolib ♦ mai 2015 ♦ texte lu par Patrick Donnay, Erwin Grünspan, Nathalie Hons, Cachou Kirsch et Marcha Van Boven (durée : 7h 17)  


“Quoi de mieux pour réchauffer les cœurs en perdition qu’un iceberg, pour peu qu’il se retourne, révélant le pingouin qui sommeille en chacun ?”

 

traduit du suédois par Lena Grumbach (Mitt liv som pingvin)  pour les éditions Gaïa

Ma vie de pingouinGaia


Chien de printemps, de Patrick Modiano

CHIEN DE PRINTEMPS

Le souvenir du photographe Francis Jansen vient hanter, trente ans plus tard, le narrateur de Chien de printemps. En seulement 1 heure et 39 minutes Édouard Baer nous guide à travers les dédales de ce roman anecdotique, mais empreint d'une douce et belle nostalgie. C'est en 1964, dans un café parisien, que le narrateur rencontre le photographe et bosse à ses côtés jusqu'au jour où l'artiste va disparaître sans crier gare, abandonnant derrière lui son jeune scribe discret, attentif et prévenant. En plus de trier ses clichés, le garçon avait pour mission de filtrer les intrusions intempestives de l'extérieur, comme cette belle inconnue, battue par son mari jaloux, qui la traquait où qu'elle aille, tandis qu'elle tambourinait à la porte de Jansen... Atmosphère étrange, poétique et énigmatique. Ce texte nous glisse dessus, sans qu'on cherche à retenir quelques miettes. On écoute, simplement. L'histoire, telle une mosaïque de souvenirs, nous laisse une impression fugace et s'échappe aussi vite qu'elle est apparue. Je retiendrai malgré tout de cette lecture audio l'excellente interprétation faite par le comédien, tout en finesse, intelligence et beaucoup d'élégance. C'est d'une beauté sans nom, mais trop court.

Audiolib ♦ mai 2015 ♦ texte lu par Édouard Baer (durée : 1h 39) ♦ éditions du Seuil, janvier 1988

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« De tous les caractères d’imprimerie, il préférait les points de suspension. »

 

Posté par clarabel76 à 08:30:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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