Même pas peur, d'Ingrid Astier
Stephan a seize ans et est fou amoureux de la jolie Mica, qu'il connaît depuis toujours. Or, Stephan est persuadé que Mica lui préfère Phil, son meilleur pote. Conflit interne, jalousie, méprise et grosse colère... Cet été sur l'île d'Yeu sera intense en émotions ! Et c'est au cours de la traditionnelle chasse au trésor que notre trio va se piquer de rivalité et se lancer dans une course effrénée qu'ils auront bien du mal à enrayer. À lire, c'est franchement palpitant et fabuleux à parcourir ! (Cela vous donne même envie de participer aux devinettes en cherchant dans votre coin.) Ingrid Astier s'ébaudit dans ce cadre enchanteur et estival à dessiner le drame sentimental d'un adolescent audacieux en apparence, mais carrément trouillard pour avouer ses tourments. Un thème classique, indémodable, servi par une allégresse de ton et d'esprit qui transcende la lecture. Nos jeunes gens sont des exaltés, ancrés dans leurs racines, passionnés par l'océan et ses mystères. Mais lorsque l'amour s'emmêle, l'amitié est secouée comme un radeau après un naufrage. J'ai lu ce roman d'un traite - il est vif, éclatant, romantique et étonnant. C'est une formidable plongée dans l'adolescence complexée par ses élans du cœur. L'île vendéenne y apparaît comme un personnage à part entière (on a envie de tout claquer pour se joindre à la bande). C'est un chouette bouquin sur l'été, les vacances, les copains et le premier amour. À coincer dans la glacière, entre les boissons, les sandwiches et les crêpes au sucre et beurre salé. Un petit plaisir régressif.
Syros / avril 2015
Nos étoiles contraires, de John Green
Deux ans que je lutte contre ce roman, refusant de le lire. Pour ne pas faire comme tout le monde. Pour éviter la déception. Pour fuir un sujet qui me touche trop personnellement. Même son adaptation au cinéma n'a fait que renforcer mes doutes et mes craintes. Non, non, non. Je ne céderai pas aux appels des sirènes. La tentation a finalement pris la forme d'un livre audio. Texte lu par Jessica Monceau qui double l'actrice Shailene Woodley (Hazel, dans le film). J'ignore tout de l'histoire, je sais juste qu'elle a fait pleurer des milliers de lecteurs. Sur ce, je me blinde de mon armure impénétrable. Et je plonge.
Hazel a 16 ans et est atteinte d'un cancer. C'est une jeune fille brillante, mais solitaire, privée des petits riens d'une adolescence normale. Un jour, elle rencontre Augustus Waters, beau gosse au sourire éclatant, et devient sa meilleure amie avec qui échanger des idées, des films, des lectures, des lubies. Hazel a pour obsession le livre de Peter Van Houten, dont la fin ouverte est, pour elle, une immense frustration. Elle souhaite plus que tout rencontrer l'auteur ou discuter à bâtons rompus de son chef d'œuvre. Et là, Augustus lui offre son rêve sur un plateau...
J'ai beaucoup apprécié que l'histoire ne se résume pas à un amour tragique (ou revoyez Love Story), même si la symbiose entre Hazel et Augustus est rayonnante et éclabousse le lecteur de tendresse. Leur relation prend forme avec douceur, entre pudeur, intelligence et humour. Franchement, ça fait du bien. Et c'est tout sauf fleur bleue. On a ici un roman qui parle avant tout de maladie, de vie et de mort. Au milieu de tout ça, deux jeunes gens vivent leur éducation sentimentale... la plus normalement possible. Rien que pour ça, le roman est réussi, sensible et poignant, sans tomber dans le mélo.
La lecture faite par Jessica Monceau est d'une délicatesse appréciable et ne cherche pas à vous arracher toutes les larmes de votre corps. Je la remercie pour son tact et sa finesse. (En comparaison, le roman de Gwendoline Hamon, Les dieux sont vaches, m'avait carrément mis la tête à l'envers !)
Audiolib / juin 2015 ♦ Texte lu par Jessica Monceau (durée : 7h 53) ♦
Traduit de l'anglais par Catherine Gibert (The Fault in Our Stars) pour les éditions Nathan
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Rencontre avec John Green : à la Librairie de Paris
le mercredi 17 juin de 18h30 à 19h30