Bleu Catacombes, de Gilda Piersanti
La macabre découverte d'une déferlante de corps sans tête (et de têtes sans corps) met sous pression le commissaire d'Innocenzo, dépité par son effectif mis au rabais à cause des vacances d'été. Seule Mariella accepte d'écourter son séjour à la mer pour se confronter à l'esprit retors d'un criminel qui semble puiser son inspiration dans l'art contemporain et les références bibliques. Pour la soutenir, elle peut naturellement se tourner vers Silvia, sa nouvelle collègue, mais aussi Paolo, son fringant amoureux, dont le retour fait franchement plaisir ! L'auteur n'a de cesse de peaufiner le portrait de son héroïne, qu'on découvre étourdie, migraineuse, tremblante et frissonnante, et pas seulement de passion amoureuse. Encombrée par des souvenirs de famille et ses retrouvailles tardives avec son géniteur, la jeune femme est plus vulnérable que jamais, moins attentive à son enquête, fuyante et instable aux yeux de son amant. La série, qui se décline au gré des saisons, réserve ainsi une lecture sur le long cours passionnante en développant en parallèle des enquêtes criminelles un fil rouge perspicace autour des personnages. J'apprécie moins l'aspect glauque rendu par la lecture faite par Hélène Lausseur pour Sixtrid, qui exacerbe les voix des coupables d'un ton moribond et déprimant... Ceci étant dit, le roman nous réserve une grande part d'intensité dramatique aux effets poignants !
Sixtrid / mars 2011 ♦ texte lu par Hélène Lausseur (durée : 5h 50)
éditions Le Passage, 2007 / Pocket, 2009 pour le texte original