Les Fourmis, de Bernard Werber
Jonathan Wells vient d'hériter de l'appartement de son oncle Edmond, un éminent entomologiste qui a dédié sa carrière à l'étude des fourmis. Une seule consigne accompagne ce legs : ne jamais descendre à la cave. Mais Jonathan va braver l'interdiction ... et disparaître de la circulation. Aussitôt ses proches s'inquiètent et vont explorer la pièce souterraine, avant de s'évaporer à leur tour. Même les équipes de secours ou de gendarmerie vont s'éclipser mystérieusement.
À côté de ça, on découvre l'existence d'une colonie de fourmis, baptisée Bel-O-Kan, avec sa hiérarchie, ses codes rudimentaires de survie, ses stratégies de guerre... et ses modes de communication. Or, la cité est menacée par une arme de destruction massive dont les fourmis peinent à analyser la source et la signature. Pour l'instant, le danger est sournois. Seul le jeune mâle 327 est sur les charbons ardents. Et personne n'est sensible à ses discours alarmistes.
Vrai de vrai, si l'on m'avait prédit qu'un jour je lirais un livre sur les fourmis, j'aurais ri aux éclats. À part les quelques productions animées, vues avec ma fille, comme Fourmiz, Minuscule ou 1001 Pattes, je n'étais franchement pas attirée par les insectes. C'était sans compter sur l'émission de F. Lopez dans laquelle Bernard Werber était invité pour un weekend à la campagne. L'auteur y était apparu passionnant et possédé, et avait su donner l'envie de plonger dans son univers.
Qui n’a jamais rêvé vivre une expérience unique, dans un monde différent et plus passionnant que le nôtre ? Bernard Werber réalise ce rêve - vivre dans le monde des fourmis ! Quelle aventure inclassable, empruntant des tours et des détours scientifiques, documentaires ou épiques, tout en flirtant avec le genre du thriller, unique en son genre, avec tension psychologique, scène cauchemardesque et description gore.
C'est aussi grâce au comédien Arnaud Romain, qu'on partage cette expérience mémorable. Car son interprétation est flamboyante et caméléonienne ! Selon les personnages en scène, le comédien adapte sa voix, son intonation, son jeu. J'ai plus d'une fois été captivée par les modulations proposées et dois admettre avoir apprécié énormément cette ambiance grâce à son jeu d'acteur.
Mea culpa : j'ai préféré “la partie humaine” de l'intrigue (le mystère de la cave) au détriment des bestioles qui tombent vite dans une routine et enflamment de moins en moins notre imaginaire, passée l'originalité du début. Mais j'espère que les deux autres tomes rejoindront vite l'écurie Audiolib, car ma curiosité a été piquée au vif et j'aimerais connaître la suite de cette incroyable épopée !
Audiolib / juin 2015 ♦ Texte lu par Arnaud Romain (10h 34) ♦ Préalablement édité chez Albin Michel en 1991 !!!
#8PM, tome 2 : Effets secondaires, de Jeff Sampson
Emily était une jeune fille sans problème, plutôt réservée, jusqu'au jour où sa personnalité a commencé à se dédoubler pour devenir une Emily de la Nuit, vamp incontrôlable, qui fait les 400 coups et drague les mecs lors des soirées alcoolisées. Mais c'était avant de découvrir sa nature profonde et de comprendre qu'elle avait servi de cobaye pour un laboratoire privé. Elle a depuis identifié d'autres jeunes gens dans son cas, zigouillé un meurtrier en série et renoncé à sa vie d'avant. Car les ennuis la poursuivent et Emily doit sonner le rassemblement de la “meute” pour prévenir la présence envahissante de “spectres” et repérer les nouveaux “déviants” qui circulent en électrons libres. Or, son amie Megan prend la mouche et pollue futilement une grande partie de l'histoire, qui déraille en une spirale infernale, mais pas démentielle non plus. Le rythme est bon, les personnages bien en place dans une intrigue peu exceptionnelle, mais pas déplaisante. On n'a pas une évolution fulgurante des caractères qui restent, pour la plupart, très juvéniles et peu fouillés. Je reste aussi perplexe à la lecture de l'univers dépeint (le truc où l'on se renifle... mouaip), même si l'auteur tente sincèrement de renouveler une mythologie ressassée (je spoile si je balance sa teneur), cela reste donc trop en surface à mon goût. Il s'agit de l'avant-dernier tome d'une série qui ne se distingue pas par son originalité, mais inspire une certaine sympathie.
Milan, coll. Macadam / avril 2014 ♦ Traduit par Mim (Deviants #2 : Havoc)