La Main heureuse, de Frantz Duchazeau
Apprenant que leur groupe mythique donne un concert à Bordeaux, deux potes parcourent 100 bornes, en mob, pour s'éclater sur la Mano Negra en live. Leur échappée est aussi belle que folle et décoiffante, avec des allures psychédéliques hallucinantes mais aux effets galvanisants ! J'ai été scotchée. Clairement. L'histoire vous tient aussitôt par la bride et vous embarque dans une frénésie juvénile, qui fait la part belle à la liberté adolescente, à la puissance des rêves et au pouvoir de l'absolutisme (quand on veut, on peut !).
On savoure alors l'ambiance insouciante et culottée, les délires exponentiels, les frasques et les rencontres des deux gamins dopés à un élixir décapant, celui de la « Main Noire », dégainé comme un sceau protecteur. Et c'est juste wahou. Tout ça sur fond des années 90, époque bénie du rock alternatif, des concerts désinhibés, de la joie partagée et du public jamais rasséréné. Adieu les galères et l'impossible, place aux idéaux et à l'aventure.
En gros, cette lecture fait un bien fou, pour son incroyable nostalgie, son énergie débordante, son imaginaire, ses fantasmes et sa passion immortelle. On plonge dans de pleines pages en noir & blanc, au graphisme épuré, mais aux évocations saisissantes. Cela vous allume du début à la fin, c'est vif, fringant, exaltant. Logique pour une lecture qu'on vit à fond tant elle est revigorante, incongrue et définitivement éclatante !
Casterman / Professeur Cyclope - Mai 2015