Le Premier jour du reste de ma vie, de Virginie Grimaldi
Pour qui rêve de larguer les amarres, cette lecture est pour vous !
Marie est à un tournant de sa vie : à 40 ans, déçue de sa vie de couple, elle plaque tout pour s'embarquer dans une croisière, réservée aux célibataires, et s'en va parcourir le monde durant trois mois. Elle fait rapidement la connaissance de Camille et Anne, qui ont pour point commun d'être aussi à une période charnière de leur existence. Et ainsi de s'échanger des confessions sur leur vie intime, leur avenir sentimental, leurs frustrations, leurs envies et leurs peurs...
Mais l'histoire se révèle étonnamment joyeuse et enlevée ! On ressent un élan de tendresse et de sympathie pour ces trois copines, au point de s'imaginer à leurs côtés, calée dans un transat, un cocktail à la main, blablatant sur les hommes jusqu'à n'en plus pouvoir. C'est super rafraîchissant, en plus d'égrener le roman de propos sensibles, vrais et touchants, qui nous fait penser que sous le vernis de la comédie, se cache une histoire profonde et attachante, qu'on savoure pleinement.
Même JJ Goldman s'invite à la fête ! C'est vous dire comme la surprise est totale. J'ai beaucoup aimé, au-delà du cadre, de la promesse d'évasion et des rêves éparpillés. C'est une lecture attendrissante, qui met du baume au cœur. Je recommande, sincèrement.
City éditions / Janvier 2015
L'Immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes, de Karine Lambert
“Le bonheur est une petite chose que l'on grignote assis par terre au soleil.”
Juliette vient s'installer dans l'appartement de son amie Carla, partie explorer les mystères de l'Inde, et découvre un immeuble cossu, habité par des femmes fantastiques et fantasques, puisqu'elle ont « renoncé » aux hommes. Pourquoi, comment ? Juliette a la trentaine d'années, célibataire, en quête d'amour. Elle ne comprend pas ce choix et interroge ses comparses, quitte à les bousculer et les contrarier.
À la tête de cette ruche, se trouve la Reine. Ancienne danseuse, au corps perclus de rhumatismes. La Reine, du haut de son piédestal, a imposé à ses suivantes un régime drastique en matière de relations sentimentales. Giuseppina, Rosalie et Simone l'ont consenti de bonne grâce. À force de ressasser leur passé sans gloire, elles ont préféré se calfeutrer derrière la façade de la Casa Celestina pour panser leurs plaies.
Ce sont ainsi des bribes de leurs histoires, bancales ou loupées, qu'on découvre au fil des chapitres, racontées sans réelle fantaisie, mais avec élégance et lyrisme. On n'y ressent aucune amertume, aucune détresse. C'est plutôt un ticket d'entrée pour intégrer cette attachante communauté, et on s'y sent vraiment bien, malgré les quelques artifices prodigués dans l'écriture, parfois maniérée.
C'est donc sur une note positive et concluante qu'on referme le bouquin. Heureux d'avoir croisé le chemin de cette jolie lecture, sans prétention.
Michel Lafon / Mai 2014 ♦ Livre de Poche (juin 2015)
« On ne remplace pas l'amour par autre chose. On remplace les illusions, l'attente, les turbulences, la dépendance, les déceptions, les thérapies de couple, le rien, par des choses agréables, à portée de main, qui ne disparaîtront pas au premier coup de vent, à la montée de sève, au printemps.
- Vous remplacez l'amour par des ateliers de poterie et des longueurs de piscine ?
- Un univers insoupçonné de béatitude !
- Une vie sans hommes, c'est une vie sans sel, sans sucre, sans piment, sans miel. »