À un fil, de Rainbow Rowell
Georgie tient la chance de sa vie en décrochant un contrat pour son premier feuilleton TV, en coécriture avec son ami Seth. Elle doit hélas renoncer à ses projets de vacances et ne pas passer Noël en famille. Son mari Neal et leurs deux filles partent sans elle, la laissant plus désemparée que jamais. Georgie court se réfugier chez sa mère et multiplie les tentatives de joindre Neal, qui ne répond pas à ses coups de fil.
Un soir de désespoir, elle l'appelle depuis le vieux téléphone jaune de son adolescence, celui planqué dans sa chambre. Et le miracle s'accomplit, Neal est en ligne, aussi malheureux et désemparé qu'elle, et lui marmonne : « Je n’ai pas envie de rompre avec toi, pas maintenant. Pas ce soir, en tout cas. Ce soir, j’ai envie de faire comme si tout le reste n’existait pas. J’ai envie d’être amoureux de toi. »
Avant d'en découvrir davantage, le roman confirme son potentiel douillet et adorable en proposant une histoire aussi tendre et touchante que possible. On a deux personnages en perte de vitesse, qui s'aiment, c'est évident, mais qui accusent quinze ans d'une vie à deux où le malaise a fini par s'installer. Ni l'un ni l'autre ne se sent heureux. Comment ont-ils pu en arriver là ?
Puis, réalisant que Georgie parle au bout du fil avec le Neal de sa jeunesse, elle saisira l'occasion de “soigner” son couple en cernant la source du problème, devenue le poison de sa vie actuelle. Elle remontera aussi le fil du temps en ressassant sa rencontre avec Neal et les débuts de leur relation balbutiante, mais riche en émotions.
Rainbow Rowell nous offre une vision romantique et magique de l'amour, à laquelle on a aussi très envie d'y croire, et qui nous berce de douces illusions. Seul bémol, je ne me suis jamais sentie en communion avec les personnages. Et l'attitude de Neal m'a souvent agacée. Sans quoi, cela reste une jolie lecture et un doux moment à partager.
Milady / Janvier 2015 ♦ Traduit par Benjamin Mallais (Landline)