Comme un poisson dans l'arbre, de Lynda Mullaly Hunt
Allie se rend tous les jours à l'école avec la boule au ventre. Les séances de lecture ou d'orthographe sont une torture pour elle. Elle pédale dans la semoule, ne comprend rien ou s'imagine dans une forêt de lettres qui s'éparpillent dans tous les sens. Parfois, elle s'échappe en dessinant dans ses cahiers ce qu'elle ressent. Mais cette attitude passe pour de la provocation ou de la nonchalance, et souvent la fillette est envoyée chez la directrice pour correction.
Jusqu'à présent, Allie n'a jamais trouvé le courage d'expliquer ses difficultés et souffre en silence de passer pour une débile. Ses camarades se moquent d'elle. Chez elle, sa mère travaille tard le soir et n'a pas le temps pour se pencher sur ses devoirs pour l'aider. Son frère Travis est adorable mais préfère la mécanique aux bouquins. Leur père est militaire, parti en mission depuis plusieurs mois. Aussi, l'arrivée du nouveau professeur, M. Daniels, va se révéler plus que providentielle !
L'enseignant affiche de suite une méthode de pédagogie fantaisiste, qui va inciter la classe entière à apprendre d'une façon différente et à considérer les particularités de chacun comme un enrichissement collectif ! Allie est dyslexique, son ami Albert est passionné par les sciences, Keisha est la reine des cupcakes ou Oliver pose inlassablement des questions sur le monde qui l'entoure. La cohésion du groupe ne s'opère pas en un claquement de doigts et c'est ce parcours qu'on s'attache à suivre, avec tendresse.
C'est donc un petit roman sympa, qui doit notamment son succès parce qu'on le présente aussi en édition spéciale pour lecteurs dyslexiques. Ce n'est pas non plus une lecture révolutionnaire mais j'espère qu'elle tiendra ses promesses pour déculpabiliser les enfants qui se sentent dévalorisés ou qui sont en perte de vitesse dans leur parcours scolaire.
Castelmore / Septembre 2015 ♦ Traduit par Paola Appelius (Fish in a Tree)