Sonnez les comptines, de Kimiko
L'actualité littéraire pour les bambins s'annonce musicale, avec pour mot d'ordre les comptines que se doivent de connaître ou reconnaître le jeune lecteur. Cette petite brique, signée Kimiko, rassemble 178 titres classiques et incontournables, parmi lesquels : Pomme de reinette, Maman les p'tits bateaux, Frère Jacques, Le rock'n'roll des gallinacées, Am stram gram, L'empereur, sa femme et le petit prince...
Ce livre est néanmois organisé de façon cohérente, selon des thèmes variés mais inévitables. Nous avons donc des comptines pour chanter, danser, mimer, raconter ou compter, des comptines sur l'alphabet, les jours de la semaine, les mois de l'année ou sur le temps ou les jours de fête, des comptines gourmandes, sur les morts tordus ou pour s'amuser avec les animaux, pour dormir et pour rire.
Les illustrations de Kimiko apportent la caution adorable à cet ouvrage de référence pour tous les prescripteurs de la petite enfance.
Seuil jeunesse / Septembre 2015
Mes premières comptines en anglais, illustrées par Séverine Cordier
Que diriez-vous d'une petite initiation à la langue anglaise, sans se creuser la tête, juste pour s'amuser et chanter, grâce aux incontournables «Nursery Rhymes» (l'équivalent de nos berceuses enfantines), que cette chère Mother Goose (la Mère l'Oie) nous guide à découvrir !
Le répertoire est assez succinct puisqu'il propose six chansons phares de la culture anglaise : Let's go The Wheels on the bus - One, two buckle my shoe - The Alphabet song - Itsy Bitsy Spider - Head and shoulders - Twinkle, Twinkle, Little Star.
Ce sont aussi des chansons qui permettent à l'enfant de se familariser avec un vocabulaire spécifique en évoquant les lettres de l'alphabet, les chiffres ou les parties du corps. Il me semble juste que le rythme est un tantinet trop rapide pour un enfant de bas âge (maternelle) qui débute réellement avec l'anglais.
Après tout, l'album est joliment illustré, absolument charmant et entraînant. Il aura tout lieu de séduire parents, enfants et enseignants dans un but pédagogique et tout bonnement distractif ! ;-)
Gründ / Août 2015
Pablo et le Grand Vilain Gribouillis, de Martin Zeller & Vincent Caut
Au pays des petits carreaux, tout est bien dessiné. Pablo a passé sa matinée à tracer des traits droits, penchés et ronds pour faire une maison, avec un tapis, un canapé, des chaises, des jouets et une cheminée. Il ne manque plus que la couleur ! Pour la trouver, il faut se rendre dans la forêt des traits.
Seul problème, c'est là qu'habite le Grand Vilain Gribouillis, qui laisse derrière lui un immense fouillis. Nos amis ont à peine le temps de s'approcher de l'arbre à couleurs que le monstre surgit, pas content du tout. Pablo décide l'affronter, les mains sur les hanches. Et si le vilain était finalement rigolo ?
Cette mise en scène théâtrale est parfaite pour dédramatiser les ratures et les coloriages qui dépassent sur les cahiers des enfants ! L'histoire est racontée avec imagination et suspense, usant d'un vocabulaire simple et accessible pour les bambins. Les illustrations de Vincent Caut, qui a également créé l'adorable Avni, se fondent à merveille dans le décor et soulignent bien les expressions des personnages dans chaque situation. C'est assez drôle et très agréable à lire !
Gallimard jeunesse, coll. Giboulées ♦ août 2015
C'est parti ! Un livre-circuit pour se préparer à écrire
Il est devenu de plus en plus courant de trouver ce type d'ouvrage, façon livre-circuit, qui invite l'enfant à «lire avec son doigt» en suivant des lignes tracées sur les pages. C'est une manière anodine d'exercer l'enfant à l'écriture, tout en restant merveilleusement ludique. On trouve aussi des lignes aux textures différentes, des illustrations joyeuses et de nombreuses surprises à chaque détour.
Selon le personnage choisi (escargot, grenouille, chenille) l'enfant s'entraîne aux boucles ou aux lignes droites, sans se douter de la supercherie. Preuve qu'on peut apprendre tout en s'amusant - les enfants l'oublient souvent ! Parmi les ouvrages dans ce créneau, celui-ci figure parmi mes préférés, rien que pour ses illustrations pétillantes et facétieuses. La couverture elle-même donne envie d'en lire davantage !
Nathan / Septembre 2015
Comme un poisson dans l'arbre, de Lynda Mullaly Hunt
Allie se rend tous les jours à l'école avec la boule au ventre. Les séances de lecture ou d'orthographe sont une torture pour elle. Elle pédale dans la semoule, ne comprend rien ou s'imagine dans une forêt de lettres qui s'éparpillent dans tous les sens. Parfois, elle s'échappe en dessinant dans ses cahiers ce qu'elle ressent. Mais cette attitude passe pour de la provocation ou de la nonchalance, et souvent la fillette est envoyée chez la directrice pour correction.
Jusqu'à présent, Allie n'a jamais trouvé le courage d'expliquer ses difficultés et souffre en silence de passer pour une débile. Ses camarades se moquent d'elle. Chez elle, sa mère travaille tard le soir et n'a pas le temps pour se pencher sur ses devoirs pour l'aider. Son frère Travis est adorable mais préfère la mécanique aux bouquins. Leur père est militaire, parti en mission depuis plusieurs mois. Aussi, l'arrivée du nouveau professeur, M. Daniels, va se révéler plus que providentielle !
L'enseignant affiche de suite une méthode de pédagogie fantaisiste, qui va inciter la classe entière à apprendre d'une façon différente et à considérer les particularités de chacun comme un enrichissement collectif ! Allie est dyslexique, son ami Albert est passionné par les sciences, Keisha est la reine des cupcakes ou Oliver pose inlassablement des questions sur le monde qui l'entoure. La cohésion du groupe ne s'opère pas en un claquement de doigts et c'est ce parcours qu'on s'attache à suivre, avec tendresse.
C'est donc un petit roman sympa, qui doit notamment son succès parce qu'on le présente aussi en édition spéciale pour lecteurs dyslexiques. Ce n'est pas non plus une lecture révolutionnaire mais j'espère qu'elle tiendra ses promesses pour déculpabiliser les enfants qui se sentent dévalorisés ou qui sont en perte de vitesse dans leur parcours scolaire.
Castelmore / Septembre 2015 ♦ Traduit par Paola Appelius (Fish in a Tree)