Pandemia, de Franck Thilliez
L'auteur avait prévenu que la fin d'Angor était illusoire. L'Homme en Noir est de retour ! Et sa vengeance sera terrible... Nicolas Bellanger s'est mis en travers de son chemin, par amour pour la jolie Camille, les répercussions ne seront pas longues à attendre. Et cela se passe sur le Parc du Marquenterre où sont retrouvés les corps de trois cygnes, porteurs d'une souche grippale virulente. Effet boule de neige assuré. Les locaux du 36 sont désertés par les malades qui s'effondrent les uns après les autres. L'équipe de Sharko est diminuée, alors qu'elle recense une autre attaque bactériologique au sein de leurs murs. Sur ces entrefaites, Amandine Guérin, une biologiste de l'Institut Pasteur, est également préoccupée par l'acte criminel qui semble avoir trouvé sa source dans leurs laboratoires. Sans rien dire, elle travaille sur de nouvelles pistes, qui se conjugueront avec celles de la police, après bien des découvertes sinistres et sidérantes. Son acharnement entre aussi en confrontation avec sa vie personnelle et révèle une obsession maladive contre les microbes. Un portrait de femme très intéressant à suivre, et qui mériterait de prendre une plus grande place dans d'autres livres ! ;-)
Pandemia clôt un nouveau cycle en résolvant pas mal d'interrogations, mais me laisse une sensation d'éternelle frustration, comme un arrière-goût d'inachevé et un dénouement qui manque de force. Le face-à-face qu'on craignait tant arrive au terme d'une lecture de plus de 600 pages (et d'une écoute de 17 heures) et peut se comprendre, mais il n'empêche que ça me turlupine. J'aurais voulu un autre final, même s'il est clairement dit que « cela ne pouvait finir autrement ». Amen. Après tout, j'ai gobé ce roman-fleuve en retenant mon souffle et en stressant de bout en bout. Peut-on décemment se plonger dans un tel schéma narratif, en étant mysophobe comme moi ? Cela revient à s'infliger un supplice de chaque instant. Ou je suis clairement maso. Certes, on a du rythme, de l'émotion et un cheminement incroyable vers l'esprit torturé de l'espèce humaine. Mise à part la fin, je ne regrette absolument rien de ma lecture. C'est un roman de très bonne facture - moins versé dans les atermoiements sentimentaux, plus dans l'action et la réflexion. Et il me tarde, déjà, de retrouver tout ce petit monde ravagé dans de nouvelles enquêtes qui dépassent l'entendement. Avec un Michel Raimbault (Audiolib) grave et imposant dans le registre policier noir et accablant.
Audiolib / Septembre 2015 ♦ Texte lu par Michel Raimbault (durée : 17h 04) ♦ 644 pages chez Fleuve Noir