J'aimerais te dire..., de Bernard Friot
À travers ce recueil, se glisse une collection de poèmes qui tentent de mettre des mots sur ce qu'on a du mal à dire (colère, chagrin, joie, excitation, angoisse), dans une langue souvent imagée, parfois maniérée, mais en des termes toujours simples et qui sonnent fort à l'oreille. Bernard Friot s'entend pour nous appâter et nous étourdir, nous faire réfléchir et nous toucher. Ce sont ainsi des poèmes à lire pour soi, à lire pour les autres, à lire à voix basse ou à haute voix.
Réalisé en partenariat avec les étudiants de l'école nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris, le livre impose un graphisme original et marquant, qui alterne les couleurs du sombre au clair, du pastel au vif, mais aussi des formes audacieuses, des coups de griffe et des traits fougueux. Un mélange impressionnant, qui allie des éléments typographiques tout aussi contrastés et saisissants.
Cet esthétisme apparenté à la puissance poétique incitera ainsi les lecteurs à transcrire leurs émotions et leurs sentiments, avec leurs propres mots, leurs gestes, leurs signes et leur musique. Du très grand Bernard Friot.
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Pour les rires idiots et les jeux interdits
pour les chemins cachés et les peurs envolées
pour les poches remplies de rêves étourdis
et pour les châteaux de vent construits dans nos mains réunies.
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Parfois la tête s'envole
vague, absente, indécise
vagabonde ne sait où elle va
vague, absente, indécise
Indécise, absente, vague
vagabonde ici ou là, par ci par là
dévie, dérive, déraille.
Quelqu'un dit : « Il rêve. »
Un autre dit : « Hé ! Reviens sur terre ! »
Oui oui on reviendra, évidemment,
mais quand ? Tout à l'heure ou maintenant ?
Ça on ne sait pas.
On verra.
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« Il faut un peu de temps pour démêler les sentiments. »
De La Martinière Jeunesse (août 2015)