La Vie inachevée d'Addison Stone, par Adele Griffin
Addison Stone, étoile montante de la scène artistique new-yorkaise, a fait une chute mortelle du pont de Manhattan, laissant ses proches et ses fans éplorés, mais suscitant déjà la curiosité et les plus folles spéculations. Une jeune fille de dix-huit ans, belle et talentueuse, au rythme de vie instable, au parcours sentimental chaotique, forcément ça attire et donne lieu à des rumeurs qui font dire tout et n'importe quoi. À commencer par la noyade, tragique... et dont les circonstances mystérieuses font naître le doute : suicide ou meurtre ?
Adele Griffin s'empare ainsi du sujet pour tracer le portrait le plus authentique possible de cette silhouette désormais insaisissable, qui a emporté tous ses secrets. Et cela donne ça : un livre qui est une énigme à lui tout seul, un semblant de docu-fiction où l'auteur raconte son enquête et ses rencontres, sous forme d'un patchwork d'interviews chipées entre les amis, la famille, plus ceux qui ont croisé le chemin d'Addison, le tout brassé avec des photographies, des articles de presse ou des extraits de blogs. Voilà pour l'emballage, qui réussit son petit effet et qui rend quasi réel le personnage de l'héroïne. Après, il est question d'une histoire brouillonne, celle d'une nana douée mais fragile, qui entendait des voix, qui a séjourné à l'hosto et qui a été traitée pour schizophrénie. Addison Stone s'est vraisemblablement nourrie de cette faille en produisant une œuvre remarquable, et remarquée, puis a flirté toujours plus loin avec les limites, juchée sur la corde raide, bravant l'impossible. Et bim, la fin précoce et le lancement du mythe.
Cette histoire, nimbée de mystère et de glamour, relate donc cette espèce de fascination qu'exercent les Stars ou autres célébrités sur un public avide de sensations fortes. Dans cette optique, je comprends que ce livre puisse plaire fortement aux adolescents (15-18 ans). Pour ma part j'ai été impressionnée par son esthétisme mais le livre en lui-même n'a pas su me convaincre.
Castelmore / Octobre 2015
Traduit par Nenad Savic (The Unfinished Life of Addison Stone)
SOURCE : Castelmore