Toute la lumière que nous ne pouvons voir, d'Anthony Doerr
Avant même de commencer ce livre - et bien loin de prendre note de toute l'agitation autour, vu son prix Pulitzer & la vive recommandation du président Obama himself - j'avais très envie de le lire et d'en tomber amoureuse. Pleine d'indulgence pour ce qu'elle me réserverait, je me suis donc lancée dans l'aventure, sans savoir à quelle sauce elle me mangerait !
J'ai donc été pleinement séduite de débarquer entre les murs de St-Malo. L'histoire s'ouvre en 1944, sous les bombardements. Une jeune fille aveugle, Marie-Laure Leblanc, attend seule le retour de son père, tandis que non loin de là, Werner, un garçon allemand, s'échine à décoder la transmission radio pour mettre à mal la résistance. On s'imagine alors que le destin des deux personnages va entrer en collision, mais c'est sans se douter du tournant de l'intrigue ! Car il faudra faire preuve de patience, remonter le fil du temps, suivre deux parcours distincts, croiser des figures plus ou moins aimables, partir en quête d'un diamant rare et attendre son heure pour le rendez-vous au 4 rue Vauborel. Le procédé est subtil, mais nous engage aussi sur une voie beaucoup trop longue à mon goût. Le roman n'en est pas moins ingénieux, habilement construit, ne négligeant aucun détail, plaçant chaque pièce du puzzle avec une minutie toute calculée... Mais du fait de son ambition, le roman sert une histoire qui a tendance à s'essouffler, à force de longueurs. J'ai ainsi passé un bon moment, sans avoir été transcendée non plus. C'est poignant juste comme il faut, plein de tact et de sensibilité. C'est aussi une façon originale d'aborder la guerre et ses ravages sans tomber dans les travers du genre.
Audiolib / Octobre 2015 ♦ Texte lu par Denis Laustriat (durée : 16h 13) ♦ Traduit par Valérie Malfoy pour les éditions Albin Michel (All the Light We Cannot See)