Le Charme discret de l'intestin, de Giulia Enders
Giulia Enders, jeune doctorante en médecine et passionnée de gastroentérologie, rend ici compte de la stupéfiante mécanique de notre système digestif de manière simple, claire et précise. Selon elle, des problèmes tels que le surpoids, la dépression, le diabète, les allergies s'expliqueraient par notre façon de considérer, voire parfois maltraiter, notre intestin, reconnu comme étant notre “deuxième cerveau”. Blablabla. Je ne vais pas entrer dans les détails, car Giulia Enders est plus douée pour étayer ses théories en une démonstration roborative, et néanmoins facétieuse, qui vulgarise la science et le médical. Même un élève de lycée, accro de SVT, se sent comme un poisson dans l'eau avec cette lecture ! Quid des autres, plus réfractaires au sujet ? Ils seront également surpris par la lisibilité du propos et auront le sentiment de tout capter, sans trop se creuser les méninges. Les allergies alimentaires, le lactose et le fructose, les nausées, les salmonelles, le cholestérol, les toilettes turques, les antibiotiques et les probiotiques, l'hystérie hygiéniste... bref, ils n'auront plus de secrets pour vous. ;-) La lecture peut ainsi se résumer à une histoire de rot, de prout et de caca, du manger bien et intelligent, des habitudes à adopter, à apprendre, à modifier, pour concrètement se dire « je défèque ce que je suis, je suis ce que j'avale, j'avale en bonne intelligence et fais du bien à mon corps, mon corps me le rend bien ». Ha, ha. C'est à picorer par petites bouchées, pour éviter la surchauffe et pour soulager toute tendance hypocondriaque. Un livre qui serait presque d'utilité publique. ;-)
Jessica Monceau, la lectrice, fournit une interprétation éclairante, agréable à l'écoute et qui participe également beaucoup à l'appréciation enthousiaste de cette découverte. Il n'est, certes, pas aussi évident de choisir un ouvrage documentaire en livre audio, contrairement à une œuvre de fiction, il faut ici se concentrer davantage, sans compter que les illustrations du bouquin, faites par Jill Enders, la sœur de l'auteur, manquent cruellement pour compléter les descriptions. Cela reste, cependant, une expérience instructive et enrichissante.
Audiolib / Janvier 2016 ♦ Texte lu par Jessica Monceau (durée : 8h 22)
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Traduit de l'allemand (Darm mit Charme) par Isabelle Liber pour Actes Sud
Vu, lu & écouté, mon (bref) avis
Pietra Viva, par Léonor de Récondo
Interprété par Lazare Herson Macarel
Sixtrid / Juin 2015 ♦ Durée : 3h 54mn
RÉSUMÉ DU LIVRE AUDIO
Michelangelo, en ce printemps 1505, quitte Rome bouleversé. Il vient de découvrir sans vie le corps d’Andrea, le jeune moine dont la beauté lumineuse le fascinait. Il part choisir à Carrare les marbres du tombeau que le pape Jules II lui a commandé. Pendant six mois, cet artiste de trente ans déjà, à qui sa pietà a valu gloire et renommée, va vivre au rythme de la carrière, sélectionnant les meilleurs blocs, les négociant, organisant leur transport. Sa capacité à discerner la moindre veine dans la montagne a tôt fait de lui gagner la confiance des tailleurs de pierre. Lors de ses soirées solitaires à l’auberge, avec pour seule compagnie le petit livre de Pétrarque que lui a offert Lorenzo de Medici et la bible d’Andrea, il ne cesse d’interroger le mystère de la mort du moine, tout à son désir impétueux de capturer dans la pierre sa beauté terrestre. Au fil des jours, le sculpteur arrogant et tourmenté, que rien ne doit détourner de son œuvre, se laisse pourtant approcher : par ses compagnons les carriers, par la folie douce de Cavallino, mais aussi par Michele, un enfant de six ans dont la mère vient de mourir. La naïveté et l’affection du petit garçon feront resurgir les souvenirs les plus enfouis de Michelangelo. Parce qu’enfin il s’abandonne à ses émotions, son séjour à Carrare, au cœur d’une nature exubérante, va marquer une transformation profonde dans son œuvre. Il retrouvera désormais ceux qu’il a aimés dans la matière vive du marbre.
MON (BREF) AVIS
Poétique et bouleversant, ce roman, à l'écriture trop maniérée, ne m'a pas du tout séduite. L'œuvre, de courte durée, paraît cependant bien longue et l'histoire a fini par me lasser. Je n'ai pas réussi à embarquer à bord, malgré une lecture convaincante de Lazare Herson Macarel.
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L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir, par Rosa Montero
Interprété par Hélène Lausseur
Sixtrid / Octobre 2015 ♦ Durée : 5h 14mn
RÉSUMÉ DU LIVRE AUDIO
Chargée d’écrire une préface pour l’extraordinaire journal que Marie Curie a tenu après la mort de Pierre Curie, Rosa Montero s’est vue prise dans un tourbillon de mots. Au fil de son récit du parcours extraordinaire et largement méconnu de cette femme hors normes, elle construit un livre à mi-chemin entre les souvenirs personnels et la mémoire collective, entre l’analyse de notre époque et l’évocation intime. Elle nous parle du dépassement de la douleur, de la perte de l’homme aimé qu’elle vient elle-même de vivre, du deuil, de la reconstruction de soi, des relations entre les hommes et les femmes, de la splendeur du sexe, de la bonne mort et de la belle vie, de la science et de l’ignorance, de la force salvatrice de la littérature et de la sagesse de ceux qui apprennent à jouir de l’existence avec plénitude et légèreté. Vivant, libre, original, ce texte étonnant, plein de souvenirs, d’anecdotes et d’amitiés nous plonge dans le plaisir primaire qu’apporte une bonne histoire. Un récit sincère, émouvant, captivant dès ses premières pages. Le lecteur sent, comme toujours avec la vraie littérature, qu’il a été écrit pour lui.
MON (BREF) AVIS
C'est à la base un bel hommage à Marie Curie, qui finit en digression pour dévoiler le témoignage sincère et émouvant d'une femme endeuillée. Intime et très personnel, au risque de paraître un tantinet verbeux et trop affecté, ce texte ne m'a pas totalement touchée, même s'il est interprété avec beaucoup de talent et de pudeur par Hélène Lausseur.