11/04/16

Jours parfaits, de Raphael Montes

Jours Parfaits

Téo est un garçon sans histoire, étudiant en médecine légale. Il vit seul avec sa mère, cloîtrée dans un fauteuil roulant, dans leur appartement dont il ne sort pas souvent. Sa rencontre avec Clarice va finalement tout chambouler. Celle-ci est ravissante et extravertie. Elle ne se doute pas qu'un simple échange de propos sibyllins va suffir pour lui inoculer une obsession mordante. Le type n'aura de cesse de la traquer, de suivre ses moindres faits et gestes, de masquer sa voix et passer des coups de fil. Un soir qu'il se rend benoîtement chez elle, il la trouve en train de plier bagage. Elle explique qu'elle part s'isoler dans un chalet en pleine forêt pour fignoler le scénario qu'elle est en train d'écrire, sauf que leur entrevue se passe mal et Téo assène un coup de livre sur la tête de Clarice qui s'effondre sur le tapis de sa chambre. Il ne réfléchit plus à ce qu'il fait, juste qu'il plie le corps en deux dans sa valise rose et l'emporte chez lui en attendant une meilleure solution. Kidnappée, Clarice se retrouve droguée, bâillonnée et menottée, en chemin pour sa résidence d'écrivain avec Téo en geôlier complètement cintré. 

Mais quel roman ! ... Pour moi qui suis une lectrice allergique aux psychopathes et à leurs agissements insensés et incontrôlables, ce roman a été source de stress permanent. Constamment sur la corde raide, l'intrigue raconte un amour fou et obsessionnel, qui vire aussi à la manipulation et à la vengeance. Un truc démentiel. Téo séquestre donc Clarice pour la garder pour lui tout seul et lui prouver qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Le piège tient la route pendant une bonne partie du roman, on distingue sans problème le dominant du dominé, du moins le croit-on car tout va déraper et l'histoire prend un tour encore plus perturbant pour un dénouement inattendu. J'ai accusé le coup, non sans mal, parce que ce bouquin a fini par me mettre mal à l'aise, malgré un humour noir alléchant. 

 10 X 18 (Février 2016) ♦ Traduit par François Rosso (Dias Perfectos)

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L'Envol des anges, de Michael Connelly

Lenvol des anges

Harry Bosch et ses deux équipiers, Kizmin et Edgar, sont convoqués en pleine nuit sur une scène de crime survenu dans le célèbre funiculaire de L.A. où a été assassiné le célèbre avocat des droits civiques, Howard Elias, réputé pour ses procès fracassants contre la police. L'homme est une icône chez la communauté noire de la ville, aussi tous les services ont été réquisitionnés pour enquêter en priorité sur l'affaire, de crainte d'une nouvelle flambée de violence (comme les émeutes qui ont suivi l’affaire Rodney King ou le procès d’O. J. Simpson). Harry est contraint de bosser avec John Chastain, des enquêtes internes, avec lequel il a souvent eu maille à partir. Le meurtre d'Elias remet aussi sur le tapis l'assassinat d'une fillette, dont le principal suspect, accusé à tort, a porté plainte contre les bavures policières, avec coups et blessures. L'affaire Howard Elias devient donc un imbroglio administratif et judiciaire dans lequel il faut montrer patte blanche pour chaque initiative, chaque dossier à compulser, chaque témoin à rencontrer. Les services font officiellement front commun, même si Harry est la tête pensante de l'investigation, son caractère fort et indépendant risque de se sentir à l'étroit au sein de ce consensus. Et puis son horizon sentimental est à nouveau bouché, obscurci par une épouse mal dans sa peau, qui a cédé à ses vieux démons du jeu. C'est donc avec impuissance et frustration que notre homme voit sa douce lui filer sous le nez. 

Cet épisode est un bon cru de la série, d'abord pour ses touches d'humour (enfin!) et ses références au cinéma (Clint Eastwood, Créange de sang, Terry McCaleb). Puis, parce qu'on y découvre les rouages du système américain et le jugement est sans appel - l'auteur rend compte des dérapages et des violences pouvant survenir lors des interrogatoires musclés et fait état des arrangements pour servir au public un bouc-émissaire et calmer les esprits échauffés. Même le crime devient politique. Évidemment, Bosch se lèvera seul contre tous pour préserver son intégrité mais ne sortira pas indemne de son jusqu'au-boutisme. “C'était le cri des anges déchus qui plongent vers l'enfer. Il savait qu'il ne pourrait jamais se permettre de l'oublier.”

Le Livre de Poche (Policier) / Mai 2012 ♦ Traduit par Jean Esch (Angels Flight)

Lenvol des anges CL

Calmann-Lévy / Robert Pépin Présente

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