Roi de Pique, de Kat Spears
Jesse Alderman, surnommé Sway, est le roi de la magouille. Au lycée, il est connu pour sa capacité à résoudre tous les dilemmes de ses petits camarades - cela peut varier des réponses aux prochains contrôles ou aux provisions (alcool, drogue) pour pimenter leurs sauteries. Jesse a toujours la solution. Aussi, lorsque le quaterback vedette lui demande de servir d'entremetteur pour décrocher un rendez-vous avec une certaine Bridget Smalley, le garçon dit banco avec cette fidèle nonchalance qui le caractérise. Seulement, en rencontrant la demoiselle, il est agréablement surpris par ce beau brin de fille, à mille lieues de la pintade écervelée qu'il s'imaginait. Bridget est cultivée, brillante et scout dans l'âme (elle rend visite à sa grand-mère qui perd la tête ou s'occupe de jeunes handicapés toutes les semaines). On croirait une sainte, si ce n'est que la demoiselle révèle vite un tempérament farouche et qu'elle va réussir à toucher notre solide gaillard pourtant rompu à la dérobade. Jesse cultive la distance et l'insouciance pour ne pas s'attacher, pour ne plus éprouver le chagrin de la perte, comme celui enduré après la mort de sa mère. Son attitude détachée masque donc une profonde blessure, mais n'allez pas imaginer un roman de pure cucuterie, à la sensiblerie exacerbée, c'est beaucoup mieux que ça, car tellement plus caustique et drôle, et franchement savoureux. J'ai adoré suivre ce rebelle de Jesse Alderman succomber à la douceur et à la tendresse de Bridget ! ^-^ On tombe fatalement sous le charme de cet improbable héros ♫♪ qui pique ton cœur ♪♫ et on adopte dans la foulée la ribambelle de satellites qui gravitent dans son espace vital (grand-père Hiram, frangin Pete, gothique Joey...). C'est très, très bon. L'humour est sarcastique, le cynisme brandi en étendard, et ça fuse à tous les coins de page, mais ça ne manque pas d'émotion ni de chabadabada... Bref. C'est tout bon. Une étonnante découverte, qui dépasse de loin la faible appréciation laissée par la couverture VF.
“ Si tu n'es pas trop exigeante, je pourrais passer le reste de ma vie à essayer de te mériter. ”
Nathan, Septembre 2015 - Traduit par Anne Delcourt (Sway)
Couverture originale
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