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Chez Clarabel
26 mai 2016

Que du bonheur ! de Rachel Corenblit

Que du bonheur

Mais quelle lecture jubilatoire que ce journal d'une adolescente de quinze ans, Angela Milhat, qui manie l'humour, le sarcasme et la dérision avec une dextérité époustouflante ! Eh oui. Pourtant, ce livre raconte la série de galères qui a jalonné son année, depuis la rentrée scolaire en septembre, où elle se casse le nez devant tout le monde, est évacuée en urgence par les pompiers, dégoulinante de sang, jusqu'à ses deux mois d'été, en Ariège puis au Camping de Palavas-les-Flots, où notre miss va enfin opter pour une philosophie de vie à sa convenance, « dans un monde pas vraiment parfait, pas vraiment à ma taille et à mes dimensions », une grande avancée pour une adolescente qui touchait le fond de la piscine, d'où elle ne souhaitait pas en déloger. Le résultat est drôle, mais franchement drôle à lire ! Angela dégaine vite, et bien. Elle évolue au sein d'une faune hostile - celle du lycée et de son univers impitoyable - où elle se prend sur le front l'étiquette de boulet boulotte (quinze kilos pris en six mois), car pour parer à son stress et ses angoisses, Angela a pris pour habitude de vider son frigo en chronométrant le temps que ça lui coûte (le plus vite possible). Elle va également se brouiller avec sa meilleure amie, encaisser le divorce de ses parents, récolter des mauvaises notes en classe et couler toujours plus profond dans cette existence qui lui échappe. Attention, pas d'apitoiement à bord ! Angela n'est pas hermétique aux coups durs, seulement elle préfère se draper dans un voile d'indifférence en société pour ensuite se lâcher par écrit dans son journal. Sa plume est aussi cinglante, ironique et acerbe que possible. Un pur régal. La lecture est décidément légère, distrayante et désopilante. A glisser dans son sac pour les vacances ! Incontournable. ☼♥

Rouergue, mai 2016

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25 mai 2016

Un monde sauvage, de Xavier-Laurent Petit

Un monde sauvage

- La Maslenita au feu ! La Maslenitsa au feu ! 
C'était la même chose, chaque année, à l'arrivée du printemps. Les enfants, les parents, les jeunes, les vieux, les femmes, les hommes... On était tous là, tous ceux de Slobodnié, y compris le minuscule bébé de Klara, notre voisine, qui disparaissait sous le manteau matelassé de sa mère. Rien qu'à nous entendre hurler ce jour-là, on aurait pu croire que nous étions des milliers. Mais Slobodnié n'était qu'une minuscule bourgade perdue au bout du bout de la taïga. À part les loups, les ours et les renards, personne ne pouvait nous entendre. L'air sentait la fumée, le miel, le girofle et les blinis. Il faisait un froid à fendre les pierres, mais on se réchauffait en dansant autour du feu, en buvant et en braillant comme des déments. On fêtait le printemps, qui n'arriverait que des semaines plus tard.

Dans une contrée isolée de l'Extrême-Orient sibérien, Felitsa, une jeune ado russe, a coutume de faire l'école buisonnière pour suivre sa mère dans ses tournées de garde-forestier. Celle-ci vient de relever des traces d'une maman tigre pleine et n'ignore pas qu'elle constitue désormais une proie de rêve pour les braconniers. Le père de Kostia, un camarade de Felitsa, est d'ailleurs la bête noire de sa mère, même si elle veille au grain, son impuissance est grande en apprenant que son échalas de fiston cherche à prendre du galon.

Dans une ambiance sauvage et fascinante, se dessine une vie rudimentaire, basée sur la simplicité, les traditions et le respect de la nature. Et c'est l'homme qui vient y mettre sa pagaille, en traquant férocement des espèces protégées, en glissant vers l'interdit, en se gavant de paradis artificiels ou en cédant aux émulsions hormonales... Observatrice sensible et attentive, Felitsa diffère de ses amis en boudant le shopping, les fêtes, les soirées arrosées, les danses lascives. À la rentrée prochaine, elle devra partir en ville pour poursuivre ses études et quitter l'école de la taïga si chère à sa mère. En attendant, elle va être au cœur des événements tragiques de ce printemps en pleine mutation, dont l'auteur va livrer tous les secrets et les enjeux en déployant force et émotion, insouciance et ferveur. Des drames personnels et familiaux viendront ponctuer l'histoire vers une issue poignante, d'où l'on retiendra essentiellement la valeur symbolique de la préservation des valeurs ancestrales et de l'environnement. Un roman qui complète merveilleusement l'œuvre de l'auteur pour une lecture toujours riche en réflexion et pleine d'une promesse d'évasion. Dépaysement assuré. 

L'École des Loisirs, mai 2015

 

25 mai 2016

Libérez les dinos ! par Anne Loyer, Ingrid Chabbert & Estelle Billon-Spagnol

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L'effervescence règne en ville, depuis l'arrivée du cirque Magicus qui annonce avec force et fracas des numéros prestigieux impliquant un lion, une girafe et un éléphant. Pierre-Hercule, dit Djingo, en grimace d'avance et cherche à doucher l'excitation de son frangin, le jeune Marcel, impatient de se ruer sous le chapiteau. Mais voyons, les animaux n'ont rien à fait dans un cirque ! imagine-toi vivre derrière des barreaux... Rien n'y fait. Le gamin fait des pieds et des mains pour se rendre au spectacle, puis décide de faire le mur en pleine nuit. Du jamais vu. Djingo le surprend juste à temps pour le pister, direction la place où était installé le cirque, et là... surprise ! Le cirque s'est envolé. Au lieu de ça, le couple de diplos, Dino et Dina, est dévasté par le chagrin. Leurs chers bambins ont été kidnappés, enlevés, arrachés à leurs parents. Seul coupable : Augustus Pitrus, le dompteur indomptable. Plus de temps à perdre, il faut réunir le gang des trottinettes et courser la compagnie Magicus pour libérer les triplés. Même la maîtresse va se joindre à l'aventure, à fond sur ses patins à roulettes, « attrapant le mastodonte au vol pour stopasser son élan et finir sa course en un magnifique soleil autour du cou de son sauveur ». Ha, ha. Voilà une lecture pleine de pep's, de joie, de péripéties stupéfiantes, d'humour et d'entraide. Où l'on évoque le droit des animaux et le sensationnalisme effréné, mais aussi le droit aux rêves et à la magie (parce que le cirque est aussi un monde de paillettes et d'étoiles). J'ai beaucoup apprécié la dynamique de cette courte histoire, qui s'adresse aux enfants, avec des illustrations qui traduisent ce sentiment de conte déjanté à découvrir avec grand plaisir ! 

Frimousse, coll. Papillon - février 2016

Déjà parus : Dino et nous - Dino la panique - Un Dino au tableau

 

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25 mai 2016

La Poule qui avait pondu un boeuf, de Christian Oster & illustré par Jean-Luc Englebert

La poule qui avait pondu un boeuf

Branle-bas de combat à la ferme ! Denise la poule vient de pondre un bœuf. Oui, un bœuf. Gros, gras, imposant. Passablement niais et interloqué. On croit rêver. Denise fait aussitôt appel à son amie Marge, qui a une théorie à ce propos. Denise a probablement avalé un B avant de pondre un bœuf, car tout le monde sait que le B devant l'œuf donne un bœuf. Voyons, voyons... Aurait-elle avalé une banane ou un bouillon ? De la brioche, de la betterave, du beurre, de la biscotte, des bigorneaux ? Non. Juste du blé. C'est déjà une piste ! Tous les trois partent ainsi à travers la campagne pour mener leur enquête. En chemin, rien d'anormal... jusqu'à ce qu'ils croisent un fermier en train de s'époumonner Hue ! hue ! devant son attelage inexistant. Son histoire réserve encore de belles surprises à nos enquêteurs en herbe et peut-être aussi la solution à tous leurs problèmes. Cette lecture revisitée et à l'humour farfelu, dont Christian Oster se fait le spécialiste, se lit avec des yeux ronds comme des billes et un sourire jusqu'aux oreilles. C'est certes invraisemblable et tiré par les cheveux, mais ce zeste de fantaisie interpelle à juste titre les plus jeunes, qui débutent en lecture, et qui vont se triturer les méninges avec cette leçon de B qui rend un œuf bœuf (et inversement) ! Très drôle, simple, efficace, avec des illustrations de Jean-Luc Englebert aussi cocasses et tendres pour accompagner cette promenade bucolique. Une valeur sûre, toujours. 

Mouche de L'École des Loisirs, mai 2016

25 mai 2016

Mademoiselle Alice qui inventa le cinéma, de Sandrine Beau & Cléo Germain

Mademoiselle Alice qui inventa le cinéma

Ce petit roman nous introduit avec efficacité dans le milieu du cinéma à ses débuts balbutiants et nous fait rencontrer une incroyable demoiselle, Alice Guy, vingt-deux ans en 1895. Suite au décès de son père, Alice n'a pas d'autre choix que de trouver du travail et décroche un poste de secrétaire au Comptoire général de photographie, auprès de M. Gaumont. Sa découverte du cinématographe des frères Lumière va considérablement chambouler son destin ! Car Mademoiselle Alice comprend très vite le potentiel de la machine et la nécessité de créer des petites histoires pour divertir le public. Son succès est immédiat, parfois au grand mécontentement de son patron, qui rouspète pour la forme, car il la propulse à la tête d'un vrai studio de cinéma pour y développer ses tournages. Alice, toujours pleine d'entrain, se lie d'amitié avec un garçon comédien, Joseph, surnommé La Glu, et tombe amoureuse de son cameraman, Herbert. Ensemble, ils vont même s'exiler aux USA pour assurer la promotion du chronophone de M. Gaumont et réaliser toujours plus de films. J'étais remplie d'enthousiasme à la lecture de ce délicieux portrait, jusqu'à ce que je tombe sur la note biographique en fin d'ouvrage (le coin des experts) pour y apprendre le revers de la médaille et les malheurs d'Alice, ce qui explique pourquoi, de nos jours, cette figure du cinéma du XIXe siècle soit si peu connue. Tristesse. Mais je conserve néanmoins une excellente appréciation quant à ma lecture et au parcours de cette pionnière mésestimée, qui a réalisé pas moins de 400 films et révolutionné le genre en apportant de la couleur et du son aux images. Le roman fait aussi un bref état des lieux de cette industrie décrite comme « une invention sans avenir » selon Louis Lumière et qui évoluera de façon considérable grâce au génie de réalisateurs passionnés et talentueux (Alice Guy, mais aussi Georges Méliès et son célèbre Voyage dans la Lune). Une lecture instructive, enrichissante et un tantinet poignante.

Belin Jeunesse, avril 2016 - illustrations de Cléo Germain

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25 mai 2016

Moi & ma Super bande, de Timo Parvela & Zelda Zonk

S.O.S maître en danger ! & Tous en scène !

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Nathan lance une nouvelle collection de romans pour jeunes lecteurs (dès 7-8 ans) de presque 100 pages et l'inaugure avec cette chouette série de Timo Parvela, dessinée par Zelda Zonk (ah, ce pseudo !... j'en papillonne de bonheur - les initiés comprendront). C'est l'histoire d'une petite bande de mômes, Ella, Sam, Toni, Hanna, Heidi, Paulo et Tiina, tous élèves en primaire. De nature intrépide, pour ne pas dire dissipée, nos lascars sont d'insatiables curieux, capables de tourner en bourrique leur enseignant si celui-ci n'a pas anticipé leur imagination galopante. Ils peuvent ainsi rebondir au moindre détail sordide ou dès qu'un élément leur échappe, comme récemment le changement d'humeur de leur maître qui ne cesse de les intriguer. Attentifs, ils ont pu remarquer que c'est après avoir reçu une lettre qu'il est devenu l'ombre de lui-même. Il ne fait plus de blagues en classe, il est souvent à côté de la plaque, comme à la piscine, où la séance ressemble à du grand n'importe quoi. Les enfants ont dans l'idée que leur instit est tourmenté par un maître chanteur et qu'ils doivent le sortir de ce mauvais pas. Mettre leur grain de sel dans une affaire d'adulte... Quelle farce ! On retiendra, dans cette histoire cocasse et délirante, le délicieux subterfuge de la valise remplie de vieux journaux de Mickey, une sacrée surprise pour notre grand voyageur ! Je n'en dévoile pas davantage.

Le deuxième tome voit notre joyeuse bande en pleine effervescence créatrice, car ils viennent d'apprendre que leur classe va se produire sur scène pour la fête de Noël. Une pièce de théâtre, ni plus ni moins. Mais imaginez des enfants intenables s'appliquer à suivre des directives et clamer leurs répliques, selon des consignes strictes... ha, ha, ha ! C'est aller au devant de terribles aventures, ou alors il faut aimer le risque et l'inattendu ! Accrochez-vous. Cette série possède ce petit grain de folie qui rend la lecture drôle et attachante. La super bande de potes est impayable, avec ses farces et ses dialogues hilarants, les idées fusent à chaque coin de page. C'est original, espiègle et comique, avec aussi des illustrations en symbiose parfaite avec le ton décalé de l'histoire. Deux prochains tomes vont paraître en juin.

Nathan, coll. Premiers romans, avril 2016

   

SOURCE : Zelda Zonk

 

24 mai 2016

La Déferlante, de Michael Buckley

La DeferlanteDepuis trois ans, d’étranges créatures sorties de la mer, les Alphas, se sont installées sur une plage dans un bidonville. Malgré le rejet de la population, les pouvoirs publics tentent d’intégrer les jeunes, notamment grâce à l’école. Lorsque six d'entre eux entrent dans le programme d'expérimentation du lycée où Lyric est également élève, l'adolescente est convoquée par le proviseur pour servir de tutrice et de mentor, du moins son rôle consiste à apaiser les tensions et aider une meilleure adaptation.

Ce synopsis n'est pas sans rappeler celui d'une série tv (Star-crossed) même si l'univers ici se détache par sa violence et ses nombreuses tourmentes. Yep, troubles sentimentaux à bord... il en faut bien pour toucher la corde sensible des jeunes lecteurs. ^-^ Mais ceci n'est pas une donnée rédhibitoire non plus, puisqu'elle se fond bien dans le décor, malgré quelques précipitations liées à la spontaniété adolescente. Arf. Avant je lisais ce genre de romans à tour de bras, et puis j'ai fini par me lasser et j'ai tout mis de côté... pour mieux reprendre mon exploration en appréciant à nouveau mes découvertes ! Bingo encore une fois. Cette série promet des heures de lecture enivrante ! On pénètre ainsi un monde étrange, à apprivoiser en douceur, en dépit des frasques et des explosions de colère entre les clans. Les Alphas sont particulièrement virulents, entraînés à relever des défis, à répondre par les poings et à ne jamais tourner le dos à toutes provocations. L'auteur ne fait pas dans la dentelle et ça passe plutôt bien, disons que ça envoie du steack et le rythme de lecture en est grandement récompensé. C'est entraînant, avec des zones d'ombre appropriées et indispensables pour planter le décor, le contexte, les personnages. Au-delà du sensationnel, l'histoire porte une réflexion sur le statut des réfugiés, la curiosité qu'ils soulèvent et généralement la peur que cette “intrusion” suscite (hélas, le rejet, la haine etc. = bienvenue en Europe !). Une lecture perspicace et enrichissante, pour qui cherchera ainsi à exploiter le sujet en classe par exemple. Sans quoi, cette série emballe habilement son public avec son lot d'action et d'émotions fortes et nous garantit une évasion excitante vers un imaginaire constructif et original. À noter que Michael Buckley est également l'auteur de la série des Sœurs Grimm qui bénéficie d'une réédition en poche chez PKJ. 

Traduit par Guillaume Fournier pour PKJ. / Avril 2016

Original title : Undertow

 

Houston commercial photography

Charmantes créatures à prévoir ! ^-^

 

24 mai 2016

Le Mystère Blackthorn, de Kevin Sands

Le mystère BlackThorn

Christophe Rowe, un jeune orphelin de quatorze ans, a échappé à son triste sort en devenant l'apprenti de l'apothicaire londonien, Benedict Blackthorn, et apprend à ses côtés toutes les ficelles du métier. Curieux, le garçon assimile rapidement le latin et les vertus des plantes médicinales, à la faveur des lectures du soir, au coin du feu. Cette douce quiétude est cependant ternie par le changement de climat en ville, où la tension s'alourdit depuis qu'une série de crimes vise les apothicaires en particulier. On parle d'une secte vengeresse, d'une cabbale et de complot contre le roi. Alors que Christopher se fait du souci pour la vie de son maître, celui-ci s'absente la nuit et rentre très tardivement dans des tenues souillées par la crasse et la poussière. Le garçon brûle d'envie de l'interroger, mais Benedict reste évasif. Et puis le temps presse. Le gouverneur de la ville, au service du monarque, toque à leur porte et manifeste un intérêt grandissant pour leurs faits et gestes. Ce dernier n'est néanmoins pas le seul à rôder autour de l'officine Blackthorn et les dangers vont affluer sans prévenir et précipiter notre jeune héros dans une aventure sombre mais palpitante !

J'ai été agréablement surprise par le rythme des intrigues, le souffle romanesque, le contexte historique (Londres du XVIIe siècle) et les enseignements du roman en matière d'apothicairerie et d'alchimie (eh oui...). La lecture ne manquera pas aussi de surprendre les amateurs de messages codés et autres devinettes où ils sont légion dans le texte. De manière générale, le suspense est rondement mené, emmené par un sympathique tandem (Christopher et son meilleur ami Tom, fils de boulanger), sans oublier la mascotte du livre - Bridget, un pigeon redoutablement intelligent, qui viendra en aide à notre apprenti, souvent en mauvaise posture. Ce roman dense de 500 pages se lit finalement d'une traite et conviendra parfaitement aux jeunes lecteurs aguerris, passionnés d'énigmes et d'enquêtes sur fond historique. Un deuxième tome est attendu ! 

Bayard, mai 2016 - Traduit par Pascale Jusforgues (The Blackthorn Key)

24 mai 2016

Bogueugueu : Les copains, l'école et moi, de Béatrice Fontanel & illustré par Marc Boutavant

Bogueugueu

Attention, ceci n'est pas un nouveau titre de la collection Bogueugueu ! Cet ouvrage réunit en fait les quatre histoires racontant l'amitié entre Ferdinand Pompon et Basile Tambour, surnommé Bogueugueu parce qu'il est bègue et bute sur les Bbba, les Ttta, les Ccca dès qu'il ouvre la bouche. Le garçon le vit comme un supplice de chaque instant, car il n'en peut plus d'être la risée de toute la classe. Seulement Ferdinand est touché par son histoire, et va naturellement devenir son pote et l'aider à s'intégrer dans leur école, quitte à devenir leur mascotte. On continuera de suivre notre tandem de choc pour leur entrée en sixième (tiens donc, Bogueugueu a une soudaine extinction de voix...) au sein d'un établissement en chantier, où les élèves sont confinés dans un préfabriqué, dans un boucan pas possible. Même leur professeur de français, Mme Rosmorduc, va jeter l'éponge et emmener sa petite troupe se prélasser sur l'herbe, les doigts de pied à l'air. Une journée tout simplement surréaliste, mais parfaite ! Nos deux amis ont hâte d'y retourner. L'aventure ne s'arrête pas là, puisqu'elle les entraîne dans un voyage mémorable à Londres, où Bogueugueu est oublié dans le bus et découvre qu'il peut baragouiner en anglais sans bégayer. Puis nos amis découvrent l'amour et Cyrano, dont ils vont s'inspirer pour clamer leur flamme à l'élue de leur cœur. C'est chou. Imaginez aussi une mise en page extraordinaire avec les illustrations de Marc Boutavant, dont le style naïf aux couleurs acidulées apporte cette touche de charme supplémentaire (notez aussi l'évolution de son style... c'est grandiose ! la double-page sous la mer, lors de la traversée dans le tunnel, est magique !).

En bref, cette série revient en force pour séduire une nouvelle génération de lecteurs - Bogueugueu a déjà dix ans, mine de rien. Ce nouveau format aussi ne manquera pas de taper dans l'œil en librairie, même s'il faut rappeler que les 166 pages du livre se lisent sans peine, largement compensées par des séquences illustrées, une dynamique espiègle et un découpage en quatre histoires distinctes. Ce sont, de plus, des histoires qui s'adressent à tous et qui parlent de différence et de tolérance sur une note d'humour. Ici l'amitié aide à grandir et ce message est formidable. Souhaitons à nos chers amis une seconde jeunesse aussi fringante que la précédente ! 

Gallimard Jeunesse, mai 2016 pour la présente édition

23 mai 2016

It Girl, de Katy Birchall

It Girl

Sur le coup, j'ai fait la fine bouche en voyant la couverture - on s'imagine un truc girly bécasse, sans intérêt, et on découvre une lecture déjantée, avec un humour subtil et un flegme britannique jubilatoire, que l'emballage ne laissait guère présager, d'où mon agréable surprise dès les premières pages feuilletées par curiosité.

Prenez une jeune anglaise de quatorze ans, Anna Huntley, maladroite, un look chiffon désespérant, inexistante sur l'échelle sociale du lycée, un peu geek sur les bords, avec un bon sens de la répartie, des amis à toute épreuve qui la soutiennent et la supportent, un papa qui est une pointure dans le journalisme et qui vous élève du mieux qu'il peut, en vous assurant que rien ne vaut le naturel dans la vie et qu'en tant que brillante progéniture, vous avez le temps de grandir en touchant aux artifices de la mode. Et pour mieux parfaire votre cote de popularité, vous n'hésitez pas à mettre le feu à la reine des abeilles ! C'était un accident, mais tout de même... vous venez de vous vilipender en place publique sans l'aide de personne. Tout bascule le jour où votre cher papa vous annonce qu'il fréquente la star de cinéma, Helena Montaine. Et sans vous y attendre, vous voilà propulsée comme la nouvelle it-girl dans les journaux (photo prise à l'appui, efflanquée d'un chemisier éclaboussé de sauce soja, en train de promener votre chien) ! La classe à Dallas. Euh... non. Pour Anna, c'est le début de la révolution : elle devient populaire, reçoit des invitations à la pelle, se fait relooker de la tête aux pieds, et le garçon qui lui plaît en secret semble enfin connaître son existence ! Comment survivre à cette jungle ? En se plantant de A à Z, naturellement. Anna est d'ailleurs très douée pour foirer ses prestations en beauté (faire la révérence lors de la première rencontre avec Helena, ou l'acrobatie incompréhensible lors de la sortie scolaire qui ruine tous ses efforts de paraître cool...).

J'ai ri, mais qu'est-ce que j'ai pu rire !  Car oui, ce bouquin est drôle, décomplexant et divertissant sur toute la ligne. Il s'inscrit dans ce créneau que je chéris tant - à la croisée de Geek Girl de Holly Smale et des séries de Echo FreerE. LockhartHayley LongSue Limb & Louise Rennison. Des lectures légères, qui racontent des aventures adolescentes avec une verve rafraîchissante. On trouve ici, en plus du reste, des mails désopilants, des personnages au taquet et des situations invraisemblables mais tellement indispensables. C'est pas gnangnan, bien dans son temps et ça cultive humour et finesse intellectuelle avec aisance. Je recommande dix mille fois ce registre tellement plus fun et réjouissant. ♥

PKJ, avril 2016 - Traduit par Juliette Lê

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Couverture Originale ^-^

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