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Chez Clarabel
20 mai 2016

Les Rêveries d'un gourmet solitaire, de Jiro Taniguchi & Masayuki Kusumi

Les rêveries d'un gourmet solitaire

Magnifique ! Vingt ans après les pérégrinations du gourmet solitaire (qui bénéficie pour l'occasion d'une réédition) on retrouve ce cher Gorô qui, par son activité de représentant, voyage de ville en ville et s'en va toujours en quête de petites gargotes où il pourra manger seul et avec appétit. Car notre gourmet n'a pas usurpé son titre. Il aime tester de nouvelles expériences culinaires, retrouver d'anciennes saveurs et faire vibrer sa corde nostalgique. Il est curieux de tout, même si chacune de ses approches vers de nouvelles adresses se soldent aussi par un instinct de précaution et une brève hésitation. Pourtant, rarement notre homme sortira frustré de ses découvertes ! Et celles-ci seront toutes plus savoureuses les unes que les autres. Il faut le voir parcourir avec envie les cartes des restaurants, sélectionner ses mets et s'attabler avec excitation dans l'attente du festin. Avant de plonger avec voracité dans sa dégustation, il contemple toujours ses bols et ses assiettes avec admiration et appétence. Puis, il part à l'assaut. Il bondit, il avale, il goûte, il commente, il se remplit la panse jusqu'à n'en plus pouvoir. Une coutume, d'ailleurs, veut qu'au Japon certains restaurants font payer des pénalités si vous ne finissez pas votre assiette. Lorsque vous vous invitez chez quelqu'un, vous vous devez de lui faire honneur en ne laissant pas une miette du repas. C'est une forme de respect pour la nourriture et la personne qui la prépare. Aucun souci pour Gorô qui se repaît jusqu'à satiété et frise souvent l'orgasme gustatif. C'est épatant. On le regarde s'empiffrer avec délectation, on en salive presque derrière notre bouquin !  C'est comme s'il était « en roue libre dans le sésame, les feuilles de moutarde, le gingembre rouge, les nouilles râmen, la soupe et le riz, il nage dans l'épicurisme jusqu'à ne plus avoir pied. Les calories, les régimes, la retenue sont laissés sur le quai, c'est aussi pour cela qu'on l'aime. Il nous allège l'âme. » (postface de Yôko Hiramatsu)

Cet ouvrage montre combien la nourriture est aussi un art de vivre, en plus d'une nécessité terrestre. Les sensations, les émotions sont perceptibles, vivaces et sensuelles. Chaque repas relève d'un cérémonial très pointilleux, au-delà de la simplicité du bonhomme. C'est avant tout un esthète, en plus d'être un fin gourmet. Mais jamais snob. Gorô privilégie les petites cantines conviviales et familiales, qui ne servent pas d'alcool et qui respectent aussi bien les traditions tout en explorant des territoires méconnus. Lors de son passage à Paris, Gorô se rend dans un quartier populaire pour y déguster un couscous, où il retrouve les trois points qui font tourner son monde - du riz, un accompagnement et une soupe. « Quand ces trois piliers sont réunis, c'est Nippon où que vous soyez dans le monde ! »

Casterman, collection Écritures - mars 2016

« Je joue des baguettes avec application dans ma sériole et mon riz devient quintessence du repas. »

 

À signaler la parution chez Casterman, début juin, de L'art de Jirô Taniguchi

L'Art de Jirô Taniguchi

Jirô Taniguchi incarne à lui seul la diversité de la création en bande dessinée. Cet artbook est un panorama de cette diversité et un portrait de l'artisan qui se mue au fil du temps en Auteur au sens le plus fort du terme. Si les travaux du maître sont régulièrement exposés (d'abord à l'abbaye de Fontevraud puis à Angoulême et aujourd'hui à Versailles), son art demeure diffcile à définir. Ce livre paraît aussi pour mieux donner à voir l'alliance rare de retenue et d'efficacité, de délicatesse et de clarté, au cœur de l'œuvre de Jirô Taniguchi. (prés. de l'éditeur)

 

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19 mai 2016

La Vie d'Aventurier, de Jean Bossard

La vie d'aventurier

Karl et Lütti font du baby-sitting pour Birgit et son fils Tero, un bébé qui possède un sens de l'aventure très poussé. Car au lieu d'une journée bien tranquille, calée entre les biberons, le dodo et les petits pots, nos trois compères vont vivre une folle épopée.

Alors qu'ils se prélassent dans le jardin et font faire un petit tour de poussette au bébé, une biquette les prend en chasse et les pousse à se réfugier dans une barque. Les voilà qu'ils s'évadent sur l'eau et débarquent sur une île, où ils s'amusent à jouer les Robinson. Mais Lütti est inquiet pour leur retour. La barque est percée, il n'y a pas âme qui vive autour... du moins c'était avant la grande invasion des Mamous et des Papous ! 

C'est bal musette pour tout le monde pour boucler cette journée étonnante ! La lecture n'en est que plus joyeuse et mouvementée à suivre ces tendres péripéties dans la verte campagne ensoleillée. Un bel album, simple et qui transpire la bonne humeur. ☺

L'école des Loisirs / Pastel - Avril 2016

19 mai 2016

Le Mensonge, de Catherine Grive & Frédérique Bertrand

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C'est l'histoire d'un mensonge qui apparaît sous la forme d'un disque rouge. Comme ça, sans prévenir. Le soir, au moment de se coucher, il est là. Et le lendemain matin, aussi. Il ne va plus quitter la fillette et va la suivre tout le temps, au point d'envahir son quotidien. Plus le temps passe, et plus le disque rouge ne cesse de grossir. Il va même commencer à se multiplier. Quelle angoisse. La fillette n'en peut plus et cherche une solution. Mais à ce stade, elle se sent piégée. Est-ce qu'après un mensonge les gens ne vous croient plus et ne vous aiment plus ? Comment dire la vérité maintenant ? Face à son désarroi, ses parents s'inquiètent et l'interrogent. C'est ainsi que, tout simplement, rien qu'une petite épingle et ... pouff ! la vérité enfin peut éclater.

Cet album raconte avec intelligence la spirale infernale dans laquelle s'enferme l'enfant après un mensonge. On ressent le poids de la culpabilité, le piège et la torture qu'il s'impose, un poids vraisemblablement exacerbé par son imaginaire, alors qu'il suffit d'un rien pour lâcher la pression. Beaucoup de sensibilité et de poésie dans le propos, avec pour s'aider des illustrations qui ne sont pas sans rappeler l'univers de la regrettée Claire Franek. 

éditions du Rouergue, avril 2016

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19 mai 2016

Au bureau des objets trouvés, de Junko Shibuya

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Le métier de Monsieur le Chien consiste à ramasser tous les objets abandonnés sur la route, dans le parc, au bord de la rivière ou dans la forêt. Puis, direction le bureau des objets trouvés. Et la journée peut commencer. Vont ainsi défiler des animaux éplorés, une limace sans sa maison (tiens donc, un escargot !), un chat sans son écharpe moelleuse (allons donc, un lion !), un chevreau sans son pull beige tout doux (hihi, un mouton !), trois petites souris sans leurs manteaux (attention, trio de choc en devenir !), puis un ours blanc sans son cache-oreilles, ses lunettes, son gilet et ses bottes (youplaboum, un panda !), etc.

Le défilé va ainsi se poursuivre et proposer une succession de devinettes aussi plaisantes et surprenantes ! La lecture, elle, devient un jeu drôle, intelligent, subtil et attendrissant, car même la fin viendra mettre son grain de sel à cette histoire de métamorphose, où un animal peut en cacher un autre, rien qu'avec des accessoires ! Un album ludique, aux illustrations japonisantes, qui lui donnent du charme et une classe folle. 

Actes Sud Junior, avril 2016

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19 mai 2016

Pip et Prune : Au bord de la mer, par Axel Scheffler

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Pip et Prune vont passer la journée à la plage. Ils s'installent non loin de la mer et s'amusent à ramasser des coquillages ou à patauger dans l'eau fraîche. Après toutes ces activités, Prune décide de faire une petite sieste, tandis que Pip fait connaissance avec leur voisin de serviette, Zac.

Les garçons deviennent inséparables et font les 400 coups, au grand désarroi de Prune, qui se sent délaissée. Elle n'aime pas trop leurs nouveaux jeux. Mais tous trois se réconcilient autour d'une bonne glace. Et quand une mouette vient chiper celle de Zac, Prune est bonne joueuse et lui donne une pièce pour s'acheter un autre cornet.

Cette belle journée se conclut dans la joie et la bonne humeur, également autour d'un gigantesque château de sable, réalisé par trois paires de mains. Car le partage, en amitié, il n'y a que ça de vrai... ;-)

Un fabuleux album de saison, autour des vacances et des jeux en bord de mer... Axel Sheffler complète sa série de Pip & Prune avec un titre savoureux ! 

Gallimard Jeunesse, mai 2016

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19 mai 2016

L'Intelligence, de Jean-Charles Sarrazin

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L'histoire se passe en Orient, à l'époque où les animaux et les hommes parlaient la même langue, où la fourrure des tigres n'était pas encore rayée de noir et où les buffles avaient le nez aussi rond qu'une pastèque. 

Le jeune Tian est envoyé par son père pour récupérer le buffle en train de se baigner à la rivière, afin de le protéger du tigre qui rôde dans les parages, mais hélas le garçon arrive trop tard. Les deux animaux sont déjà en pleine conversation.

Le tigre se demande pourquoi le buffle préfère la compagnie des hommes à celle des animaux. C'est parce qu'ils possèdent l'intelligence. Qu'est-ce donc ? lui rétorque le prédateur. Et justement, le jeune Tian se présente à lui.

Il accepte de lui faire cadeau de l'intelligence, qui se trouve dans le coffre de son père, mais hésite à faire l'aller-retour en laissant le buffle entre les griffes du tigre. Ce dernier a beau promettre d'être sage, son sourire malicieux ne trompe personne. Il accepte néanmoins d'être attaché en attendant le retour du garçon.

Seulement voilà, c'est avec une tige de bambou, qu'il a ramassée dans l'âtre, que le jeune Tian revient. Ouloulou. Chaud devant. La ruse du garçon va-t-elle dépasser l'esprit machiavélique du tigre ? Combat de titans droit devant. ^-^

Toujours est-il que cette histoire cocasse explique comment la fourrure des tigres est depuis rayée de noir et le museau des buffles étrangement tout plat ! JC Sarrazin nous livre ainsi une anecdote savoureuse et pleine d'humour ! Une chouette lecture. 

L'Ecole des Loisirs / Mai 2016

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19 mai 2016

Tout en haut du toboggan, de Malika Doray

Tout en haut du toboggan

Ah, le toboggan ! Le  jeu préféré des enfants, souvent convoité, passablement redouté, mais le passage incontournable quand on se rend au parc, par exemple. Les souriceaux et leurs amis sont eux aussi de grands amateurs de sensations fortes !

Et ça roule, ça fonce à toute allure, ça pousse des cris de joie ou d'effroi, ça s'applaudit, et ça ne demande qu'à recommencer. Au diable le vertige, la glissade est exaltante.

Les enfants s'éclatent. Après tout, ils ne craignent rien. Au final, qui sera là pour les accueillir ? Les parents, forcément.

Quel album ingénieux & farceur ! Le format de lecture est en conséquence, il s'adapte au toboggan et se lit de haut en bas. Zou, c'est très rigolo. Texte, graphisme, couleurs... tout est charmant et ça plaît beaucoup aux enfants !

L'école des Loisirs / Loulou & Cie - Avril 2016

Retrouvez aussi un jeu à l'écran pour accompagner la lecture de ce livre.  Accéder au jeu

19 mai 2016

Océane la Petite Vague, de Benoît Charlat

oceane la petite vague

Océane est une petite vague, qui aime jouer dans l'océan. Elle doit sa naissance aux nuages qui soufflent et à la tempête ambiante. Plus ça gronde, plus Océane grandit et s'éclate, avec son bateau, son dauphin, son bouée et son surfeur...

Mais quand vient le rivage, soudain Océane disparaît. Quelle tristesse ? Voyons, un simple coup d'œil vers l'horizon et déjà Océane réapparaît de plus belle ! Une vraie battante.

Une petite lecture rigolote, qui explique les mouvements des vagues et l'importance du vent en pleine mer. C'est bleu, tout bleu. Avec une Océane aux expressions fort sympathiques. 

L'école des Loisirs / Loulou & Cie - Juin 2016

19 mai 2016

Je veux pas déménager ! de Stephanie Blake

Je veux pas déménager

Lorsque ses parents lui annoncent qu'ils vont bientôt déménager, Simon voit rouge. Hors de question. Trêve de discussion. Et puis il hurle un bon gros “M'en fiche” qui calme tout le monde. La nuit, Simon rumine sa décision. Niet, niet, niet. Il ne quittera pas sa maison de toujours, celle où il a grandi, et dont il connaît tous les petits bruits bizarres. C'est son territoire. Point final.

Seulement, pas loin de là, son petit frère Gaspard sanglote dans sa chambre. Lui non plus ne veut pas déménager. Simon, alors, change de braquet. Et pour mieux rassurer son cadet, il lui explique que c'en est fini de cette maison “beurk kakadoi” et qu'ailleurs ils auront une chambre plus grande avec des lits en hauteur. Ensemble, ils se feront de nouveaux copains. Tout va bien.

Le lendemain matin, les deux frangins ont une réponse bien troussée pour écourter le couplet des parents. Quel toupet ! Simon le Superlapin n'est pas à une contradiction près, mais il est tout simplement génial dans le rôle du grand frère responsable, qui a recours à l'humour pour chasser les craintes et effacer les chagrins. Les albums de Stephanie Blake avec son héros Simon ont définitivement la cote. 

L'école des Loisirs - Mai 2016

19 mai 2016

Tant qu'on rêve encore, de Chris Killen

TANT QU’ON RÊVE ENCORE

Automne 2004. Lauren plaque son copain Paul et file sur un coup de tête au Canada. De cette rupture, le garçon en a conservé une profonde amertume et a publié un roman au succès d'estime. Dix ans plus tard, Paul enseigne un atelier d'écriture à l'université, vit avec Carole et flirte en ligne avec une étudiante. Il n'a pas rebondi après avoir cueilli les lauriers en librairie et souffre vulgairement du syndrome de la page blanche. Rien ne va plus dans sa vie. Il sent une grosseur dans sa bouche et s'imagine être à l'article de la mort. Il ment à sa compagne et hésite à la quitter mais accepte de lui faire un enfant. Le goujat dans toute sa splendeur. De son côté, Lauren est rentrée au pays et tente de faire carrière sans grande motivation. Elle n'a jamais revu Paul mais songe souvent à son ami Ian dont elle avait reçu quelques nouvelles lors de son escapade canadienne, avant qu'il ne s'évapore dans la nature sans la moindre explication. En fait, Ian est également au creux de la vague, obligé de partager l'appartement de sa sœur, sans un sou en poche. Il n'a aucune ambition, après avoir longtemps espéré percer dans la musique, et vivote dans un centre d'appel où il doit arnaquer, non sans scrupule, des petits vieux. Au vu de cette délicieuse couverture - clin d'œil à une scène particulièrement cocasse - j'avais naïvement l'espoir que l'histoire s'élève au rang de comédie sarcastique (façon David Nicholls ou Danny Wallace) et se charge de secouer ses protagonistes neurasthéniques pour les emmener dans une aventure plus transcendante. Au lieu de ça, elle se contente de nous servir trois portraits de trentenaires désabusés sans susciter la moindre émotion ou éveiller une étincelle de désir. Bouh. Quelle désillusion. Si le début a réussi à me convaincre et m'encourager à poursuivre, j'ai trouvé la deuxième partie décadente, pour ne pas dire triste et déprimante, malgré une fin pleine de charme et de douceur, survenant hélas trop tardivement pour raviver la flamme. Ce roman a contrarié mes attentes et m'a raconté une histoire qui démontre que la vraie vie est plus forte que les rêves, ignorant ainsi que c'était une vision en totale inadéquation avec mes aspirations. Soupir.  

Fleuve éditions, avril 2016 - Traduit par Amélie de Maupeou (In Real Life)

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