Les Piliers de la Terre : Ellen, de Ken Follett
En 2015, j'avais pour objectif personnel de lire ou relire plusieurs sagas mythiques, dont Game of Thrones, Angélique Marquise des Anges, Le Chardon et le Tartan & La Bicyclette Bleue. Je grossis mon effectif, pile pour conclure le Mois Anglais, en incluant la célèbre série de Ken Follett, Les Piliers de la Terre, publiée en VF en 1990, et adaptée en feuilleton télévisé en 2010. Tempus fugit. ^-^
Cette saga nous transporte donc dans le Sud de l'Angleterre du XIIe siècle où vont se croiser des destinées toutes étroitement liées, et parfois même inconsciemment, autour d'un projet de cathédrale. Il y a d'abord Tom le Bâtisseur, son épouse, Agnès, enceinte jusqu'aux yeux, et leurs enfants, Alfred et Martha. Suite à l'arrêt brutal du chantier sur lequel Tom était embauché, notre homme est contraint de repartir sur les routes pour nourrir les siens. Les ennuis s'enchaînent lorsque sa femme décède en couches, lui laissant un fils qu'il choisit d'abandonner près du bûcher. À peine le temps de se retourner qu'il rencontre la magnifique Ellen, laquelle vit en hors-la-loi dans la forêt avec son fils Jack. Tom et Ellen cèdent à une pulsion charnelle et décident de faire un bout de chemin ensemble. Leur aventure les conduira sous la protection du prieur Philip, un homme foncièrement bon et généreux, dont la seule ambition est de développer Kingsbridge et d'y construire une cathédrale. D'une rigueur morale exemplaire, notre homme d'église trace sa route sans roublardise et atteint habilement ses objectifs. Il ira même jusqu'à déjouer la duplicité de son supérieur, l'évêque Waleran Bigod, de mèche avec la perfide Regan Hamleigh, dont le physique repoussant est compensé par un machiavélisme démesuré. Cette femme est redoutable. Elle va par exemple venger son fils William, rejeté par lady Aliena, fille du comte de Shiring, en infligeant à leur famille une déchéance cuisante. La vie d'Aliena n'est plus qu'un chaos sans fin, mais la demoiselle, aussi farouche que déterminée, refuse de courber l'échine face à ses tortionnaires et jure de rendre coup pour coup.
Bref. Vous l'avez compris, cette lecture parle de pouvoir, de gloire, de sainteté, d'amour, de passion, de vie, et même de survie. L'intrigue est dense et palpitante, avec des rebondissements nombreux et inattendus. Elle est également conduite de façon magistrale, entrelaçant plusieurs combinaisons et autant de personnages, sans jamais nous égarer (c'est souvent le cas avec les grosses sagas, dopées par un enthousiasme débordant). Ici, c'est fascinant comme c'est simple et d'une fluidité appréciable, tout en maintenant du rythme, du suspense, de l'émotion. Cette épopée romanesque ne démérite pas la réputation qui la précède. J'avoue avoir eu une certaine défiance au moment de m'y lancer... alors que j'avais tort, car c'est tout simplement captivant. Présentée comme une flamboyante fresque historique, la lecture ne nous trompe pas. Elle nous plonge dans une Angleterre moyenâgeuse avec un grand réalisme et enflamme notre imaginaire sans ciller... Une vraie prouesse.
Stock / Mai 2005 pour la présente édition de 478 pages ♦ Traduction de
Pour compenser avec l'édition du Livre de Poche, de 1056 pages, écrites en caractères minuscules