Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
21 octobre 2016

Chaque soir à 11 heures, de Malika Ferdjoukh

Réédition du roman de Malika Ferdjoukh, cinq ans après sa parution, avec une nouvelle couverture aux teintes crépusculaires qui rappelle implicitement la très belle adaptation en BD par Camille Benyamina & Eddy Simon.

Chaque soir à 11 heuresLire un roman de Malika Ferdjoukh, c'est l'assurance d'une élégance de style, de personnages excentriques et attachants, d'un univers qui vous coupe de votre réalité et vous fait basculer dans une bulle réconfortante. C'est un rendez-vous doux, chaleureux et lénifiant. Alors, n'hésitez pas à vous glisser sous la couette en buvant, comme l'héroïne, du café au lait pour savourer comme il faut cette lecture. 
Willa est heureuse de sa vie, entre un père adolescent dans l'âme et une mère débordée qui papillonne dans l'univers des Miss, la demoiselle a trouvé un juste équilibre. Sa meilleure amie Fran, qui vit dans un palace, est une nana attachante, fantasque et épuisante à vouloir toujours tirer la couverture à elle, à multiplier les frasques pour obtenir qu'on l'aime exclusivement, etc. Mais impossible de lui en vouloir. Willa est aussi folle amoureuse de son frère, Iago, qui n'a d'yeux que pour elle alors qu'il pourrait conquérir la planète entière. Pourtant, leur belle idylle est en perte de vitesse, Willa ignore pourquoi, son galant se montre distant et invente des prétextes pour la tenir à l'écart. Le petit cœur mou de notre héroïne ne peut en supporter davantage. Un après-midi de déprime, elle accepte l'invitation d'un spécimen rare, rencontré lors de l'anniversaire de Fran. Edern Fils-Alberne lui propose très honorablement de former un duo avec sa jeune frangine Marni, également passionnée de musique, hélas privée de son art depuis la mort de leur mère. Charmée par les lieux, Willa succombe et accepte de “chabadabada” avec Marni et sa collection de matous. Lassée d'être devenue une quantité négligeable aux yeux des Hilbert, Willa se fond dans le cocon douillet de ses nouveaux amis mais ignore encore que la grande demeure familiale, Fausse-Malice, renferme de lourds et poignants secrets. En attendant, la vie autour d'elle continue de tourbillonner sans fin, de l'interpeller, de l'inquiéter, de lui donner des bleus à l'âme. Willa souvent se sent épiée, puis manque de peu d'être envoyée ad patres. 
Quelle angoisse, quelle ambiance. Quelle réussite aussi. Je trouve toujours savoureux de plonger dans une histoire au scénario solide et qui baigne aussi dans un contexte soucieux des détails et des apparences. Cela conforte mon sentiment de bulle hors du temps, quand on plonge son nez dans le bouquin, on ressent un étourdissement dès qu'on relève la tête une seconde. On se comprend, j'espère. Car les romans de Malika Ferdjoukh produisent sur moi cet effet infaillible. Et j'adore ça. De toute façon, je me sens en territoire familier dans ses livres. Leur ambiance old school et fantaisiste renvoie aussi à des univers très marqués, comme les films hollywoodiens de l'âge d'or (années 40-50), ou des romans fantastiques un peu désuets (The Ghost and Mrs. Muir ♥) qui correspondent totalement à mes goûts. À partir de là, je nage dans le bonheur ! ☺
Une pure lecture d'ambiance, énigmatique et foisonnante, au charme éthéré, à la plume enchanteresse, aux références glissées en douce et au suspense parfaitement troussé. Un rendez-vous sous la lune et sur les toits de Paris... tellement excitant ! 

Flammarion Jeunesse / Octobre 2016 pour la présente édition

image de couverture : Studio Flammarion jeunesse

Publicité
Publicité
21 octobre 2016

Suis-moi Sophia !, de Fleur Hitchcock

Suis moi sophiaLourde responsabilité que de porter le même patronyme qu'un certain Alfred ! ... Cela a suffi pour embrouiller mon esprit. J'avais imaginé une histoire moins contemporaine et au ton faussement compassé, mais au final c'est une lecture affolante d'humour et d'aventures dont il est ici question. Une fois ce fait établi, j'ai pris plaisir à poursuivre la découverte. 
Grande dévoreuse de livres, Lottie cherche à  échapper à une existence plate et ennuyeuse, dans une famille qui ne cesse de la désespérér. Ses parents ne font rien comme tout le monde, ils se passionnent pour les plantes, les insectes, font des collections insolites et amassent un bric-à-brac dans leur maison peu reluisante. Lottie en a tellement honte qu'elle n'a jamais osé inviter une camarade chez elle ! Aussi, le jour où leur nouveau voisin débarque avec sa fille Sophia, qui se rend au même camp de vacances, Lottie redoute que celle-ci colporte de folles rumeurs à son sujet. Que nenni. Sophia affiche rapidement une certaine complicité et va même l'entraîner dans sa fugue ! La jeune fille se plaint d'avoir un beau-père tyrannique qui l'empêche de voir sa mère, une célèbre chanteuse en tournée à travers le monde. Elle a donc décidé de la retrouver coûte que coûte. Naturellement, les fables de Sophia ont trouvé chez Lottie un public de choix car la jeune fille croit enfin vivre pour de vrai les mêmes aventures romanesques qu'elle bouquine à longueur de journée. Seulement, il n'était écrit nulle part que son destin d'héroïne passerait aussi par une série de péripéties rocambolesques et frisant le danger de mort à maintes reprises...
Du rythme, des cascades, du cran, de l'amitié, des rêves, de l'espérance, c'est tout un programme que nous vend ce petit roman, dont j'ai beaucoup aimé la dynamique du récit, son humour et son héroïne qui vit sa vie à travers ses lectures. L'histoire n'est peut-être pas follement surprenante, mais elle questionne aussi sur les faux-semblants et l'imagination débordante, en plus de dégager une énergie positive et spontanée. C'est définitivement une chouette rencontre. ☺

Traduit par Catherine Guillet pour les éditions Flammarion Jeunesse / Août 2016

Titre original : Saving Sophia

Illustration de couverture : Jim Field

 

20 octobre 2016

Un coupable presque parfait, de Robin Stevens

Un coupable presque parfait

Repéré depuis des mois, ce roman détenait la promesse d'une lecture au charme pétillant et au contenu croustillant, puisqu'il est question d'une enquête criminelle au cœur d'un pensionnat anglais dans les années 30 ! Miam, miam. J'étais impatiente de passer à table ! ^-^
Deux amies, Daisy Wells et Hazel Wong, ont créé leur club de détectives mais n'ont jamais pu démontrer l'étendue de leurs compétences. Il faut dire qu'à Deepdean l'ambiance est plutôt paisible. Les pensionnaires vivent sous la coupe d'un règlement très strict et occupent leur temps entre les leçons, les études, les repas et le coucher selon une discipline rigoureuse. Aussi, les filles doivent ruser pour échapper à toute surveillance, soit pour comploter en douce des farces ou pour convoquer des assemblées spéciales et discuter de leurs enquêtes. 
Pour la première fois, les détectives Wells & Wong ont un vrai crime à résoudre. Hazel vient en effet de découvrir, sur le parquet du gymnase, le corps démantibulé de son professeur de biologie, Miss Bell, avant de mystérieusement disparaître. La jeune fille est choquée, mais perplexe, tandis que son amie Daisy est survoltée et prend aussitôt la direction des opérations : dresser la liste des suspects, pousser des interrogatoires à la ronde et démasquer le coupable.
Seulement, il y a un monde entre dévorer des romans policiers et se confronter à la réalité, nos demoiselles vont l'apprendre à leurs dépens et commettre quelques petites erreurs (manque d'impartialité dans leurs jugements). Résultat, nos enquêtrices se fâchent car elles ne partagent plus les mêmes opinions ni les mêmes vues sur leur travail. Cela s'embrouille gentiment pour mieux nous balader dans l'enceinte de cette école austère et à l'ambiance inquiétante.
Au passage, l'auteur revient sur la première rencontre entre Daisy et Hazel, que tout sépare, puisque l'une est fille de Lord et l'autre débarque de Chine, même leurs caractères sont diamétralement opposés, car si toutes deux sont intelligentes et réfléchies, Daisy est impulsive et Hazel plus discrète, mais les deux s'accordent pour équilibrer leur tandem. 
La lecture remplit ainsi son contrat à nous fournir une aventure pleine d'esprit et de suspense, dans un contexte délicieusement guindé mais où on ressent aussi le poids des traditions et de la discipline intransigeante. Un deuxième tome est déjà annoncé en fin de roman, et espérons que la série rencontrera du succès pour ne pas succomber à la malédiction des suites jamais traduites après le deuxième tome (cf. Les incorrigibles enfants de la famille Ashton de Maryrose Wood, Avant minuit de Christopher Edge ou Les affreusement sombres histoires de Sinistreville de Christopher William Hill entre autres). 

Traduit par Faustina Fiore pour les éditions Flammarion Jeunesse / Août 2016

19 octobre 2016

Cité 19 : Ville noire, de Stéphane Michaka

Cité Ville noire

À la bonne heure ! Une lecture qui promet des voyages dans le temps avant de vous réserver la surprise du chef... youplaboum, ce bouquin est fait pour vous, amateurs de romans étonnants et captivants ! Pour ma part, j'ai été grandement et agréablement surprise, totalement embarquée dans cette aventure et je ne regrette vraiment pas cette incursion dans un univers pour le moins original.
Voyez donc. 
Suite à la tragique disparition de son père, Faustine n'est pas convaincue par l'enquête en cours et se heurte à l'inspecteur peu commode, qui ne lui inspire aucune confiance. Contrainte de fuir, la jeune fille disparaît sans avoir le temps d'avertir ses amis Vikram et Morgane. En fait, Faustine vient de basculer dans une autre dimension - celle d'un Paris sous le Second Empire. Les travaux du Baron Haussmann créent des secousses dans la capitale, de même qu'un tueur barbare essaime ses victimes dans les quartiers populaires en faisant les choux gras de la presse. 
Faustine, qui a grandi dans un musée en cultivant une fascination pour le XIXe siècle, tire rapidement profit de la situation et ne se laisse nullement désarçonnée par ce bond dans le temps. Au contraire, elle s'y sent à son aise et ne manque pas de ressources pour trouver un logement, puis un job de journaliste. Faustine se voit confier la mission de débusquer le tueur en série, de damer le pion au commissaire Gontran et de pondre des articles tous plus sensationnels les uns que les autres, mais ce petit jeu de détective l'entraîne aussi à prendre des risques inconsidérés (rencontres louches dans des quartiers mal famés ou intronisation burlesque dans la haute société aux mœurs excentriques). Pour bien faire, Faustine est chapeautée par le sémillant Victor Echouart dans ce dédale poisseux et inquiétant.
Mais clairement la plongée historique est fabuleuse ! On ressent pleinement les sensations d'un Paris hors du temps dans sa reproduction fidèle et authentique. On se pourlèche des détails et de l'intrigue, ressassant au passage une autre série chère à mon cœur (Blanche de Hervé Jubert). Un franc succès. 
Et puis voilà que tout bascule à mi-parcours... sans crier gare, sans signe avant-coureur et sans ménagement. En gros, c'est extra. Le chamboule-tout inconcevable, mais qui nous remet aussi sur  les rails car il faut tout recommencer à zéro. Une perspective ô combien excitante !
Bref. Ce bouquin propose de l'action, du suspense et des rebondissements inattendus qui rendent la lecture tout bonnement passionnante. J'ai tourné les pages avec insatiabilité
 et impatience, étourdie par le flot de révélations, la ronde des personnages et les nombreuses répercussions qui en découlent. Heureusement que la suite (Zone blanche) est déjà disponible ! ^-^

Pour obtenir un aperçu virevoltant de cette série, n'hésitez pas à écouter le feuilleton radio commandé par France Culture en un clic ICI

PKJ. / Octobre 2015 @Couverture : Laurent Besson

18 octobre 2016

Toujours maudit ! de David Safier

Toujours MauditDavid Safier renoue avec le succès en reprenant la même formule qu'à ses débuts, lorsqu'en 2008 il débarquait avec son Maudit Karma, un roman burlesque et déjanté qui traite de la réincarnation non sans humour et ironie.
Cette fois, nous faisons la connaissance de deux acteurs aux parcours diamétralement opposés, Daisy Becker et Marc Barton. Tous deux se rencontrent sur le plateau de tournage du nouveau James Bond et se détestent cordialement. Daisy est débutante dans le métier, elle crève d'envie de décrocher un cachet pour payer ses traites, mais voilà que la superstar Barton plombe tous ses rêves en lui sucrant son rôle. Retour à la case départ
 pour notre comédienne maladroite, qui accomplit l'exploit de zigouiller le chien de Marc et multiplie par dix sa fureur. Résultat, à force de chamailleries et d'amaretto ingurgité à haute dose, le couple envoie la Lamborghini se crasher dans un camion. Clap de fin pour ces deux-là. Adios amigos. 
C'est là que notre histoire s'engage sur les sentiers de la comédie loufoque. Car Daisy et Marc se réveillent dans la peau de petites fourmis au cœur d'un conflit guerrier hyper sanglant. En plus du choc de la réincarnation, la rencontre avec Bouddha et l'affreux constat d'être copains de galère, se pose aussitôt la question du karma et des bons points à récolter pour gravir les échelons dans le processus de la renaissance (et ainsi reconquérir leur forme humaine).
Cette seconde chance est aussi l'occasion pour Daisy et Marc de faire table rase du passé, du moins en théorie, puisque notre duo infernal conjugue un caractère de cochon à un tempérament d'âne bâté et ne cesse de se disputer, en se renvoyant mutuellement la responsabilité 
de leur manque de fortune. Mais un événement inattendu va pourtant les rapprocher : l'idylle naissante entre la femme de Marc et le meilleur ami de Daisy. Et ça, aucun des deux n'est prêt à accepter l'impensable. 
À partir de là, l'histoire nous régale de séquences désopilantes et enchaîne les situations ubuesques avec des personnages de mauvaise foi, qui avancent au hasard de leur destinée, sans totalement se débarrasser de leurs mauvais penchants pour le mensonge, l'individualisme, la rancœur et la jalousie. Le chemin pour redorer leur blason est long, long, long mais source d'anecdotes mordantes et cocasses qui font souvent ricaner ! ^-^
Certes, la recette est éculée mais la lecture offre un formidable moment de lecture à voix haute (pour la version audio lue par Pascale Chemin). C'est convivial, fantasque et délirant, en plus de rappeler les valeurs qui rendent la vie plus belle (amour, courage & lâcher prise), avec aussi une dose de pandas pour se blottir tout contre ! 
Un roman frais et distrayant, à défaut d'être follement original (à moins de n'avoir jamais lu Maudit Karma). 

Traduit de l'allemand par Catherine Barret pour Presses de la Cité

Texte lu par Pascale Chemin pour Audible FR (durée : 7h 51) / Octobre 2016

>> Téléchargement en exclusivité sur Audible.  ©2016 Place des Éditeurs (P)2016 Audible FR

Toujours maudit ! | Livre audio

Publicité
Publicité
17 octobre 2016

Intimidation, de Harlan Coben

Intimidation Audiolib

Ouch. Nouvelle lecture de Harlan Coben, promesse d'un divertissement basique, sans prise de tête. Et puis, non. Cette fois, la recette n'a pas su produire cette petite dose de fébrilité attendue et réserve même une entrée en matière particulièrement douteuse. 

Accoudé à un bar, Adam Price est apostrophé par un inconnu qui lui souffle « vous n'étiez pas obligé de rester avec elle » puis se met à lui débiter une histoire de fausse grossesse, comme quoi son épouse Corinne aurait bâti leur union sur un mensonge. Assommé par ces révélations, Adam cherche des explications, mais sa femme se débine et disparaît de la circulation. Seul avec leurs deux garçons, Adam remue ciel et terre pour percer le secret de Corinne.  

Vous décrire mes impressions de lecture ? 

 

Ennui profond. 

Non seulement l'histoire est confuse et lourde, mais également très moralisatrice et sans réelle action. De plus, l'auteur nous noie dans des considérations domestiques artificielles et des matches de lacrosse pas follement captivants, tout ça dans le but d'ancrer dans l'esprit du lecteur l'illusion du paradis familial pour qu'il saisisse ô combien le passé va pulvériser cette tendre quiétude... Mouiii. Seulement, cela ne m'a pas particulièrement emballée.

L'intrigue, ensuite, emprunte des détours improbables, avec des maîtres chanteurs, des crimes, des détournements de fonds, des gamins obsédés par la réussite, des clichés sur la vie en banlieue, des drames intimes, des carrières qui volent en éclats et du paraître à entretenir. Harlan Coben brasse large et se pose en observateur de ses contemporains avec cette fausse dérision pas du tout crédible (se moquer des génies en informatique qui ont lancé leur business dans leur garage). Et alors ?

Ce n'est pas drôle, pas émoustillant, pas palpitant. Et comble de tout, j'ai trouvé le temps long. Même Olivier Prémel, le lecteur pour Audiolib, semble embarrassé par l'exercice dans les premières minutes. Il taille le portrait d'Adam sans sincère investissement de sa part, ou disons que le rendu sonne affreusement convenu et me touche moyennement. Par la suite, tout le monde parvient à trouver le bon rythme à sa juste mesure même si le dénouement est aussi décevant que le reste. De là, toute réconciliation paraît impossible avec cette lecture pour le moins médiocre et lassante. ^-^ Dommage.

Texte lu par Olivier Prémel pour Audiolib (Octobre 2016) - durée : 9h 28

Traduit par Roxane Azimi pour les éditions Belfond

17 octobre 2016

Le Dompteur de lions, de Camilla Läckberg

LE DOMPTEUR DE LIONS

S'agissant déjà du 9ème tome de la série, ce roman de Camilla Läckberg ne crée plus la surprise et se contente de renouer des retrouvailles en bonne et due forme avec un ensemble déjà calibré (le couple Hedström, le commissariat de Tanumshede, les multiples conjectures familiales, sans oublier la ville de Fjällbacka). On se sent en territoire familier et ça a du bon aussi.  

Patrik et ses collègues enquêtent donc sur la disparition d'une adolescente, dont on vient de retrouver le corps fauché par une voiture, en notant les nombreux sévices subis, dont les yeux brûlés à l'acide. Cette découverte est pétrifiante et mine le moral des troupes. Les camarades de la jeune victime, qui fréquentent toutes le même centre équestre, sont effondrées. De plus, une psychose gagne les parents dès que leur progéniture disparaît du radar à la moindre seconde. Serial killer ou pas, la police veille au grain.
De son côté, Erica travaille sur son nouveau bouquin traitant d'une affaire survenue trente ans plus tôt, où une fillette aurait été martyrisée au sein de son foyer, battue par son père, avec la complicité de sa mère. Emprisonnée, celle-ci a toujours refusé de s'exprimer sur les circonstances du drame, mais fait une entorse pour Erica, qui a obtenu l'autorisation de la rencontrer pour recueillir ses premières confidences timides. Drôle de personnage, se dit l'écrivain qui s'interroge sur son crime et son absence d'émotions, et qui l'interpelle aussi dans son rôle de mère. Elle-même se débat avec son quotidien, ses mômes intenables, son boulot, son mari, sa sœur, sa belle-mère... Un tourbillon incessant, au centre duquel on perd vite pied. Et pourtant... Erica a besoin de creuser pour approfondir son sujet, et quoi de mieux pour s'aérer l'esprit que de fouiner dans les dossiers de son cher époux ! ? ^-^
Eh oui. On en revient toujours au même problème : Erica la mêle-tout. Même Camilla Läckberg se moque de son vice, tout en l'excusant, et la compare de façon éhontée aux fières tricoteuses des romans anglais ! Ah, ah. On devine sans peine. Et c'est comme ça qu'on recoupe tous les petits morceaux du puzzle. La façon dont l'auteur bricole ses intrigues n'est plus surprenante, mais c'est difficile de lui en vouloir. Ses lecteurs sont au rendez-vous et s'en satisfont. J'avoue faire partie du lot, même si les mignardises domestiques ont tendance à m'exaspérer (oh, Anna... encore et toujours, la 8ème plaie d'Egypte à elle seule). Mais j'aime l'ambiance générale, à la suédoise, qui est agréable et pleine de charme. Cela a aussi un côté rassurant. Le fond de l'histoire n'est pourtant guère lénifiant, puisqu'il questionne le lecteur sur l'instinct maternel et son droit à ne pas en être. La trame romanesque est profonde, poignante et sombre, au-delà de la façade affichée de déculpabiliser les mamans débordées ou qui ont le sentiment de négliger leurs enfants. Un roman davantage féminin que féministe.

Par contre, côté technique, Jean-Christophe Lebert, l'interprète pour Audiolib, est fâché après les adolescentes. Sa manière de singer leurs voix et de gérer leurs crises ne les rend franchement pas sympathiques. L'écoute en souffre un peu, sans en pâtir complètement, l'interprétation des voix féminines demeurant un problème récurrent chez ce comédien. ^-^

 Texte lu par Jean-Christophe Lebert pour Audiolib (durée :  13h 12) Août 2016

Traduit par Lena Grumbach pour les éditions Actes Sud

le dompteur de lions

 

15 octobre 2016

Mon premier livre batterie, par Emilie Collet & Sophie Rohrbach

Mon premier livre batterie

Un ouvrage ludique & divertissant, qui aura tout lieu de vous casser les oreilles, car la batterie propose un exercice approximatif (taper en rythme avec les mélodies des six comptines selon des codes de couleurs) mais justement le rythme est hasardeux et l'effet ne produit pas un son très agréable.

Par contre, cela fait beaucoup rire à la maison ! 

Les illustrations sont mignonnes, aux couleurs acidulées et aux bonnes bouilles rondouillardes. Les puces sonores complètent la cacophonie ambiante. Au programme : Pomme de reinette - Il était un petit navire - Ainsi font font font - Dansons la capucine - Pirouette cacahuète - Mon beau sapin. 

Gründ - octobre 2016

15 octobre 2016

Béatrice l’Intrépide, de Matthieu Sylvander & Perceval Barrier

Béatrice l’Intrépide

Béatrice l’Intrépide rêve d'un destin d'héroïne. Les contes de prince et princesse, oubliez ça, ce n'est vraiment pas pour elle ! Et pourtant, c'est bien pour rencontrer un prince à marier qu'elle chevauche la contrée, avec sa jument Véronique, se laissant joyeusement détourner de son but pour venir au secours d'une princesse en robe verte, pour zigouiller une bête affamée, et pour sauver un enfant des eaux. Quelle aventure !
Son arrivée au château sera probablement accueillie avec circonspection, car la reine en personne passe au crible toutes les candidates à marier. Son fils ne saurait se satisfaire d'une élue quelconque. Béatrice, elle, se répand en babillages sur ses exploits accomplis et se régale de sandwiches au pâté. C'est assez pour séduire la souveraine, avant de lui révéler la vérité crue sur son fils. Un cas désespéré. Un alien. Un ermite... depuis ses huit ans ! Ah, ah. En découvrant la supercherie, forcément, le lecteur en rit. 
Puis, c'est le Diable lui-même qui viendra lui donner du fil à retordre. La Bête sème la panique  dans un village où les habitants sont obligés de sacrifier leurs fils en offrande, mais voilà que la “source” est tarie. Les villageois se lamentent sur leur triste sort et ne voient pas d'autre solution que de concéder une vache maladive, au grand mécontentement de leur tortionnaire. Seulement, en cachette dans un sac en toile, Béatrice l'Intrépide a réussi sa mission d'infiltration et confronte son ennemi. En trouvant le pot aux roses, le lecteur de nouveau se gausse ! 
La réalité est, certes, follement cocasse, d'où des solutions rusées et moqueuses. Comment ne pas sourire ? Pendant ce temps-là...,
« Béatrice l'Intrépide n'est jamais lassée d'exploits, et lorsqu'elle chevauche dans les collines, son regard parcourt sans cesse la campagne afin d'y repérer les malheureux, les misérables, les opprimés, les persécutés, en un mot les victimes qui  pourraient avoir besoin de ses services. Elle obéit en cela à sa destinée d'Aventurière et d'Héroïne, et elle écrit au jour le jour les chapitres de sa propre Légende. »

Ce conte original décoince les clichés ^-^ et promet une lecture où la bravade féministe tient bon la barre ! C'est rigolo, illustré aussi joyeusement. Le duo Matthieu Sylvander & Perceval Barrier est extrêmement rigoureux dans sa volonté de sortir des sentiers battus avec un sens de la dérision aux petits oignons.  Miam.

L'école des loisirs, septembre 2016

15 octobre 2016

Les Aventures de Lester et Bob, de Ole Könnecke

Les Aventures de Lester et BobLester est un canard très populaire. Adulé par son public d'admiratrices énamourées, il est aussi le héros de tous les enfants. C'est un chic type. Lester a pour meilleur ami Bob. Un bon gros copain sur lequel on peut toujours compter...
Dans ce petit bouquin, ce sont ainsi six courtes aventures qu'on découvre de notre tandem. Des histoires simples et très drôles qui parlent d'amitié mais aussi des bonnes combines pour tirer parti de toutes situations. Par exemple, la pétanque par temps de pluie, en compagnie d'une bande de crocodiles, mais aussi la passion des gâteaux, dont Bob est le grand spécialiste, et Lester le gourmand insatiable.
C'est sans doute le seul sujet sensible entre nos deux copains, car l'un rouspète rien qu'à l'idée de partager, tandis que l'autre abuse de sa crédulité. Les ruses de Lester pour amadouer son pote sont en effet intarissables (annoncer un grand tour du monde, puis rentrer au bord de l'évanouissement en quémandant un peu de sucre pour se requinquer). Sacré Lester. 
De toute façon, l'amitié entre eux est sacrée. Quand Bob file un mauvais coton, Lester répond présent pour lui rendre sa bonne humeur. Ou quand un bouquet de ballons multicolores devient une passerelle d'espérance en de sourires retrouvés ! Inversement, Lester apprend à revoir son sens de l'élégance, en convenant de se rendre à une soirée huppée en tenue de cowboy. Oh yeah. 
Cette petite lecture est aussi légère qu'une bulle de boisson gazeuse qui s'échappe avant de pouvoir la gober. Hop, la formule est délicate, mignonne et pleine de charme. Les illustrations et le texte d'Ole Könnecke sont d'une finesse appréciable - entre nous, Bob me rappelle le bon gros ours Nesquik ! ^-^
Bon pour un rendez-vous avec deux héros attachants et aux aventures gentiment farfelues. 

Mouche de l'école des loisirs, septembre 2016

Traduit de l'allemand par Svea Winkler-Irigoin

 

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 > >>
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité